BPCE en pourparlers pour prendre le contrôle total de Natixis


La banque coopérative française BPCE est en discussion avancée pour faire une offre formelle de prise de contrôle total de Natixis, la banque de financement et d’investissement dans laquelle elle détient déjà une participation majoritaire.

Les pourparlers entre les deux hommes se sont effondrés l’été dernier, mais ont depuis repris et une annonce de l’accord pourrait être faite dès mardi, selon des personnes proches du dossier.

Natixis a suspendu mardi matin la négociation de ses actions en prévision d’une annonce.

La nouvelle de la reprise des discussions a été rapportée pour la première fois par Bloomberg. Natixis et BPCE ont refusé de commenter. Les personnes familières avec les pourparlers ont averti qu’ils pourraient encore subir des changements ou s’effondrer.

Le mouvement potentiel de BPCE fait suite à une exploration du plan l’année dernière, qui a été rapportée pour la première fois par le Financial Times en juillet. Cela intervient alors qu’une série de crises chez Natixis, dont le siège est à Paris, ont remis en question certaines parties de son activité.

BPCE, qui n’est pas cotée et détient 70 pour cent de Natixis, a démenti le plan à l’époque, déclarant «qu’elle n’a pas l’intention de déposer un projet d’offre publique d’achat sur les actions Natixis».

La période de blocage de six mois qui a empêché BPCE de vendre des actions de Natixis à la suite de leurs pourparlers avortés s’est terminée le 17 janvier.

François Riahi, directeur général de Natixis, a quitté le groupe peu après l’échec des négociations avec BPCE, invoquant «des divergences stratégiques sur les options du futur plan de Natixis». Un désaccord concernait la prise de contrôle, ont déclaré des personnes proches de sa réflexion, qui a été soutenue par Laurent Mignon, qui dirige BPCE.

Riahi a été remplacé à la tête de Natixis par Nicolas Namias, ancien responsable des finances et de la stratégie chez BPCE.

À l’instar des autres banques européennes, les résultats de Natixis ont souffert de l’impact des taux d’intérêt négatifs et de la pandémie. Ses actions ont rebondi récemment, en hausse de 32% cette année, et ont presque doublé depuis fin octobre.

Sa gestion des risques a été mise au microscope par les investisseurs suite à d’importantes pertes sur dérivés actions – y compris une perte de 260 millions d’euros liée aux dérivés sud-coréens apparue fin 2018 et plus récemment alors que les entreprises annulaient des dividendes en raison de Covid-19 – et à l’un des ses principales filiales de gestion d’actifs, H2O.

Natixis a été interrogée à plusieurs reprises sur sa filiale H2O depuis que le Financial Times a révélé en 2019 qu’elle avait investi plus d’un milliard d’euros d’argent d’investisseurs dans des obligations illiquides liées à Lars Windhorst, un financier allemand controversé.

En novembre, Natixis a déclaré qu’elle cherchait à rompre ses liens avec la boutique d’investissement sous le feu et a annoncé le mois dernier qu’elle revendrait sa participation majoritaire à la direction de H2O.

Natixis présentera ses résultats annuels jeudi.

Laisser un commentaire