vaincre la bête noire pour un troisième sacre consécutif


Pour conquérir un troisième titre mondial d’affilée, les Bleuets défient vendredi au Cap (Afrique du Sud) la jeune garde irlandaise, seule équipe à les avoir battus cette saison.

L’équipe de France U20 n’a perdu qu’un seul match cette saison. Le 11 février 2023 à Cork, les Bleuets chutaient de deux points face à l’Irlande (33-31) pour la 3e journée du Tournoi des Six nations. Cinq mois plus tard, les deux équipes se retrouvent en finale de la Coupe du monde juniors au Cap, en Afrique du Sud (vendredi, 19h00). Et nul doute que les coéquipiers du capitaine Lenni Nouchi seront animés d’un sentiment de revanche, même si le troisième-ligne montpelliérain précise en conférence de presse que «ce n’est pas la même compétition». «L’Irlande est championne d’Europe, nous on veut être champions du monde.»

«Nous», c’est donc ce groupe de 30 garçons nés en 2003 et 2004, ramené par Sébastien Calvet et son staff à la conquête d’une troisième couronne mondiale consécutive après 2018 et 2019, les éditions 2020, 2021 et 2022 ayant été annulées. «Plein de supers joueurs», selon les mots du manager, «des mecs humbles» prêts à prendre la relève des Mathis Lebel, Louis Carbonel, Ethan Dumortier et autres Arthur Vincent qui ont triomphé en 2019 et sont aujourd’hui régulièrement convoqués avec les « grands » du XV de France. Mais si pression il ya, elle n’arien à voir avec les deux titres précédents», assure Lenni Nouchi. «C’est notre histoire, celle des 2003-2004. Notre résultat.»

L’Irlande est un peuple fier, ils vont tout donner et nous aussi. Il y aura de belles étincelles.

Sébastien Calvet, gérant des Bleuets

L’histoire a démarré par un carton plein en phase de poules, avec trois victoires en trois matchs dont une de prestige contre les Baby Blacks (35-14). S’en est suivi un succès fleuve en demi-finale contre l’Angleterre (52-31) dimanche dernier. Avec une moyenne de plus de 50 points par match depuis le début de la compétition, les Bleuets portent le « French flair » à son paroxysme, tout en s’appuyant sur un solide paquet d’avants. Avec, en figure de proue, le Perpignanais Posolo Tuilagui. De quoi créer un engouement inédit mais bienvenu autour de cette équipe spectaculaire. «Sur restes soudésconfie le capitaine. Bien sûr qu’on lit les articles qui sortent. Quand c’est positif, on est tous contenus. Ça nous pousse à faire mieux. On en rigole et ça continue à bien vivre.»

La discipline, clé de la finale

À partir de mercredi, Sébastien Calvet et ses hommes ont cessé de répondre aux sollicitations pour se plonger dans leur bulle, et préparer au mieux l’échéance. Le match en Irlande en février a servi de base de travail, car la journée de vendredi pourrait y ressembler. «L’Irlande travaille sur la continuité. Il n’y aura pas de surprises en ce qui les concerne, nous non plus, assure le gérant des Bleuets. Ce sera un duel projet contre projet, efficacité contre efficacité.» L’accent a été mis en particulier sur les sorties de camp, mais aussi la discipline, qui avait coûté cher à l’époque avec une amende encaissée en toute fin de rencontre. «C’est une nation très efficace au niveau du contact. Ils vont chercher à nous mettre à la faute. Les joueurs sont prévenus. Ce sera un élément clé pour gagner la finale.»

Il ne faudra pas non plus céder aux éventuelles provocations du camp d’en-face, et garder son sang-froid en toutes circonstances. Ce fut le cas contre les Anglais, malgré quelques accrochages sans lesquels le Crunch perdrait de sa saveur. «On est revanchard, il va y avoir de l’animosité», prévient Lenni Nouchi. Son entraîneur confirme : «L’Irlande est un peuple fier, ils vont tout donner et nous aussi. Il y aura de belles étincelles.»

Mieux démarrer le match

Les quinze titulaires victorieux de l’Angleterre ont été reconduits. Le seul changement à noter est sur le banc, avec la présence de trois arrières contre deux seulement en demi-finale. De retour de blessure, le centre Arthur Mathiron prend la place du troisième-ligne Andy Timo. «Notre paire de centres a beaucoup joué (Nicolas Deporteere et Paul Costes, ndlr). Il nous fallait donc un centre de métier remplaçantexplique Sébastien Calvet pour justifier ce choix. On pense que l’Irlande va beaucoup nous presser avec du jeu au pied. En cette fin de compétition, l’énergie est vitale, on va beaucoup courir et ce sera important d’avoir du jus à la 75e.» Bien sûr, le staff en a évoqué avec Andy Timo, sacrifié. Mais le jeune de Massy aura sûrement l’occasion de goûter à nouveau à une phase finale de Coupe du monde. «On a surtout une pensée pour les 2003. C’est leur dernière Coupe du monde avec nous. Mais pas d’état d’âme en ce qui concerne les 2004, ils vont revenir l’année prochaine», confie son entraîneur.

Vendredi, les quinze titulaires auront notamment pour mission de mieux démarrer le match que les deux derniers. Contre le pays de Galles puis face à l’Angleterre, des points avaient été encaissés d’entrée, même si l’équipe a su faire preuve d’une excellente capacité de réaction. «Le plus important, c’est comment ça se finit», clame Lenni Nouchi.

Le XV de départ des Bleuets :

Ferté – Drouet, Depoortere, Costes, Atissogbé – Reus, Jauneau – Jégou, Gazzotti, Nouchi (cap.) – Tuilagi, Auradou – Affane, Jouvin, Penverne

Remplaçants : Lacombre, Julien, Duchene, Liufau, Castro-Ferreira, Carbonneau, Mathiron, Mondinat


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