Un haut responsable des Frères musulmans décède en prison en Égypte


LE CAIRE (Reuters) – Essam el-Erian, haut responsable des Frères musulmans égyptiens, est décédé jeudi en prison au Caire après avoir été victime d’une crise cardiaque, ont indiqué des sources carcérales, un avocat et des médias locaux.

PHOTO DE DOSSIER: Le chef adjoint du Parti de la liberté et de la justice Essam El-Erian fait des gestes derrière les barreaux avec d’autres membres des Frères musulmans devant un tribunal de la périphérie du Caire, le 21 avril 2015. REUTERS / Amr Abdallah Dalsh / File Photo

Erian, 66 ans, avait été chef adjoint du Parti de la liberté et de la justice des Frères musulmans et a été entraîné dans une répression contre la direction du mouvement après son éviction du pouvoir en 2013.

Il avait été détenu à la prison de Tora au Caire avec d’autres hauts responsables des Frères musulmans, et avait été jugé et condamné dans plusieurs affaires liées aux troubles qui ont suivi le soulèvement égyptien de 2011.

En juin 2019, Mohamed Morsi, de la Confrérie, qui a été élu président en 2012 et déposé l’année suivante lors d’une éviction dirigée par le chef de l’armée de l’époque et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, est décédé après s’être effondré lors d’une comparution devant le tribunal du complexe pénitentiaire de Tora.

Erian avait été transféré dans un hôpital pénitentiaire après avoir subi une crise cardiaque et est décédé pendant son traitement, ont déclaré deux sources carcérales.

« Nous avons été informés de sa mort par les autorités pénitentiaires (…) ils nous ont dit que la mort était naturelle », a déclaré Abdel Moneim Abdel Maqsoud, un avocat des Frères musulmans.

Le procureur public égyptien n’a fait aucun commentaire dans l’immédiat.

Des proches d’autres prisonniers islamistes de premier plan à Tora avaient précédemment fait part de leurs inquiétudes quant à leur santé, affirmant qu’ils étaient détenus dans de mauvaises conditions sans soins de santé adéquats.

Le groupe de défense des droits Amnesty International a appelé les autorités égyptiennes « à ordonner immédiatement une enquête sur les circonstances de sa mort (d’Erian), les conditions de sa détention et la mesure dans laquelle il a reçu des soins médicaux ».

Les autorités égyptiennes ont nié avoir maltraité des prisonniers ou négligé leur santé.

Des restrictions ont été imposées sur les visites dans les prisons égyptiennes début mars en raison de la nouvelle épidémie de coronavirus.

Reportage d’Ahmed Mohamed Hassan; Écrit par Aidan Lewis; Montage par Giles Elgood et Daniel Wallis

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