Coupe de France. La Montagne, ce Petit Poucet au cœur forgeron. sport


Un club de «Forgerons»…

Inzinzac-Lochrist. Le nom n’est pas aisé à prononcer, pour les non-initiés. Nichée sur les bords du Blavet, au nord de Lorient, la commune morbihannaise abrite pourtant l’un des habitués de la Coupe de France: l’US Montagnarde.

Né en 1936, dans l’enthousiasme du Front Populaire et de l’émancipation ouvrière, le club, laïc, a été créé de toutes pièces par les ouvriers des Forges d’Hennebont: les forgerons. Une histoire singulière, alors que la plupart des clubs sportifs de l’époque sont sous l’égide du patronat.

++ Coupe de France. L’effectif de l’US Montagnarde… en version décalée

La naissance de l’US Montagnarde est une vraie histoire politique, sociale et populaire , explique Albert Giovannelli, l’une des mémoires du club. Une forte identité ouvrière, qui se traduit notamment par les maillots bleu et rouge, aux couleurs des jeunesses socialistes. Sur le terrain, aussi, selon l’ancien joueur de l’USM dans les années 60: Le football était le sport où s’exprimait le mieux cette identité: le sens du collectif, de l’intérêt commun, la solidarité, la générosité…

… À La Montagne

Pour un club né presque au bord de la mer, la dénomination de l’US Montagnarde peut surprendre. Pourtant, c’est bien à «La Montagne» que le club a fait ses premiers pas, sur une colline haute de 60 m. C’est dans ce quartier ouvrier de la ville, construit par l’entreprise et symbole des Forges, que la plupart des fondateurs de l’USM habitaient.

C’est là aussi que se trouve le premier terrain de l’équipe, «le champ de Capote». Une prairie en pente, avec un dénivelé de 12% d’une ligne de touche à l’autre , se souvient un ancien de la maison, à laquelle succédera le stade municipal du Mané Braz («Grand Mont» en breton), en 1948.

Un habitué des épopées

Au fil des décennies, La Montagne et la Coupe de France ont développé une véritable histoire d’amour. Dix 32es de finale, quatre 16es, deux 8es Quand on a franchi le cap une fois, puis deux fois, on a envie que ça recommence, souffle Albert Giovannelli. Un match, c’est 90 minutes. Tout est possible.

Premier exploit des Montagnards? En 1980, au stade du Moustoir à Lorient, ils se payent le luxe d’éliminer en 32es Angers, alors en première division (1-0). En 1991, c’est Montpellier et son capitaine Laurent Blanc qui viennent visiter le Morbihan en 32es. Cette fois, les irrésistibles Bretons s’inclinent (0-2). L’USM est, encore aujourd’hui, la seule équipe de sixième division à avoir atteint les 8es de finale. C’était en 2002, et les Montagnards avaient été défaits par l’AS Monaco de Didier Deschamps (0-1).

Un parcours exemplaire

Cette saison encore, La Montagne fait parler d’elle. Le club a déjà accroché deux équipes de National à son tableau de chasse. Au 5e tour, l’US Montagnarde a d’abord réalisé l’exploit d’éliminer l’US Concarneau aux tirs au but (0-0, 4-3 tab). Fin février, les joueurs de Nicolas Cloarec ont entretenu la magie en battant le Stade briochin, une nouvelle fois après des tirs au but (1-1, 3-2 tab). Cet après-midi face à Saumur (N3), les Montagnards pourraient bien poursuivre leur quête des sommets.



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