Une loi et des quotas pour féminiser les équipes dirigeantes des entreprises


Une proposition de loi défendue par le groupe LaRem prévoit l’instauration de quotas progressifs pour parvenir en 2030 à un ratio minimum de 40% de femmes parmi les 10% des postes à plus hautes responsabilités au sein des sociétés employant au moins 1000 salariés.

Comment féminiser le top management des grandes entreprises? En imposant des quotas. C’est ce que prévoit une proposition de loi déposée par le groupe LaRem à l’Assemblée nationale, qui devrait être examinée avant l’été. Initiée par la députée de l’Essonne Marie-Pierre Rixain, le texte est en ligne avec les principes défendus par Bruno Le Maire.

Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance a en effet répété à plusieurs reprises qu’il était favorable à l’instauration de quotas dans les comités exécutifs, l’instance qui regroupe une poignée de cadres dirigeants autour du PDG ou du directeur général d’une entreprise. La proposition de loi de LaRem ne va d’ailleurs pas aussi loin.

Si la proposition n’est pas modifiée à l’issue du débat parlementaire, le quota de femmes s’appliquera sur les 10% des postes à plus hautes responsabilités, notion plus floue d’élargir le prisme. Les quotas instaurés s’appliquent aux entreprises de plus de 1000 salariés qui doivent s’organiser pour que, d’ici 2027, 30% au minimum de leurs cadres clés soient des femmes. Trois ans plus tard, cette proportion minimale passera à 40%. Avec pour les contrevenants une amende pouvant atteindre 1% de la masse salariale.

41 grands dirigeants prêts à s’engager volontairement

Cette proposition de loi déplait au Medef qui est plutôt hostile à l’instauration de quotas. L’organisation patronale relève que certains secteurs d’activité attirent moins les femmes que d’autres. Les quotas imposés seront donc bien plus difficiles à respecter pour les entreprises manquant d’attractivité. Mais sur le sujet, il n’y a pas de consensus patronal.

Ce dimanche, 41 grands dirigeants ont publié dans le JDD une tribune en faveur d’un quota à respecter possiblement d’ici à 2027: « Un minimum de 30% de femmes dans les 10% de postes à plus forte responsabilité des entreprises du SBF120 à l’échelle du groupe « . Ils prévoient également « une augmentation minimale de 2% par un taux de femmes parmi les cadres ». Tous prennent enfin l’engagement de se les appliquer, même si aucune loi n’est votée par le Parlement.

Parmi ces mécènes, notamment Bernard Arnault, le PDG de LVMH, Sébastien Bazin (Accor), Antoine Frérot (Veolia), Jean-Bernard Levy (EDF) et Frédéric Oudéa (Société générale). Ainsi que 25% de femmes… dont Catherine MacGregor (Engie), seule directrice générale du CAC 40. Preuve que l’objectif de 40% de femmes parmi les cadres clés d’une entreprise est loin d’être une réalité, y compris dans les entreprises les plus avant-gardistes en la matière.

Pierre Kupferman

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