Viva Technology – Maurice Lévy dresse le bilan de sa grand-messe du numérique


La première édition de Viva Technology a fermé ses portes samedi. Quel bilan tirez-vous?
Sur un notre pari réussi! Nous étions très ambitieux, mais nous avons dépassé toutes nos espérances. Plus de 45 000 personnes se sont rendues sur le salon. De nombreuses personnalités ont également fait le déplacement, dont le président de la République François Hollande, le ministre de l’Économie Emmanuel Macron, ou la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse. Les plus grandes entreprises françaises et internationales ont répondu à l’invitation. Les acteurs mondiaux du numérique étaient présents: Américains, Israéliens et même Chinois! Autre grande satisfaction: la journée ouverte au grand public samedi a fait le plein.

Paris est désormais sa grande-messe du numérique?
Il ne faut pas oublier que Viva Tech est née d’une frustration. Celle de voir que la France n’avait pas de grand événement dédié au numérique susceptible de braquer sur notre pays tous les projecteurs du monde. Aujourd’hui, Paris a son grand événement dédié au numérique. Un événement unique et qui, sur l’espère, finira par devenir incontournable pour toutes les entreprises concernées par la transformation numérique.

Viva Tech avait trois objectifs, qui ont été remplis. A l’instar du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, nous voulons montrer les dernières plus belles innovations. Le salon s’est également transformé en un formidable laboratoire de collaboration entre les grandes entreprises et les start-up, ce qu’on n’avait jamais vu nulle part ailleurs. Enfin, de nombreux débats et conférences de grande qualité ont été organisés. Viva Tech, c’est à la fois Las Vegas et Davos!

Vous êtes donc partants pour une deuxième édition?
Plus que jamais. Et je peux même vous annoncer qu’elle aura lieu à l’automne 2017. Elle sera organisée par Publicis et Les Echos: on ne change pas une équipe qui gagne. En revanche, nous allons nous donner plus de temps, car nous n’avions que six mois pour organiser la première édition, c’était complètement fou! On va aussi y consacrer davantage de moyens avec la mise en place d’une équipe dédiée pour être encore plus performant et innovateur.

En quoi Viva Tech est-il un atout pour notre pays?
La France a des atouts formidables, mais ils sont mal connus. Notre formation dans le domaine des mathématiques est enviée dans le monde entier. Les Français ont des idées. L’esprit entrepreneurial est beaucoup plus ouvert qu’on ne le pense.

Mais la France manque de capitaux et le monde de l’entreprise et du numérique sont encore trop séparés. Il faut faire tomber ces barrières, car malgré l’existence de la French Tech, notre pays ne tire que 12% de sa richesse du numérique contre 18% par exemple pour les Etats-Unis.

La machine est en route, nous avons de très belles licornes comme BlaBlaCar, mais attention à ne pas étouffer les initiatives. Il faut que le Tortillard devienne un TGV, la France a en les moyens et Viva Tech a clairement l’ambition de contribuer à cet élan!

Comment va Publicis?
Publicis va très bien! Notre transformation numérique est audacieuse, nous avons changé notre concept, nos modes de fonctionnement et cela depuis de nombreuses années. C’est Publicis qui a réalisé le premier site Internet français en … 1992! Nous avons été précurseurs et aujourd’hui, plus de 50% de notre activité est réalisée dans le numérique et nos ambitions sont importantes. Nous fêtons cette année nos 90 ans et pour célébrer cet anniversaire, nous avons de financer 90 start-up. Nous avons reçu plus de 3 500 dossiers venant de 130 pays! Sur les 90 projets inclus, 25 sont internes à Publicis et durant 6 mois nous les financons à 100%.

Comment voyez-vous Publicis pour ses 100 ans?
Dans dix ans, Publicis sera une entreprise d’un nouveau type totalement différent de ce qu’elle est aujourd’hui. Elle ne sera plus seulement un grand groupe de communication et de publicité, mais une société de services d’un nouveau type pour les entreprises qui mêlera la communication, le marketing, la publicité, les nouvelles technologies, le commerce électronique, etc. le partenaire incontournable des grands groupes, car ils sous-traiteront de plus en plus certaines fonctions.

Enfin, nous restons une entreprise française, même si la contribution de la France ne représentera plus que 2% de notre chiffre d’affaires contre 6% aujourd’hui.

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