Ce n’est pas seulement le combat de l’Inde, le monde doit participer


Alors que la vie tente de revenir à la normale aux États-Unis avec 52% de la population adulte recevant au moins une dose du vaccin Covid-19 et 35% des adultes entièrement vaccinés le 23 avril, à l’autre bout du monde, la vie de mes amis et de ma famille en Inde ont été frappés par un sentiment paralysant de peur, d’anxiété, de traumatisme et de douleur. La deuxième vague d’infections par le SRAS-CoV-2 a une férocité et une vitesse jamais vues auparavant dans cette pandémie. Au cours du dernier mois, les nouveaux cas quotidiens ont augmenté d’environ 8 fois (de 40 000 à 315 000) et les décès quotidiens ont augmenté d’environ 10 fois (de 198 à 2 100). Nous regardons un nombre de reproduction efficace surprenant de 1,6 à l’échelle nationale, avec sept États ayant un nombre de reproduction moyen sur 7 jours supérieur à 2,0.

C’est un énorme raz-de-marée qui ravage mon pays d’origine et nous n’avons malheureusement accès qu’à des piquets pour l’arrêter. Beaucoup d’entre nous avec une identité à trait d’union sur deux continents, les personnes d’origine indienne vivant loin de chez eux tremblent au son même de la sonnerie du téléphone… est-ce un numéro +91? Nos proches sont-ils en sécurité? Si quelque chose arrive à mes parents octogénaires, pourrais-je passer par les restrictions de voyage pour être à leurs côtés? Même dans nos bulles du premier monde inoculées en toute sécurité, il n’y a pas d’échappatoire à cette pandémie mondiale.

Passant du niveau de santé personnel à celui de la population, la crise humanitaire en Inde a des effets d’entraînement bien au-delà de ses frontières. Ce qui se passe en Inde affecte le monde entier de plusieurs manières. Je vais simplement partager deux exemples convaincants. Comme on peut déjà l’apprécier, plus le virus se propage, plus il mute. La variante britannique est au Michigan, le double mutant indien est au Royaume-Uni: personne n’est en sécurité tant que tout le monde n’est pas en sécurité. La pandémie nous a appris plus clairement que jamais que notre santé est interconnectée. Le deuxième exemple est celui des connexions plus évidentes de la chaîne d’approvisionnement. L’Inde étant l’un des plus grands producteurs de vaccins au monde, la montée en flèche de la demande nationale de vaccins a déjà commencé à affecter les plans de vaccination d’autres pays.

Nous devons consolider notre alliance avec des partenaires internationaux pour surmonter cette catastrophe. Cette collaboration peut se dérouler de diverses manières directes et indirectes, à partir de la négociation de l’approvisionnement en bouteilles d’oxygène, oxymètres de pouls, médicaments, transport aérien des usines de génération d’oxygène pour faire face à la crise immédiate ou à travers la mise en place d’une infrastructure robuste et évolutive de séquençage génomique intégré à l’épidémi surveillance. Certains de ces efforts sont déjà en cours. Le partage des données de séquençage et de vaccination au niveau individuel en temps réel avec des consortiums mondiaux de manière beaucoup plus approfondie et agile aidera à faire progresser notre compréhension de la maladie et des variantes émergentes. Une assistance peut être sollicitée pour sécuriser les expéditions d’auto-tests rapides à domicile pour Covid-19, celui fabriqué par Abbott est actuellement disponible dans les magasins de détail américains. Ces tests sont abordables, précis et rapides et nous aideront à contourner le goulot d’étranglement des tests RT-PCR. Maintenant que l’EUA a été accordée aux vaccins approuvés au niveau international, une collaboration est nécessaire pour sécuriser autant de doses que possible.

Il est d’une importance cruciale de conclure un accord pour les vaccins à injection unique en raison de l’urgence et de l’énormité de cette crise explosive et des défis liés à l’adhésion au vaccin en Inde. Le soutien mondial à l’amélioration des infrastructures pour intensifier la production de vaccins en Inde, en appuyant sur la pédale au sol, aidera à terme le monde entier à gérer la pandémie. Le monde entier devrait également bénéficier de la science, de la technologie et des connaissances étonnantes générées collectivement au cours de la dernière année, et pas seulement du premier monde. Il est indéniable que Covid-19 a souligné les inégalités structurelles flagrantes en matière de santé qui existent dans le monde. La répartition des pertes n’a pas été égale, de Detroit à Dharavi, ce sont les plus vulnérables qui ont souffert et souffrent le plus.

Il est encore plus malheureux de voir la perte d’innombrables vies à ce moment précis, alors que dans quelques mois, un approvisionnement abondant en vaccins pourrait être disponible. L’Inde n’a vacciné que 1,5% de sa population entièrement, nous avons un long chemin à parcourir. Nous ne pouvons pas être fatalistes et nous abandonner au destin et laisser les gens mourir, nous devons travailler ensemble en tant que nation et en tant que monde, en tant que force humaine puissante et solidifiée contre ce virus insidieux. Le principe fondamental de la santé publique et de la médecine est de sauver des vies humaines, quels que soient la couleur de la peau, la fonte, la croyance, le statut socio-économique, la religion, l’idéologie politique ou le pays d’origine. Aussi cliché que cela puisse paraître, nous sommes en effet tous dans le même bateau. Des erreurs colossales ont été commises pour nous amener à cette conjoncture précaire, la focalisation insulaire sur l’autonomie ne suffit plus.



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Les opinions exprimées ci-dessus sont celles de l’auteur.



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