Emmanuel Faber évincé de la tête de Danone


Le départ d’Emmanuel Faber a été acté par le conseil d’administration du géant français de l’agroalimentaire. Il sera remplacé par Gilles Schnepp, ex-patron de Legrand.

Emmanuel Faber a été évincé de la tête de Danone par le conseil d’administration du géant français de l’agroalimentaire et remplacé par l’ex-patron du fabricant de matériel électrique Legrand, Gilles Schnepp, a annoncé dimanche soir Le Figaro.

Selon le journal, le conseil réuni dimanche a « acté dans la soirée » le départ de son dirigeant, qui était contesté par des actionnaires hostiles à sa gouvernance. De même source, M. Schnepp, 62 ans, a été porté à la présidence du conseil.

M. Faber, 57 ans, était directeur général depuis 2014 et PDG depuis 2017. Il faisait face depuis plusieurs semaines à une fronde d’actionnaires, qui avait notamment exigé la dissociation des fonctions de président et de directeur général afin de redonner une nouvelle vigueur au groupe, malmené par la pandémie de Covid-19.

M. Faber avait lâché du peur le 1er mars, le conseil votant le principe de la dissociation des deux postes, le PDG sortant gardant la présidence.

Le poids des fonds d’investissement

Mais dès le surlendemain, le fonds d’investissement Artisan Parters, qui faisait campagne pour le départ de M. Faber, avait dit inciter « vivement le à revoir sa position ».

Ce fonds, troisième actionnaire de Danone avec environ 3% du capital, appelait à nommer « immédiatement » un président « vraiment indépendant ».

Artisan Partners et un autre fonds actionnaire, Bluebell Capital Partners, voulaient un départ pur et simple d’Emmanuel Faber, jugeant que sous sa direction Danone avait décliné par rapport à ses principaux concurrents.

L’arrivée de Gilles Schnepp à la tête de Danone, si elle est confirmée, répondrait au voeu de ces deux fonds. M. Schnepp venait d’être nommé vice-président du conseil, à côté de Cécile Cabanis, l’ex-directrice générale finances de Danone.

Ces actionnaires demandaient aussi que le plan de réorganisation et de réduction des coûts lancés par Emmanuel Faber soit au moins suspendu.

Baptisé « Local First », ce plan, en cours de négociations avec les syndicats, vise selon la direction sortante à rendre Danone plus « agile » et génère des économies en supprimant des strates hiérarchiques. Jusqu’à 2.000 suppressions de postes sont prévues.

Laisser un commentaire