Troisième nuit de violence en Guadeloupe alors que la France envoie des forces spéciales de police


POINTE-A-PITRE, Guadeloupe, 21 novembre (Reuters) – Le territoire français d’outre-mer de la Guadeloupe a été touché par une troisième nuit de pillages et d’émeutes au milieu des manifestations contre les mesures COVID-19, avec des hommes armés tirant sur la police et les pompiers, ont annoncé les autorités sur Dimanche.

La police a arrêté 38 personnes alors que des magasins étaient cambriolés et des voitures incendiées.

Des forces spéciales de police devaient arriver dimanche de France métropolitaine dans l’archipel des Caraïbes pour rétablir l’ordre.

Inscrivez-vous maintenant pour un accès GRATUIT et illimité à reuters.com

S’inscrire

« Cette situation ne peut être ni acceptée ni tolérée », a déclaré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à la radio Europe 1.

Signe que les troubles pourraient s’étendre à d’autres territoires d’outre-mer des Caraïbes, les syndicats ont appelé à une grève générale sur l’île de la Martinique à partir de lundi, ont rapporté les médias français.

Le préavis de grève exige la fin de la vaccination obligatoire des agents de santé ainsi qu’un soutien pour faire face aux prix élevés du carburant.

Le préfet de Guadeloupe, Alexandre Rochatte, qui représente le gouvernement français, a déclaré dans un communiqué que des groupes armés avaient tenté de piller des magasins à Pointe-à-Pitre, Basse-Terre et Lamentin et avaient combattu la police.

Des coups de feu ont été tirés sur des policiers et des pompiers qui tentaient d’éteindre les flammes. Quatre pharmacies ont été cambriolées et des voitures incendiées tandis que des barricades ont été érigées pour empêcher les forces de sécurité d’intervenir, a ajouté le préfet.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré samedi que la France enverrait sur le territoire une cinquantaine de membres des forces tactiques d’élite du GIGN et du RAID de la gendarmerie et de la police.

Le Premier ministre Jean Castex doit également rencontrer lundi à Paris des responsables guadeloupéens pour évoquer la situation.

Rochatte avait imposé vendredi un couvre-feu de 18 heures à 5 heures du matin après cinq jours de troubles civils au cours desquels des barricades ont brûlé dans les rues et des pompiers et des médecins sont sortis en grève.

Les syndicats guadeloupéens ont déclenché lundi dernier une grève illimitée pour protester contre la vaccination obligatoire des agents de santé contre le COVID-19 et les exigences du passeport sanitaire.

La Guadeloupe et la Martinique ont une histoire profondément enracinée d’hésitation vaccinale au milieu de la méfiance à l’égard du gouvernement de Paris.

Les données du ministère de la Santé montrent que jusqu’à présent, 38 % de la population avait reçu un premier vaccin COVID en Martinique et 36 % en Guadeloupe, contre 77 % de la population française.

En août, le gouvernement parisien a été contraint de faire appel à des médecins et infirmières de France métropolitaine pour se porter volontaires en Guadeloupe et en Martinique, alors qu’une vague d’infections submergeait les hôpitaux.

Inscrivez-vous maintenant pour un accès GRATUIT et illimité à reuters.com

S’inscrire

Reportage de Dominique Vidalon ; Reportage supplémentaire de Richard Lough, édité par Angus MacSwan et Daniel Wallis

Nos normes : les principes de confiance de Thomson Reuters.

Laisser un commentaire