Axem Technology accélère sa fabrication de produits RFID


RFID. Voilà les quatre lettres qui désignent la technologie à l’œuvre dans le passe Navigo, les clés magnétiques… Conçue dans les années 40 à des fins militaires, cette technologie d’identification sans contact permet d’échanger des données entre un identifiant (une puce électronique équipée d’une antenne) et un lecteur, grâce à des ondes radio.

Les applications civiles, elles, se sont développées dans les années 90, en même temps que les premières expériences professionnelles de Philippe Mondon, fraîchement diplômé d’un MBA et spécialiste des semi-conducteurs. Ingénieur Technico-Commercial chez Kontron Elektronic avant de passer chez Toshiba semi-conducteur puis chez EM Microélectronique Marin, filiale du Groupe Swatch, il quitte l’univers des multinationales en 2001 pour une PME, DPSA, dont il devient directeur général adjoint. De quoi nourrir une expérience suffisante pour se lancer à son compte.

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Cet article s’inscrit dans le cadre de la rubrique Histoires d’entreprises et d’entrepreneurs, rédigée – en toute indépendance – grâce au soutien de la CCI du Val-de-Marne. Voir tous les articles publiés dans cette rubrique.

«J’ai toujours eu envie de créer ma propre entreprise pour avoir la possibilité de développer ma stratégie, motif Philippe Mondon. Dès la création d’AXEM Technology, j’ai eu des clients et j’ai pu terminer la première année d’exploitation avec un chiffre d’affaires de quasiment un million d’euros. C’est un microcosme où l’on est rapidement repéré par les différents acteurs et sollicité lorsque l’on donne satisfaction.»

Au début des années 2000, le potentiel de la technologie RFID n’est pas pleinement exploité et le marché s’en ressent. Ce n’est pas l’explosion du big data que les industriels comprennent que l’on peut faire parler ces petits «Mots clés» et en obtenir de précieuses informations. La RFID intéresse notamment les professionnels de la logistique, les friands d’outils leur permettant de vérifier des produits rapidement et avec le moins d’effort possible afin de réaliser des économies. Les secteurs médicaux, marketing, aéronautique ou de l’énergie utilisent également cette technologie permettant d’assurer la traçabilité d’articles de plus ou moins grande taille, quels qu’ils soient les processus liés ils sont soumis (résistance à l’eau, à de fortes chaleurs, au froid, aux chutes).

Un développement à l’international

En 2011, AXEM Technology, trop à l’étroit dans ses locaux historiques de Sucy-en-Brie décide de déménager avec ses 5 employés dans la zone d’activité de Créteil, Europarc. Quatre ans plus tard, l’équipe s’est doit étoffée et compte désormais 13 employés pour accompagner le développement à l’international de la société qui a notamment décroché un marché de billets de trains pour toute une région de Floride, aux États-Unis .

«Parfois nous avons tendance à nous mettre des barrières, des complexes. Lorsque notre revendeur aux États-Unis a pris contact avec nous pour nous proposer de travailler sur ce projet, je me suis demandé ce que nous pourrions leur apporter. Puis, j’ai compris que nous leur offrions un savoir-faire et une expertise qu’ils présentaient nulle part ailleurs», se souvient l’entrepreneur.

Lauréat de plusieurs distinctions du Cecap 94, le club d’entreprise de Plaine Centrale, et membre du réseau entreprendre en Val-de-Marne, Philippe Mondon insiste sur le poids du réseau, notant que ce sont ces contacts privilégiés qui lui ont notamment permis entrer en contact avec des partenaires financiers.

De la conception à la production

Avec plus de 25 millions de produits vendus dans le monde auprès de leurs 500 clients et un chiffre d’affaire d’environ 3 millions d’euros, Philippe Mondon souhaite désormais intégrer dans sa structure un Fablab RFID avec les moyens de l’industrie 4.0 et concevoir des produits sur mesure. «A l’heure actuelle, il y a une certaine logique qui veut que les identifiants RFID soient majoritairement fabriqués en Asie. Il y a là-bas un savoir-faire pour construire de gros volumes similaires en série. En revanche, il est devenu économiquement pertinent pour les entreprises telles que notre garantie-même la production des produits à forte valeur ajoutée. Grâce à nos contacts privilégiés avec les bureaux d’étude, nous avons pris conscience de notre savoir-faire et avons réalisé notre propre matériel, nous pourrions développer des produits maison performants. Jusqu’à présent, nous faisions nos prototypage chez des entreprises tierces, mais nous allons acquérir une petite unité de machines et outils pour faire de la plastronique, une nouvelle discipline mêlant plasturgie et électronique permettant de mettre de l’intelligence dans des composants plastiques. A terme, si les séries que nous réalisons avec notre mini-unité de production convainquent les clients, nous construirons d’ici cinq ans une unité plus importante dans le Val-de-Marne», annonce le président d’AXEM Technology, qui après s’être installé au premier étage de son immeuble d’Europarc, va s’agrandir au rez-de-chaussée pour y installer la mini-unité de production.



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