Bill Bewick : La transition injuste : le sacrifice énergétique du Canada nuit au monde, il ne l’aide pas


Le monde a plus que jamais besoin de l’énergie canadienne, mais en accordant la priorité à la réduction de nos émissions plutôt qu’à la production d’énergie, nous laissons la plupart de nos ressources dans le sol et laissons le monde dépendre de pays comme la Russie.

Certains pensent que cela en vaut la peine car cela devrait réduire légèrement les émissions mondiales, et nous devrions maintenant nous concentrer sur une « transition juste » loin du pétrole et du gaz. Cependant, il ne peut être juste de transférer des centaines de milliards de dollars de ventes d’énergie à des régimes autocratiques qui ne tiennent pas compte de l’environnement et des droits de l’homme. En fait, en enhardissant des actions comme l’invasion de l’Ukraine, cette transition prématurée loin de répondre aux besoins énergétiques mondiaux n’est pas seulement naïve, c’est en fait injuste.

L’invasion de la Russie devrait faire comprendre à la plupart des Canadiens équitables que l’insécurité énergétique est une menace mondiale massive. Sans son hégémonie énergétique sur l’Europe, il est difficile d’imaginer une Russie avec la puissance politique ou économique pour traverser péniblement une invasion de l’Ukraine.

Le Canada n’a pas une grande armée ou une grande population à partir de laquelle influencer le monde. Il possède cependant les troisièmes plus grandes réserves de pétrole. Se tenir aux côtés de candidats comme l’Arabie saoudite, le Venezuela, l’Iran et la Russie devrait faire du Canada la reine du bal des investissements énergétiques. Mais notre incapacité à construire des pipelines et notre obsession pour les taxes et les réglementations sur les émissions ont fait chuter la part canadienne des investissements mondiaux de 30 % entre 2010 et 2018.

La perte du Canada est le gain du monde, n’est-ce pas? Mauvais. La production de pétrole n’a cessé de croître, et un coup d’œil sur les dix principaux pays producteurs de pétrole révèle une galerie de voyous trop heureux de profiter de la torsion du Canada.

Crédit graphique : Janice Nelson

La part de la Russie dans les investissements pétroliers et gaziers mondiaux a augmenté de 30 % au cours de la même période, celle du Canada a chuté de 30 %. Les États-Unis ont également été un grand bénéficiaire. Non seulement les entreprises ont déplacé leur capital (voir le nombre de plates-formes), mais tout le siège social a déménagé vers le sud. De plus, alors que le Canada a bloqué ou même étranglé diverses propositions de gaz naturel liquide (GNL), l’Amérique est passée de nulle part au premier rang au cours des cinq dernières années pour répondre à une demande mondiale en plein essor de GNL.

La raison d’être de cette grande « transition » est de réduire les émissions et ainsi de protéger le monde, mais elle n’accomplit ni l’un ni l’autre. Le GNL canadien est un carburant à émission beaucoup plus faible que les alternatives, en particulier le charbon asiatique. Alors que le GNL est en hausse en Asie, il n’y en a pas assez : en 2020, la Chine a annoncé des plans pour 43 Nouveau centrales à charbon et 18 hauts fourneaux qui émettraient 150 MT de CO2 supplémentaires. Pour la perspective, que augmenter est le double du CO2 émis par l’ensemble des sables bitumineux.

Si du GNL abondant était proposé par le port relativement proche de Prince Rupert, la Chine et le reste de l’Asie pourraient choisir une option plus propre avec moins de la moitié des émissions. Cela permet d’économiser l’équivalent de l’ensemble des sables bitumineux dans le cas de l’annonce par la Chine en 2020 de 150 MT de nouvelles émissions de charbon. Quelle que soit cette noble « transition » verte, si elle signifie moins d’exportation de GNL, elle ne parvient pas à réduire les émissions en remplaçant le charbon.

Si vous vous êtes réellement engagé à aider le monde, pensez à ce que l’exportation substantielle de GNL et de pétrole au large de la côte est pourrait faire pour une Europe assiégée. Des projets comme le terminal méthanier de Saguenay ont-ils été annulés pour protéger le monde? Tenez-vous à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne et voyez si ces 80 millions de personnes de chaque côté sont d’accord avec vous. Qu’il s’agisse de mesures environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) ou de notre propre baromètre moral, il est faux de se concentrer uniquement sur les émissions et d’ignorer la sécurité énergétique et l’enrichissement de régimes injustes.

Si les politiques du Canada ne changent pas pour promouvoir le développement et l’exportation de l’énergie dont le monde a besoin, lorsque la Russie se rouvrira, nous assisterons impuissants à l’afflux de capitaux chez notre voisin boréal à l’ouest. Cela n’aidera pas l’environnement; cela rendra simplement le Canada plus pauvre et la Russie plus forte.

Compromettre la prospérité des générations futures de Canadiens pour enrichir et responsabiliser les dirigeants autocratiques n’est pas juste. Si un baromètre ESG vous dit que c’est le cas, c’est clairement cassé. Ceux qui poussent à dépasser le pétrole et le gaz prématurément ne font en réalité qu’enterrer la richesse canadienne – et en faveur de quoi? En faveur du pétrole et du gaz produits avec peu de respect pour l’environnement ou les droits de qui que ce soit, tout en profitant à de nombreux dirigeants affreux, dont certains feraient la guerre contre nous et nos alliés.

Le monde dépassera un jour le pétrole et le gaz, mais d’ici là, le Canada devrait maximiser sa production et développer d’excellentes routes d’exportation dans toutes les directions, car c’est le plus sûr, le plus fiable et, oui, le plus seulement producteur pour répondre aux besoins mondiaux.

Combattez la transition injuste — soutenez l’énergie canadienne.

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