« Devenir une licorne met la pression »


L’assurtech Shift Technology c’est…

Une solution pour résoudre des problèmes liés à l ‘assurance. Dans le secteur, nous constatons que lors d’un sinistre, le premier stress que les gens ressentent, ce n’est pas la manière dont celui-ci sera réparé, mais comment l’assurance le couvrira. Pour cela, nous avons développé une suite de solutions d’intelligence artificielle (IA) pour aider les assureurs, comme les individus. Cela va de l’automatisation des prises de décisions au guidage client.

Et l’idée, d’où vient-elle ?

Nous avons créé Shift en 2014. détection de fraude. Puis, notre premier client est arrivé en 2015. Ensuite, nous avons développé notre extension internationale en se rendant compte que nous pouvons résoudre plusieurs problèmes sous la même idée. La covid a également augmenté cette nécessité au vu du stress de la situation. Aujourd’hui, nous investissons massivement dans la création d’une multitude de produits dans l’assurance.

Comment vous démarquez-vous de la concurrence?

Les concurrents sont surtout des grandes entreprises américaines. Elles prennent des data scientists et travaillent sur le secteur. Mais à contrairement à elles, nous avons l’avoir d’être spécialisés exclusivement sur l’assurance.

Par rapport à une société software classique, Shift a une large proportion de collaborateurs sur la R&D (sur plus de 300 personnes, 200 font de la R&D). Avec une majorité de salariés sur cette branche, notre force de frappe est beaucoup plus grande.

Comment avez-vous traversé la crise?

Cela a été violent car notre modèle est indexé sur le nombre d’accidents et de sinistres. Les confinements ont donc provoqué une énorme baisse. En tant que jeune entreprise, nous avons tout géré à distance sans beaucoup d’expérience. Puis force de cohésion, l’adaptation au télétravail s’est faite naturellement. Cela a permis de redéfinir notre feuille de route et de prendre du recul.

Nous avons renforcé notre stratégie d’investissement multi-produit en l’importance de l’IA dans le service client. De ce constat s’est imposé l’industrialisation de notre processus.

Vous bouclez une levée de 183 millions d’euros dirigés par Advent International, un record pour le secteur de l’assurance. Pourquoi autant ?

Nous avons pour ambition de créer en France le plus grand centre de recherche en intelligence artificielle dédiée à l’assurance. C’est-à-dire plus de 300 data scientists que ne fera que ça. Cela permettra une pénétration commerciale beaucoup plus forte sur nos marchés, notamment aux États-Unis. Ce changement d’échelle nécessite beaucoup d’investissements…

Quels sont vos projets futurs outre l’embauche, la croissance internationale et la création de ce centre de recherche ?

La vision est de dire : lorsque les assureurs du monde entier voudront passer à échelle supérieure en matière de relation client, ils penseront à nous. Nous souhaitons développer tous les outils nécessaires pour que les assureurs puissent changer la façon dont ils accompagnent leurs clients. Nous devons donc continuer à innover, et ce, depuis la France.

Vous êtes devenu la treizième licorne française. Qu’est-ce que ce statut change pour vous ?

Cela ne change pas grand-chose, sauf nous mettre un peu la pression ! Mais la valorisation, ce n’est pas vraiment ce qui compte. C’est toujours un indicateur de marché qui est important pour montrer que des entreprises françaises de logiciels se spécialisent et ont de grandes ambitions.

Repères

Technologie SAS Shift

Fondateurs : Éric Sibony, David Durrleman et Jérémy Jawis

Paris (12e)

+ 350 salariés

Création en mars 2013

CA 2020 : NC

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