Cécile Caplin, responsable de la sûreté régionale d’International SOS


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Cécile Caplin, responsable de la sûreté régionale internationale SOS.

Comment ont évolué les demandes de vos clients depuis le début de la crise Covid 19?

Cécile Caplin – Avec la crise Covid est arrivé le lot de restrictions de déplacements et la complexité de tout mouvement et déplacement personnel mais également professionnel. Globalement, depuis mars de l’année dernière, on est entrés dans une première phase de fermeture des frontières et d’impossibilité finalement de se déplacer. Tous les pays ont eu une réaction assez immédiate de fermeture, de restrictions très dures et finalement cela a commencé à se desserrer progressivement: les voyages ont représailles même s’ils ne sont pas revenus au niveau d’avant; mais aujourd’hui la particularité c’est qu’ils sont beaucoup plus complexes à organisateur, ils prennent beaucoup plus de temps parce qu’il ya beaucoup plus à prendre en compte. Ainsi, la particularité sur les voyages en général mais en particulier sur l’Afrique c’est toujours venir nous solliciter en amont pour savoir si ce pays-là est ouvert, si l’on peut s’y déplacer et si on ya besoin de s’y déplacer, savoir s’il y a des restrictions en place. Il est important de savoir si le pays est accessible si vous êtes un ressortissant français ou si vous êtes en provenance de France. Pays imposent plus de restrictions sur la nationalité que sur le pays de provenance, donc cela fait partie des détails importants qui complexifient toujours les choses. L’autre sujet, c’est le motif de déplacement: certains pays essaient de tourner vraiment sur des motifs impérieux ou avec des justificatifs professionnels. Et puis évidemment vient le lot des questions au sujet du test PCR 48 h ou 72h. C’est la base pour pouvoir voyager aujourd’hui qui est sollicitée par nos clients.

Quels ont été les besoins des salariés expatriés?

Cécile Caplin – Les couvre-feux et les restrictions de rassemblement n’ont pas été forcés très bien accueillis en Afrique, il y a eu des troubles et également un sentiment xénophobe à l’égard des occidentaux et des personnes d’origine asiatique. Il y a eu des mouvements de des tensions et des difficultés. A ce moment-là, au début de la crise, nos clients nous ont beaucoup de sollicitations à ce sujet, ils nous ont aussi beaucoup de sollicitations sur la question du rapatriement de leurs employés expatriés. Globalement, le conseil a été effectivement de rapatrier le personnel non essentiel et les familles. Sauf que dans beaucoup de pays les frontières étaient fermées et cela a compliqué beaucoup de choses. Dans certains pays, il fallait obligatoirement passer par les autorités diplomatiques pour faire une demande officielle. Néanmoins, nous avons fait plusieurs rapatriements de masse depuis l’Afrique: on l’a fait pour l’Angola, on l’a fait également pour l’Egypte, où là aussi on a rapatrié familles, enfants, chiens, chats…

les clients sont relativement bien préparés, continuent à voyager, continuent à s’expatrier

Avez-vous le sentiment que les entreprises qui travaillent sur la zone Afrique sont aujourd’hui mieux préparées au risque sanitaire?

Cécile Caplin – Nous avons le sentiment que les clients sont relativement bien préparés, continuent à voyager, continuent à s’expatrier. J’en veux pour preuve que nous sommes relativement sollicités en demandes de consultation. Nous conduisons par exemple au Gabon, au Kenya, au Togo ou en Côte d’Ivoire des audits pour les résidences d’expatriés. En fait, on voit que les entreprises sont toujours présentes sur place, les expatriés sont toujours envoyés. La pandémie n’a pas empêché la continuité des activités normales des entreprises. Néanmoins nous voyons qu’elle a renforcer ce besoin des sociétés de faire des audits de sûreté pour les résidences d’expatriés. La crise Covid a aussi accéléré un phénomène que nous commençons à sentir et sur lequel nous nous préparons à agir: notre métier est d’assister les voyageurs et les expatriés mais nos clients nécessitent maintenant une vision beaucoup plus globale qui prend tous les salariés en compte. Certes, on ne peut pas évacuer des nationaux d’un pays, néanmoins les entreprises ont une volonté d’assister et d’accompagner leurs salariés locaux et de les faire bénéficier notamment de dispositifs qui peuvent aller de formations – sanitaire, sûreté – à l ‘accompagnement vraiment personnalisé: formations / informations, campagnes de tests, mise en place de protocoles pour pallier l’absence de protection sociale et dissuader les employés de venir travailler quand ils sont atteints du Covid. En changeant certaines postures, les employeurs permettent de protéger leurs activités et tous leurs salariés. Nous avons vérifié cette démarche chez plusieurs clients qui ont cette vision plus globale. Les entreprises ont été généralement à l’écoute de leurs collaborateurs.

Propos recueillis par LS

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