Chronologie : le mandat tumultueux du président philippin Duterte | Nouvelles du monde


MANILLE (Reuters) – Le président philippin Rodrigo Duterte a annoncé qu’il se retirerait de la politique, ouvrant la voie à sa fille pour se présenter aux élections présidentielles de l’année prochaine.

Voici une chronologie de certains des événements clés du mandat de Duterte :

Mai 2016 : Duterte, l’ancien maire de Davao City et surnommé « The Punisher » pour sa croisade antidrogue dans la ville, est élu 16e président des Philippines en se concentrant presque entièrement sur le crime, la toxicomanie et la corruption.

Une fois au pouvoir, Duterte soutient une guerre contre la drogue menée par la police qui, selon les autorités, tue plus de 6 100 trafiquants de drogue présumés. Les Nations Unies affirment que des dizaines de milliers de personnes aux Philippines pourraient avoir été tuées depuis la mi-2016 au milieu d’une « quasi impunité » pour la police et d’une incitation à la violence par de hauts responsables. Le porte-parole de Duterte a déclaré que les « affirmations remaniées » d’impunité sont infondées.

Octobre 2016 : Lors de son premier voyage en Chine, Duterte tourne le dos aux relations de plusieurs décennies entre les Philippines et les États-Unis pour courtiser Pékin, annonçant la séparation d’avec les États-Unis en disant « L’Amérique a perdu ».

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Duterte a déclaré que Manille et Pékin résoudraient leur différend sur la mer de Chine méridionale par le dialogue, un adoucissement de la position précédente des Philippines. Il décrit la décision d’arbitrage de 2016 sur la mer de Chine méridionale qui a été en faveur des Philippines comme un simple « morceau de papier » qu’il pourrait jeter à la poubelle.

Mai 2017 : Duterte interrompt sa visite à Moscou lorsque des affrontements éclatent à Marawi entre les troupes philippines et les combattants islamistes. Le siège de Marawi dure cinq mois. En septembre, le conflit avait déplacé environ 350 000 personnes et fait plus de 1 000 morts. Duterte déclare un état de loi martiale couvrant toute l’île de Mindanao, qui dure jusqu’à la fin de 2019, la plus longue période de loi martiale aux Philippines depuis l’ère Marcos 1965-86.

Juillet 2017 : Dans le cadre de l’initiative gouvernementale « Build, Build, Build », Duterte s’engage à inaugurer un âge d’or de l’infrastructure grâce à une vague de dépenses de 180 milliards de dollars sur six ans pour moderniser et construire des aéroports, des routes, des voies ferrées et des ports.

Février 2018 : La Cour pénale internationale (CPI) ouvre une enquête préliminaire sur les milliers de morts survenus pendant la guerre de Duterte contre la drogue. Le mois suivant, Duterte annonce son intention de retirer les Philippines de la CPI. Le retrait devient officiel en mars 2019.

Mai 2019 : Les élections permettent à Duterte de maintenir son emprise sur la Chambre des représentants et de le voir prendre le contrôle du Sénat, le seul contrôle efficace restant sur son administration.

Janvier 2020 : Duterte annonce qu’il mettra fin à un pacte de 1998 qui permet aux troupes américaines d’opérer aux Philippines, mais la période de retrait est prolongée. En février 2021, il dit que les États-Unis doivent « payer » pour conserver l’accord et en juillet, il le rétablit.

8 septembre 2021 : Duterte accepte la nomination de son parti pour se présenter à la vice-présidence aux élections de l’année prochaine. La constitution lui interdit de briguer un second mandat et son intérêt pour le poste en grande partie cérémoniel est rejeté par les opposants comme une tentative de rester en fonction et d’éviter une éventuelle action en justice contre lui. Un procureur de la Cour pénale internationale enquête toujours sur Duterte sur sa guerre contre la drogue.

2 octobre 2021 : Duterte annonce qu’il ne se présentera pas à la vice-présidence mais qu’il se retirera de la politique.

(Reportage par Michael Perry; Montage par Christopher Cushing)

Copyright 2021 Thomson Reuters.

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