Un politologue allemand accusé d’espionnage pour la Chine
Un politologue allemand à la retraite est accusé d’espionnage pour le compte de la Chine depuis près d’une décennie, en utilisant les contacts politiques qu’il a développés alors qu’il dirigeait un groupe de réflexion.
Points clés:
- L’homme aurait également été un espion pour l’agence allemande de renseignement étranger, le BND, pendant 50 ans.
- Il aurait transmis des informations de 2010 à 2019, en échange d’argent et de voyages en Chine
- Il aurait d’abord informé le BND de la tentative de recrutement, mais pas des contacts ultérieurs
Le bureau du procureur fédéral allemand a déclaré mardi, heure locale, que l’homme, identifié comme Klaus L selon la coutume allemande en matière de reportage, avait été recruté lors d’un voyage de conférences à Shanghai en 2010, près de 10 ans après avoir commencé à diriger un groupe de réflexion anonyme.
Il est accusé de transmettre régulièrement des informations aux services de renseignement chinois avant ou après des visites d’État ou des conférences multinationales jusqu’en novembre 2019.
Ces informations, selon les procureurs, provenaient principalement d' »interlocuteurs politiques de haut rang » avec lesquels il était en contact grâce au groupe de réflexion.
Ils ont dit que ses déplacements pour se rendre à des réunions avec des employés du renseignement chinois étaient payés et qu’il recevait également des honoraires.
Les procureurs avaient déposé un acte d’accusation devant un tribunal de Munich en mai.
Le radiodiffuseur public ARD a déclaré que Klaus L avait également été un espion pour l’agence de renseignement étrangère allemande, le BND, pendant un demi-siècle avant de prendre sa retraite.
ARD a cité des sources anonymes disant qu’il avait initialement informé le BND de la tentative de recrutement, mais qu’il ne l’avait pas informé des contacts ultérieurs.
ARD a également déclaré que Klaus L avait travaillé pour la Fondation Hanns Seidel basée à Munich, associée à l’Union chrétienne-sociale (CSU), parti frère bavarois de la CDU de la chancelière Angela Merkel.
La fondation a déclaré qu’elle coopère avec les autorités depuis juin de l’année dernière.
« Une éventuelle inconduite via des activités de renseignement est absolument inacceptable pour nous », a déclaré un porte-parole de la Fondation Hanns Seidel, ajoutant que Klaus L avait pris sa retraite il y a dix ans et n’avait eu aucun contact avec la fondation depuis lors.
Les procureurs ont déclaré mardi que les juges de Munich ont ordonné la libération de l’homme pendant que l’affaire contre lui se poursuit.
ABC/fils