Une religieuse colombienne kidnappée par des militants maliens en 2017 libérée


La religieuse colombienne Gloria Cecilia Narvaez Argoti

Cette capture d’écran d’une vidéo fournie par le SITE Intelligence Group prise le 2 juillet 2017 montre la religieuse colombienne Gloria Cecilia Narvaez Argoti, l’un des six otages détenus par la branche malienne d’Al-Qaïda. Une religieuse franciscaine de Colombie enlevée par des militants au Mali en 2017 a été libérée le 9 octobre 2021, a indiqué un communiqué de la présidence malienne.
Crédit image : AFP

Bamako : Une religieuse franciscaine de Colombie enlevée par des militants au Mali en 2017 a été libérée samedi, a annoncé la présidence malienne.

Sœur Gloria Cecilia Narvaez a été prise en otage le 7 février 2017 dans le sud du Mali près de la frontière avec le Burkina Faso où elle travaillait comme missionnaire depuis six ans.

Une déclaration sur le compte Twitter présidentiel a rendu hommage à son « courage et à sa bravoure » ainsi que des photos de la religieuse prises après sa libération.

« Je remercie les autorités maliennes, le président, toutes les autorités maliennes, pour tous les efforts que vous avez faits pour me libérer, que Dieu vous bénisse, que Dieu bénisse le Mali », a déclaré sœur Gloria dans des images diffusées à la télévision d’État la montrant avec Le président par intérim du Mali, le colonel Assimi Goita et l’archevêque de Bamako Jean Zerbo.

« Je suis très heureuse, je suis restée en bonne santé pendant cinq ans, Dieu merci », a déclaré la religieuse, souriante et vêtue d’une robe jaune.

Sa libération avait été le fruit de « quatre ans et huit mois d’efforts conjugués de plusieurs services de renseignement », a précisé la présidence.

Dans le communiqué, Goita a assuré au peuple malien et à la communauté internationale que « des efforts sont en cours » pour obtenir la libération de toutes les personnes encore détenues au Mali.

L’archevêque Zerbo a déclaré que sœur Gloria « allait bien ».

« Nous avons beaucoup prié pour sa libération. Je remercie les autorités maliennes et autres bonnes personnes qui ont rendu cette libération possible », a déclaré l’archevêque.

« Elle est en bonne santé, Dieu merci. Ils m’ont envoyé des photos et elle a l’air bien », a déclaré à l’AFP son frère, Edgar Narvaez.

Dans une lettre envoyée en juillet dernier par la Croix-Rouge à son frère, sœur Gloria a déclaré qu’elle était détenue par « un groupe du GSIM », le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans lié à Al-Qaïda, la plus grande alliance djihadiste du Sahel.

Une source proche des négociations pour sa libération a déclaré à l’AFP qu’elle n’avait pas été maltraitée pendant sa captivité et qu’elle avait appris le Saint Coran pendant cette période.

« Les négociations ont duré des mois, des années », a précisé la source, sans donner plus de détails.

En partance pour Rome

En Colombie, le directeur de la police nationale Jorge Luis Vargas a salué la nouvelle de la libération de sœur Gloria.

« Aujourd’hui est une très bonne nouvelle pour la Colombie, mais aussi pour la police nationale pour tous les efforts déployés au fil des ans pour obtenir la libération en toute sécurité de notre compatriote », a-t-il déclaré.

Vargas a déclaré que des réunions avaient eu lieu avec plusieurs ambassadeurs européens et africains pour tenter d’obtenir la libération de la religieuse.

«Avec Interpol, et avec d’autres organisations internationales, nous avons toujours cherché à traduire les responsables en justice.»

Il y a eu des rapports irréguliers sur la religieuse au fil des ans, y compris au début de 2021, lorsque deux Européens qui ont réussi à échapper à la captivité ont déclaré qu’elle allait bien.

Puis en mars, son frère a reçu la preuve qu’elle était toujours en vie, transmise par la Croix-Rouge.

Il s’agissait d’une lettre écrite en majuscules « parce qu’elle utilisait toujours des majuscules », contenant les noms de leurs parents et se terminant par sa signature, a-t-il déclaré à l’AFP en début d’année.

Le Mali a du mal à contenir une insurrection qui a émergé pour la première fois dans le nord du pays en 2012, et qui s’est depuis propagée au Burkina Faso et au Niger voisins.

Les enlèvements, autrefois rares, sont devenus plus fréquents ces dernières années alors qu’une crise sécuritaire s’est aggravée au Mali, en particulier dans le centre de l’ancienne colonie française.

Le journaliste français Olivier Dubois a été enlevé le 8 avril dans le nord du Mali par des militants affiliés à Al Qaida.

Dubois, qui a travaillé avec plusieurs médias français, a déclaré dans une vidéo prise en otage que le GSIM l’avait enlevé.

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