Au revoir la Suisse, bonjour le monde! – SWI swissinfo.ch



Le Canada nous voici! La famille Schönbächler, qui a figuré dans la série documentaire « Auf und davon » (Up and Away), est une famille d’émigrants relativement typique SRF-SWI

Environ 30 000 hommes, femmes et enfants suisses font leurs adieux à la Suisse chaque année. Mais qui sont-ils et où vont-ils? Les statistiques révèlent tout, y compris le pays dans lequel 165 hommes – mais pas une seule femme – ont récemment déménagé.

Ce contenu a été publié le 30 mai 2021-09: 00

Une envie d’aventure dans des contrées lointaines, une opportunité de carrière, de l’amour: les raisons pour lesquelles les Suisses font leurs valises et font l’expérience de la vie – ne serait-ce que pour un temps – dans un autre pays sont multiples. Nous explorons les données pour avoir une image plus complète des 10% de citoyens suisses qui vivent à l’étranger.

La plupart restent en Europe

Les émigrants suisses sont dispersés à travers le monde. Mais certaines destinations sont clairement plus populaires que d’autres, comme le révèlent les chiffres de 2019, les derniers disponibles.

De nombreuses personnes se déplacent vers les pays européens voisins ou proches: la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Italie sont des destinations d’émigration populaires. Alors que de plus en plus de Suisses appliquent de la crème solaire et se dirigent vers l’Espagne et le Portugal, l’Europe de l’Est est généralement évitée.

Les Suisses aiment aussi voyager plus loin à travers l’Atlantique, surtout aux États-Unis et au Canada. En Amérique du Sud, le Brésil est l’endroit le plus populaire pour installer une nouvelle maison.

Peu de Suisses émigrent en Afrique. L’Asie du Sud-Est est beaucoup plus populaire, par exemple la Thaïlande.

Jamais trop vieux

D’autres informations révélées par les données comprennent l’âge des migrants suisses, ceux entre 20 et 34 ans étant particulièrement enclins à l’aventure.

De nombreuses personnes de cette tranche d’âge ont déjà leur premier enfant, ce qui pourrait expliquer pourquoi tant de jeunes enfants quittent la Suisse. De plus, lorsque les enfants atteignent l’âge scolaire ou l’adolescence, ces aventures deviennent plus compliquées.

Cependant, la répartition par âge montre qu’il n’est jamais trop tard pour prendre un nouveau départ. En 2019, deux femmes ont déménagé à l’étranger après avoir eu 100 ans.

L’âge influe également sur le choix de la destination: plus vous êtes âgé, plus vous risquez d’être attiré par l’Espagne ensoleillée. Les retraités sont également plus susceptibles que les jeunes Suisses de se rendre en Thaïlande, en Turquie et en Serbie.

Les hommes vont en Thaïlande, les femmes en Islande

Entre 2011 et 2019, 52,5% des Suisses qui sont partis étaient des hommes. En général, les hommes et les femmes choisissent des destinations similaires lorsqu’ils partent à l’étranger, mais il existe quelques exceptions frappantes.

Les 165 émigrants qui ont déménagé au Vatican entre 2011 et 2019 étaient des hommes. Et ce n’est pas étonnant: les femmes ne peuvent pas rejoindre la Garde suisse, et l’Église catholique en général n’est pas connue pour être un employeur garantissant l’égalité des chances.

De nombreux Suisses ont émigré en Asie, en particulier au Vietnam et en Thaïlande, qui étaient environ deux fois plus populaires auprès des hommes que des femmes. L’Arabie saoudite semble également plus attrayante pour les hommes – ou moins attractive pour les femmes.

Cependant, certains pays attirent davantage les femmes, bien que les différences soient moins perceptibles. L’Islande et le Tchad arrivent en tête de cette liste.

Effet Covid

Les Suisses ne quittent pas seulement la Suisse – chaque année, beaucoup rentrent chez eux. Pendant de nombreuses années, plusieurs milliers de Suisses de plus ont quitté le pays qu’ils n’en sont revenus. Peut-être en raison de la pandémie de Covid-19, 2020 a été la première année depuis longtemps où le solde net s’est stabilisé: un peu moins de 26000 Suisses ont émigré et un nombre similaire d’émigrants est revenu.

(Traduit de l’allemand par Catherine Hickley; édité par Thomas Stephens)

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