Avion d’Ukraine International abattu: l’Iran présente à une «erreur humaine»


Les 176 personnes à bord sont mortes, dont 55 citoyens canadiens, 30 résidents permanents et des dizaines d’autres passagers qui se rendaient au Canada, via Kiev.

Dans un rapport final sur l’écrasement, l’agence iranienne présente que deux missiles ont été tirés sur le vol 752 des lignes aériennes Ukraine International peu de temps après son décollage de Téhéran le 8 janvier 2020, après qu’un opérateur eut mal identifié l’avion civil comme une cible hostile.

Le rapport, que le Bureau de la sécurité des transports du Canada commentera jeudi, confirme donc ce que l’armée iranienne avait déclaré l’année dernière: la tragédie a été causée par une erreur humaine.

L’Iran a d’abord nié toute implication dans l’écrasement, mais trois jours plus tard, Téhéran a déclaré que l’avion de ligne avait été abattu par accident après avoir été pris pour un missile, au milieu de tensions accrues avec les États-Unis.

Le Corps des Gardiens de la révolution islamique a abattu le Boeing 737-800 à destination de Kiev le 8 janvier, cinq jours après que le président américain de l’époque, Donald Trump, eut ordonné une frappe aérienne de drone pour exécuter en Irak un important général iranien, Qassem Soleimani.

Un bout d'aile d'un avion repos sur le sol.

Des équipes de secours sur les lieux de l’écrasement du Boeing d’Ukraine International Airlines.

Photo: Getty Images / AKBAR TAVAKOLI

Une série d’erreurs

Une série d’erreurs a conduit au lancement des missiles par l’Iran, un test d’experts internationaux chargés de l’enquête.

La trajectoire empruntée par l’avion a d’abord été mal comprend par le rachat de missile: au lieu de constater que l’avion mettait le cap sur l’ouest et s’éloignait de l’aéroport Imam-Khomeini, il a cru que l’engin se dirigeait vers Téhéran à basse altitude.

L’opérateur à alors d’essayer d’alerter le centre de commandement de la menace apparente, mais le message n’a jamais été relayé, peut-on lire dans le rapport.

Sans recevoir de feu vert ni de réponse du centre de commandement, il en est venu à identifier la cible comme étant [une menace] et a fait feu, allant ainsi à l’objet de la procédure prévue, indique-t-on encore.

Le premier missile a explosé près de l’avion, projetant en direction de l’appareil plus de 2500 éclats d’obus à près de 6500 km / h – plus de cinq fois la vitesse du son – et endommageant l’avion et ses systèmes .

La structure était cependant restée intacte, selon le rapport. Les trois de l’équipage du cockpit étaient tous encore en vie. Ils ne semblaient pas avoir subi de blessure physique.

Le deuxième missile a probablement touché l’avion, indique le rapport. Quoi qu’il en soit, l’appareil a plongé vers le sol pour s’écraser près de l’aéroport. L’explosion est alors survenue, soit environ six minutes après le décollage et trois minutes après la détonation du premier missile, selon le rapport.

De la transparence exigée pour les victimes

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a exhorté l’Iran à faire preuve de transparence, par respect pour les victimes et leurs familles.

Des chandelles placées devant des portraits de victimes du crash en Iran.

Plusieurs dizaines de bougies avaient été allumées à Montréal, le lendemain de l’écrasement, en mémoire des victimes du vol 752.

Photo: Radio-Canada / Ivanoh Demers

En décembre, Téhéran s’est engagé à verser 150 000 dollars à chaque famille qui a perdu un proche lors de l’accident. Cette offre a été rejetée par Ralph Goodale, l’ancien ministre libéral de la Sécurité publique, qui œuvrait alors à titre de conseiller spécial du Canada sur l’écrasement du vol PS752.

Selon lui, l’Iran n’est pas en droit d’offrir une compensation aux familles des victimes de façon unilatérale. En outre, le montant final devra être déterminé lors de négociations entre l’Iran, le Canada et les quatre autres pays dont des citoyens ont été tués dans l’avion.

Le premier ministre Trudeau a pour sa part promis que le Canada offrirait une voie vers la résidence permanente à certains membres des familles des victimes. Ceux qui sont déjà au pays, avaient-il indiqué, pourraient de leur côté faire une demande afin d’y demeurer.

Ottawa a par ailleurs désigné le 8 janvier comme la Journée nationale de commémoration des victimes de catastrophes aériennes.

Afin d’honorer la mémoire des élèves, des enseignants et de tous ceux qui ont péri dans l’accident et qui avait des liens avec les écoles du pays, le gouvernement fédéral s’est engagé à créer des bourses à la mémoire des passagers du vol PS752.

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