Comment Delle Donne et Curry sont devenus les tireurs les plus dominants au monde | sport
Lorsqu’elle a un coup franc, Elena Delle Donne fait rebondir le ballon à trois reprises. Puis, elle se dit quelques mots et «je laisse voler». Dix-neuf fois sur 20, Delle Donne marque.
Delle Donne est le tireur à lancer franc le plus titré de l’histoire du basketball. Elle a réussi 93,8% de ses lancers francs dans la jante – plus de 3% de plus que son rival le plus proche, Steph Curry. Elle a déjà réalisé 59 lancers francs consécutifs.
Pour Delle Donne, le chemin de la perfection – ou le plus près possible – commence dans la pratique. Pendant les pauses d’entraînement, pendant que ses coéquipiers s’assoient et prennent un verre, Delle Donne tire à la place des lancers francs. Cette éthique de travail s’inscrit dans toute la philosophie qui régit sa pratique; il est préférable de s’entraîner lorsqu’elle est physiquement et mentalement fatiguée pour reproduire les conditions de match.
«Je pratique les lancers francs pendant tous mes entraînements et je les tire juste après avoir fait des exercices difficiles, donc je suis fatigué», a déclaré Delle Donne. «Généralement, lorsque les gens sont fatigués, leur esprit est la première chose à faire. Donc, si je peux verrouiller et abattre des lancers francs en étant fatigué, cela m’aide dans les moments de jeu quand c’est en jeu.
Avant de quitter l’entraînement, Delle Donne doit réussir 10 lancers francs consécutifs. Une telle discipline lui donne la confiance nécessaire pour tirer des lancers francs quand ils comptent le plus. Son bilan en séries éliminatoires est encore meilleur que dans l’ensemble.
«Le fait de m’en tenir à la routine m’empêche de trop réfléchir», a-t-elle expliqué. « Vous ne devriez jamais vous précipiter sur la ligne, mais il n’y a pas non plus de raison de la prolonger trop longtemps. »
La méthode Delle Donne est fondée sur la simplicité, lui permettant de la répéter sous la pression la plus féroce: faire rebondir le ballon, se préparer à tirer et se prononcer quelques mots. «C’est quelque chose de très positif et qui me donne confiance.»
L’une des caractéristiques de Delle Donne dans ces moments cruciaux est sa concentration sans faille sur l’endroit où elle veut que le ballon aille. Dans les secondes où elle est sur le point de lancer le ballon de basket, «Je regarde toujours juste devant la jante juste avant le tir et pendant que je tire… Pour atteindre votre cible, vous devez garder les yeux fixés dessus au moins jusqu’à ce que vous relâchiez le ballon. »
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La sensation d’atteindre un plateau sur le terrain de sport est une complainte familière pour les athlètes. Pourquoi, soudainement, certains athlètes cessent-ils de s’améliorer? Et comment les autres évitent-ils cette malédiction?
Le point de défi optimal est le point idéal pour l’entraînement. C’est à ce stade que la pratique est suffisamment difficile pour pousser les athlètes à développer de nouvelles compétences, mais pas au point de dépasser complètement leurs capacités existantes. La notion a été développée par les scientifiques Mark Guadagnoli et Tim Lee.
« Si un niveau approprié de défi est créé pendant la pratique, un certain degré d’échec à court terme devrait se produire, offrant une opportunité de croissance », a expliqué Guadagnoli. «En règle générale, si vous constatez que quelqu’un a plus de succès qu’environ 70 à 75% du temps pendant la pratique, il n’est probablement pas stressé de manière appropriée.» Un tel taux d’échec dans la pratique se traduit par un apprentissage efficace à long terme.
Il a été démontré que les athlètes de premier plan sont plus enclins à travailler sur leurs zones les plus faibles. L’effet a été démontré dans une étude sur des footballeurs gaéliques experts et intermédiaires qui ont pratiqué deux types de coups de pied vers une cible – de la main et du sol – en utilisant leur pied plus fort et plus faible; les joueurs étaient libres de pratiquer les habiletés comme ils le voulaient sur une période de six semaines. Le groupe d’experts a pratiqué la compétence qui lui était la plus faible à 65% du temps; le groupe intermédiaire a pratiqué la compétence dont il était le plus faible à seulement 35% du temps. Les joueurs experts ont également passé plus de temps à réfléchir à leurs performances avant, pendant, après et entre les séances d’entraînement et ont estimé que les entraînements étaient plus difficiles et moins agréables – mais, peut-être en conséquence, ils se sont améliorés plus rapidement que les joueurs intermédiaires. A l’issue de la période de formation, les experts ont affiché une amélioration plus marquée des performances. Une formation plus exigeante les aide à éviter de plafonner.
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Eric Thibault est l’entraîneur adjoint des Washington Mystics. L’une de ses responsabilités est effectivement d’être le coach personnel de Delle Donne.
Après chaque saison WNBA, Thibault et Delle Donne discutent de sa campagne précédente. Ensuite, ils élaborent un plan pour ce qu’elle fera pendant la saison morte. Ce processus ne la juge pas selon les normes conventionnelles de la WNBA, mais uniquement par le joueur qu’ils pensent que Delle Donne peut devenir. «Nous parlons de quelqu’un qui est déjà l’un des meilleurs joueurs de la ligue, alors nous avons pensé que c’était des gains supplémentaires», a expliqué Thibault.
Avant la saison 2018, Thibault et Delle Donne ont identifié une faiblesse relative de son jeu: son manque de passes décisives. «Notre plus grande marge d’amélioration – votre capacité à faire payer les équipes pour une aide excessive et vous accorder trop d’attention», a écrit Thibault dans sa rédaction du «plan intersaison» de Delle Donne pour 2017-2018. Dans les grandes lignes, il a écrit:
Vous avez une moyenne de carrière de 1,6 passes décisives par match, avec 1,2 chiffre d’affaires par match. Pour la quantité d’attention que vous recevez, vous pourriez réaliser trois passes par match sans transpirer (et sans réduire vos tentatives de tir)… Pour combien vous avez le ballon, vos chiffres de chiffre d’affaires sont bons. Nous aimerions simplement transformer les passes «d’évasion» contre l’aide et les équipes doubles en passes «d’attaque».
En 2018, Delle Donne est passée de 41 passes décisives en saison à 67, confortablement la plus élevée de sa carrière. En 2019, sa carrière a de nouveau augmenté le mieux, à 68.
Thibault utilise l’analyse vidéo et l’analyse de données pour décomposer les pourcentages de tir de Delle Donne sur tout le terrain. Avant d’avoir la technologie, lui ou un autre entraîneur notait tous les coups de Delle Donne pendant l’entraînement. L’analyse a encouragé Delle Donne à prendre plus de clichés dans les zones où elle est la plus forte et à s’améliorer dans les zones relativement faibles.
«Ce n’était pas tant un domaine où elle ne tirait pas bien, c’était plutôt une question d’équilibre», a expliqué Thibault. «Nous venons de découvrir quelques domaines dans lesquels elle sous-utilisait ses compétences. Elle n’aimait aller à sa main droite que d’un côté du terrain et elle perdait donc une occasion de l’autre côté du terrain de faire la même chose.
Thibault voulait rendre Delle Donne «plus difficile à prévoir». Bien qu’elle ait été efficace sur tout le terrain, «elle ne s’est à peine jamais tournée vers son épaule droite depuis le bloc de droite», ne le faisant que dans quatre des 51 possessions en 2018. «Une équipe qui faisait ses devoirs pouvait s’asseoir sur son épaule gauche et anticipez un tir.
Dans certains exercices, Thibault a empêché Delle Donne de tourner sur son épaule gauche lors de la réception du ballon dans le bloc droit, la forçant à tourner sur son épaule droite. «Nous pourrions la faire jouer en tête-à-tête contre l’un de nos entraîneurs ou pratiquer des joueuses là où elle ne pouvait pas commencer par suivre la voie qu’elle ferait normalement. Nous lui ferions essayer de marquer dans l’autre sens.
Delle Donne se penche rarement sur les statistiques elle-même, mais fait suffisamment confiance à Thibault pour donner suite à ses conclusions. «Il travaille toute cette magie et je viens juste de me présenter et nous travaillons ces endroits.»
Au cœur de la formation de Delle Donne se trouve l’idée que la pratique ne doit pas simplement reproduire le jeu, mais être plus difficile que cela. Prendre des photos à la fin d’une séance d’entraînement est conçu pour reproduire le sentiment à la fin d’un match de barrage intense, a-t-elle expliqué. «Nous ferons certains exercices très conditionnés, puis nous leur ajouterons des tirs à la fin. C’est donc un moyen de comprendre comment surmonter la fatigue et surmonter mentalement l’épuisement tout en étant capable de tirer. Un moniteur de fréquence cardiaque est attaché à Delle Donne pendant les séances d’entraînement, pour s’assurer que son intensité correspond à celle nécessaire dans les jeux.
À l’entraînement, les adversaires sont parfois autorisés à commettre une faute sur Delle Donne d’une manière qui serait interdite – officiellement du moins – pendant les matchs. «J’aurai toujours un défenseur qui conteste chacun de mes coups, et il y a des moments où je les oblige à me pousser à la taille, donc je trouve toujours un moyen de terminer et de réussir le tir tout en étant touché. Donc, si Delle Donne est victime d’une faute pendant un match, elle a appris à tirer malgré tout. «Si vous pouvez finir tout en étant épuisé et en étant frappé ici et là, je pense que c’est une bonne chose à pratiquer.»
La férocité de son entraînement rend les jeux plus faciles. «J’aime rendre la pratique beaucoup plus difficile.»
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Steph Curry est un tireur de basket-ball si extraordinaire que les fans affluent juste pour le regarder s’entraîner. C’est devenu un spectacle emblématique; environ une heure avant chaque match des Golden State Warriors, Curry est sur le terrain, recevant des ballons de basket pour tirer dans le panier.
Guerriers de l’État d’or
(@warriors)5+ minutes sans manquer.
Stephen. Curry. pic.twitter.com/8DV0z5gtib
Il commence par prendre des clichés juste un peu après la ligne médiane. Puis il s’éloigne, au-delà de la ligne des trois points, dans le coin du terrain. Ces tirs nécessitent une précision extraordinaire pour être exécutés – et Curry les rend encore plus difficiles, en prenant les tirs en déséquilibre, avec une jambe sur le sol, ou en se penchant en arrière, reproduisant la pression exercée par un adversaire.
«Vous trouvez des moyens très peu orthodoxes de vous mettre au défi», a-t-il expliqué. «C’est principalement un travail d’équilibre en termes de mise au défi et de rendre les choses un peu plus difficiles dans votre pratique que dans le jeu – les choses cliquent. C’est ainsi que fonctionne tout l’équilibre – c’est la base de votre tir de saut. »
La routine d’avant-match de Curry ne se termine pas tant qu’il n’a pas pris des coups de l’intérieur de sa propre moitié de terrain, bien au-delà de ce qui est futile pour pratiquement n’importe quel autre joueur de basket-ball professionnel. «En termes d’essayer de le maintenir et de tirer à un niveau élevé, il s’agit de pratiquer les coups que je prendrai dans les jeux et de répéter ce mouvement encore et encore et encore.
C’est ainsi que Curry est devenu le meilleur tireur à trois points de l’histoire de la NBA; il a marqué 20% de plus de trois pointeurs par match que quiconque dans l’histoire. Le curry est au sommet d’une révolution.
La tentative de rafraîchir ses pratiques est au cœur de la façon dont Curry a changé la façon dont le jeu est joué. Il est même passé par une phase de port de lunettes à l’entraînement. «C’est juste un stimulus supplémentaire qui pourrait vous mettre à l’épreuve et vous mettre au défi, emporter certains de vos sens afin que vous puissiez vraiment vous concentrer. Aussi difficile que je puisse faire les choses à l’entraînement, c’est plus facile dans les jeux. » L’utilisation de telles lunettes peut aider les athlètes à développer une fonction multisensorielle. Le port de lunettes qui empêchent les athlètes de voir leurs membres pendant l’entraînement les encourage à utiliser des informations non visuelles pour bouger leurs membres, libérant ainsi la vision pour se concentrer sur ce qui se passe ailleurs sur le court.
Au fur et à mesure que Curry s’est amélioré, ce qu’il exige de lui-même à l’entraînement est devenu de plus en plus exigeant. «Je dois continuer à me pousser. J’hésite parfois à ouvrir le voile là-dessus car il y a un processus pour construire votre jeu et je ne veux pas que les enfants sautent des étapes dans leur développement. Une fois que vous arrivez au lycée ou à l’université, vous pouvez commencer à en ajouter de plus en plus. »
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Les grandes lignes de l’intersaison de Delle Donne pour 2018-2019 comprenaient un objectif très précis. Elle voulait rejoindre Curry dans le club sacré 50-40-90 – en maintenant un pourcentage de 50% de buts sur le terrain, 40% de trois points de buts sur le terrain et 90% de lancers francs au cours de la saison régulière.
En 2019, Delle Donne est devenue la toute première femme, et seulement la neuvième joueuse de la NBA ou de la WNBA, à rejoindre le club 50-40-90. C’était la dernière marque de sa grandeur, mais aussi de sa capacité à tenir les plans qu’elle a élaborés avec Thibault.
«C’est drôle de regarder en arrière», se souvient Thibault. «Parfois, avec Elena, vous pouvez dire quelque chose ou faire une suggestion ou travailler sur quelque chose, et elle est tellement capable de se retourner rapidement et de le mettre en œuvre ou d’atteindre un objectif.
«Quand vous avez quelqu’un qui est cette élite et qui s’investit dans son succès et qui est prêt à travailler sur ce qui pour les autres peut être des choses assez marginales – un athlète normal pourrait dire oh c’est assez bien, je tire déjà un pourcentage X, c’est déjà un excellent pourcentage. Mais quand vous avez quelqu’un qui est prêt à être coaché, c’est déjà à ce niveau, cela vous donne simplement envie de l’aider de toutes les manières possibles.
• Ceci est un extrait de The Best: How Elite Athletes Are Made par Mark Williams et Tim Wigmore (Nicholas Brearley, décembre 2020). Disponible dès maintenant.