Affaire Mia: Rémy Daillet-Wiedemann visé par un mandat d’arrêt international


Capture d’écran

Rémy Daillet-Wiedemann dans une vidéo sur son site internet

POLICE – Des Vosges à la Malaisie, en passant par le MoDem. Après l’enlèvement de Mia, le mardi 13 avril 2021, puis ses retrouvailles ce week-end dans un squat en Suisse, l’enquête se poursuit et a mené les enquêteurs jusque dans le Pacifique. Les autorités françaises ont lancé ce mardi 20 avril un mandat d’arrêt international contre Rémy Daillet-Wiedemann, le soupçonnant d’être celui qui a organisé le kidnapping de la fillette.

Âgé de 55 ans, l’homme est un ancien président du MoDem en Haute-Garonne, parti dont il a été exclu. Il est désormais installé en Malaisie. Son nom a été cité à plusieurs reprises par les personnes gardées à vue. «Ce mandat d’arrêt a été pris au regard de plusieurs éléments, dont les auditions de certaines personnes placées en garde vue et mises en examen, a précisé dans un communiqué du procureur de la République de Nancy François Pérain. Au regard de ces éléments, Rémy Daillet apparaît comme l’animateur principal de la «mouvance» dans le cadre de laquelle s’inscrivent les mis en cause ».

Il les aurait influencés et poussés à l’enlèvement de la fillette, voire même aurait financé l’opération à hauteur de plusieurs milliers d’euros. C ″ est lui notamment qui aurait fourni les coordonnées de la personne ayant accueilli Mia et sa mère à Neuchâtel lors de leur fuite. Pour le moment, cinq hommes ont été interpellés dans le cadre de ce kidnapping, une opération que le procureur avait qualifiée la semaine dernière de véritable opération militaire.

Complotisme et coup d’État

Rémy Daillet-Wiedemann est par ailleurs à la tête d’un mouvement complotiste et conspirationniste aux relents négationnistes. C’est d’ailleurs dans cette lignée qu’il partage de nombreuses vidéos sur Youtube et les réseaux sociaux. Sur son site internet, il se dit même prêt dans une de ses vidéos « à prendre le pouvoir », par un « coup d’État pacifique » et appelé « au renversement du gouvernement de la République française ».

Selon un ancien collègue du Modem, Rémy Daillet-Wiedemann avait des tendances «mythomanes». «Je sais qu’il avait l’intention de se présenter à la présidence nationale du Modem. Et pour essayer d’embêter François Bayrou, il avait enregistré un conseil national en essayant de faire du chantage. C’était dans sa folie », raconte ainsi le député centriste Jean-Luc Lagleize, qui a côtoyé Rémy Daillet-Wiedemann quand ce dernier était encore président du parti en Haute-Garonne.

Lors de l’enquête, les inspecteurs ont établi que c’est Lola Montemaggi qui avait commandé l’enlèvement de sa fille. Dès le début au cœur des enquêtes, cette dernière, qui avait plus le droit de voir Mia seule, disait «voulait vivre en marge de la société». Elle se trouve pour le moment en détention dans le canton de Vaud dans l’attente d’une procédure d’extradition. La fillette a été remise à sa grand-mère.

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