A France Inter, les nouveautés de la grille crispent la rédaction


Vue aérienne de la Maison de la radio, à Paris, où se situent les locaux de France Inter, le 15 juin 2020.

Natacha Polony, Cécile Duflot, Alexandre Devecchio, Etienne Gernelle, et une personnalité qui reste à déterminer. C’est peu de dire que l’annonce par la directrice de France Inter, Laurence Bloch, dimanche 4 juillet dans Le Parisien, de l’arrivée dans la matinale de France Inter de la directrice de la rédaction de Marianne, de l’ancienne ministre écologiste du logement aujourd’hui présidente de l’ONG Oxfam, du rédacteur en chef adjoint au Figaro et du directeur du Point, n’a pas provoqué, en interne, un enthousiasme débordant.

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« En tant que journalistes, à l’approche des échéances de 2022, nous avons reçu qu’offrir aux auditeurs « une boîte à outils pour leur permettre de se forger une opinion » [les mots utilisés par la directrice de France Inter] devrait passer par de la pédagogie, du reportage (…) et non par un panel d’opinions dans lequel il devrait ensuite piocher, en mieux comprendre le plus convaincant que le informé », s’est émue la Société des journalistes de la station dans un message émis lundi 5 juillet au soir.

« Un exercice de réflexion »

Une réaction que Catherine Nayl attribue à une connaissance approximative de ce que sera ce rendez-vous quotidien de 2 minutes 30 baptisé En toute subjectivité. « Ce ne sont pas des éditorialistes, et ils ne feront pas d’édito, assure la directrice de l’information de la gare. Ils se livrent à un exercice de réflexion sur les questions de société, au cours d’un échange avec Nicolas Demorand. » La journaliste l’a expliqué à ses troupes mardi en fin de matinée, lors de son point d’information hebdomadaire.

« Les gens sont un peu hallucinés du casting et trouvent regrettable que ces éditos remplacent la chronique Environnement. » Un membre de la rédaction

« Peu de gens comprennent et valide ce choix, témoigne un membre de la rédaction. Les gens sont un peu hallucinés du casting et trouvent regrettable que ces éditos remplacent la chronique Environnement. » La dernière personnalité à intégrer ce carrousel reste à déterminer. Elle aura « une sensibilité de gauche », promet Catherine Nayl, même s’il lui « semble caricatural » de se référer à ce clivage traditionnel. « Ce sont les thématiques qui nous intéressent », insiste-t-elle.

La question de la sensibilité politique n’est pourtant pas anecdotique quand on s’appelle France Inter. Radio la plus écoutée de France, souvent rangée dans la case « média de gauche », elle essuie les critiques récurrentes de ses concurrents. « Aucune radio n’a le droit d’être un média d’opinion, sauf peut-être Radio France », déclarait ainsi le président d’Europe 1 Arnaud Lagardère au Figaro, le 21 juin, assimilant la station et le groupe audiovisuel public auquel elle appartient. En octobre sur CNews, Pascal Praud répondait à Nadine Morano qui se plaignait de n’être jamais invitée sur la station : « France Inter, c’est de la propagande ! »

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