« Super content d’avoir réalisé une aussi longue carrière »


A 40 ans, Raphaël Desroses a fait son choix. Après avoir joué à Poissy, Montpellier, en Junior College, à Cholet, Roanne, Angers, Bourg-en-Bresse, Besançon, Limoges, Antibes, Roanne de nouveau, Fos Provence et enfin Vanves, le natif de Melun a décidé de raccrocher les baskets malgré une production toujours ausi intéressante en Nationale 1 masculine (11,6 points, 3,8 rebonds et 2,2 passes décisives). Celui qui a connu trois montées de la Pro B à la Pro A (avec Limoges par deux fois et une fois avec Antibes) raccroche donc les baskets mais compte rester sur les parquets, en tant que coach et consultant basket.

« Je prenais moins de plaisir sur le terrain »

Raphaël, cette saison 2020-2021 est donc la dernière pour vous, après une longue carrière qui a démarré à la fin des années 90. Quand et pourquoi avez-vous prit cette décision ? 

Cette décision, quand on arrive à mon âge, on y pense un peu à chaque fin de saison.  Mais je pense que d’arrêter, c’est arrivé dans ma tête au mois de décembre. C’est vrai que, je m’étais fixé des objectifs. Jouer jusqu’à 40 ans en faisant partie, sauf que comme je suis né en fin d’année, à chaque fois il fallait aller sur la saison suivant (rires). Le deuxième (objectif), c’était de maintenir Vanves, sportivement en N1. Bon ça, ça n’aura pas été réussi parce qu’encore une fois, c’est un maintien « COVID », mais c’est vrai que j’arrivais un peu au bout de la route. Je prenais moins de plaisir sur le terrain, je sentais que je commençais un peu à être dans la frustration plus que dans le plaisir et c’était vraiment ce plaisir qui me faisait continuer, donc quand ça a vraiment commencer à basculer de point de vue là, je me suis mis sérieusement à penser à arrêter. Même si, physiquement, je pense que je peux encore jouer quelques saisons, s’il n’y a pas le plaisir au bout, ça n’en vaut pas la peine, parce que je sais que, entraîner, ça me procure aussi beaucoup de plaisir comme commenter les matches comme je fais. On n’a pas réussi à faire la saison qu’on voulait à Vanves, donc je ne suis pas non plus dans un contexte où tu te dis « et si je rempilais pour aller chercher un titre », ou quelque chose comme ça. Forcément, quand on ne gagne pas autant de matches que l’on veut, ou qu’on ne joue pas un titre, des choses qu’on ne partage pas avec l’équipe, derrière ça ramène à l’individu et encore une fois, à titre personnel, je commençais à prendre de moins en moins de plaisir. 

Finalement, cette expérience de semi-pro à Vanves, en NM2 puis en NM1, aura été la parfaite transition ? 

Oui parfaite, parce que déjà, j’ai trouvé un club de Vanves avec un super état d’esprit, familial et ça, j’en avais besoin aussi. Quand je parle de plaisir, c’est aussi de venir voir une bande de potes à l’entraînement, de travailler avec l’entraîneur qu’on apprécie, des dirigeants qu’on apprécie, donc c’est vrai que de ce point de vue là, je ne me suis pas trompé. Ensuite, c’est vrai que pour avoir une carrière d’entraîneur, c’est bien connaître tous les types de basket, à plusieurs niveaux. Finalement, on a connu une montée, donc ça, ça fait partie aussi des super moments, parce que, quand on gagne des matches, que ce soit en N2, en N1 ou en pro, c’est toujours agréable. Donc oui c’est la transition parfaite, même si la N1, c’était pas forcément prévu au départ, c’est aussi l’un des éléments qui m’a fait pousser un peu plus. Quand je pense à arrêter après mes années de N2, finalement il y a une montée donc je me dis « la N1 je ne connais pas, donc c’est un truc que j’ai envie de découvrir ». Les prolongations sont venues aussi de par la montée, pour connaître, à peu près, tous les niveaux du basket français en semi-pro et en pro. Cela enrichit en terme de culture basket. 

A 40 ans, vous tournez encore à 11,6 points, 3,8 rebonds et 2,2 passes décisives de moyenne. Comment parvenez-vous à rester à ce niveau ? 

J’ai la chance d’être passionné, ça aide à aller à la salle de musculation, à Fitness Park, je vais leur faire un pub parce que c’est vrai que j’y passe beaucoup de temps (rires). Cela a permis de me gérer pendant la pandémie. Je suis quelqu’un qui n’arrête jamais le sport. Parfois, je coupe un peu avec le basket pour aller sur autre chose, mais je ne m’arrête jamais de m’entretenir, parce que j’aime ça. Je pense que même dans ma carrière d’entraîneur, ce sera quelque chose qui fera partie de mon quotidien, donc c’est l’un des premiers facteurs. Et puis aussi, il y a l’évolution du jeu, je suis passé poste 4 sur mes années à Vanves, ça m’a permis de prolonger parce que, poste 4 shooteur, ça me permet d’être encore productif sur le terrain, avec moins d’effort que sur mon poste naturel d’ailier. C’est vrai qu’il y a un moment dans ma carrière où je me suis dit que si je voulais continuer, il fallait que je bascule de position, parce que sinon, ce n’est plus possible physiquement de suivre les gars sur les écrans etc. Je fais beaucoup moins de course, donc je pense que c’est ça qui a rallongé ma carrière, c’est l’évolution du basket. Vu le profil que j’avais, je tendais vers ça, donc je n’ai pas vraiment changer ma façon de jouer. Il y a beaucoup de poste 3 qui, au fil des années se sont décalés sur le poste 4. On joue à 4 extérieurs maintenant, il ne faut pas oublier. Il y a aussi l’évolution du médical. Moi, s’il n’y avait pas eu les semelles orthopédiques, ça fait 8 ans que j’aurais arrêté (rires). Ce n’est pas pour rien qu’il y a plusieurs joueurs qui gagnent 3-4 ans sur une carrière.  

Toutefois, la dernière saison s’est déroulée sans public. Et surtout, vous n’avez pas beaucoup gagner (3 victoires et 22 défaites). Quel regard posez-vous sur cette saison difficile ? 

Le public, c’est vrai que cela a été un gros manque. Non pas qu’on avait un des plus grands publics de France avant, mais même à l’extérieur, on fait de longs voyages, on le voit, il y a souvent des gros écarts qu’il n’y aurait pas eu habituellement dans une saison normale quelque soit le niveau. Parce que, quand tu fais un long trajet, tu prends un run dans un match, c’est plus dur de résister, il n’y a pas l’adrénaline du public. Je sais que sur ma fin de carrière, c’est un peu un regret. Après, pour ce qui est du club,  je pense qu’on a touché à nos limites aussi. Je pense que ce n’est pas forcément le niveau intrinsèque des joueurs, même si on peut toujours faire mieux. On a encore un fonctionnement de « semi-pro », avec beaucoup de joueurs qui travaillent à côté, des créneaux d’entraînements par toujours faciles à placer, il y a des écoles dans notre salle, la plupart du temps, la journée, comme les joueurs travaillent, l’entraînement le matin, c’est compliqué etc. Comme on a eu en plus, une saison où on s’est retrouvé à jouer plus le mardi que le samedi, avec tous les matches à rattraper, forcément, pour un club comme le nôtre, ça a impacté. On avait pourtant bien commencé la saison, bien mieux que l’année dernière finalement, mais on s’est un peu écroulé. On a eu 2-3 matches très serrés qu’on a perdu et je pense que notre saison, elle a tourné sur le match de Challans qu’on perd au buzzer et derrière, on a eu des matches qui se jouent à rien qui nous mettent dedans et quand la série de défaite s’est installée, la fin du championnat a été bousculé, c’est là qu’on a eu tous nos blessés. Pourtant on n’a eu aucun cas positif de COVID, donc par rapport à d’autres équipes, on a peu eu de matches reportés pour COVID à part dans l’équipe adverse, donc à un moment on a enchaîné une série de matches où on partait à 6 ou 7, on savait jamais qui allait jouer le match d’après etc., ça a été compliqué. Au delà de ça, il y a des choses à amener au sein du club pour faire de meilleures saisons parce que, je pense qu’on pouvait quand même bien mieux faire, dans tous les cas de figure. 

L'effectif du Stade de Vanves (photo : Gérard Héloïse)
Avec Vanves, lors du derby à Rueil, pour sa dernière saison de joueur (photo : Gérard Héloïse)

« La longévité, c’est ma petite fierté »

Si vous deviez résumer vos 23 ans de carrière, quels ont été les moments les plus forts ? Le plus bel accomplissement ? 

Pour moi, le plus bel accomplissement c’est d’avoir fait une carrière déjà. C’est vrai que, à 18 ans j’étais encore pivot, je jouais en départemental, après j’ai fait cadets région, c’est sur ma dernière année que j’ai rejoinT le centre de formation à Poissy où j’ai connu enfin le haut6niveau en cadets france et en jouant après en espoirs. Avec ce parcours là, réussir à faire une carrière professionnelle, c’est déjà génial. Après forcément, les accomplissements collectifs, d’aller gagner des titres, pour la plupart de Pro B, être champion, c’est toujours particulier. Les titres qu’on a pu connaître à Limoges, avec un petit regret quand même, d’avoir fait deux finales de Coupe de France et de ne pas avoir réussi à en ramener un à la maison pour « avoir un vrai titre de haut niveau », de première division parce qu’on gagne le match des champions 2013, mais pour moi, c’est plus une médaille en chocolat qu’autre chose (rires). Par contre une Coupe de France, toutes les émotions sur un terrain, c’est incroyable. J’ai bien aimé la finale de Coupe à Bercy, contre Chalon, parce que y’a 12 ou 13 000 personnes environ, pour voir ce match. J’ai connu aussi des finales à Bercy pour la Pro B, où il y a tes fans, mais tu n’es pas dans ta salle donc l’atmosphère est un peu partagée. Alors que si on est sur une finale de Coupe de France, même s’il y a d’autre match, c’est celui-là que tout le monde veut voir, c’est de belles émotions. Mais le résumé de ma carrière c’est de voir le verre à moitié plein, à moitié vide. Je suis super content d’avoir réalisé une aussi longue carrière. La longévité, c’est aussi un élément, c’est ma petite fierté. Si je n’ai pas eu la carrière de certains, j’ai eu la chance de les battre sur la durée (rires). Il y aura toujours le regret de ne pas m’être installé en Pro A un peu plus longtemps. Pas dans un rôle de star, mais dans un rôle de 6/7e homme et de passer la plupart de ma carrière en Pro A.

Parmi toutes les personnalités que vous avez côtoyé, si vous deviez choisir… Un homme. qui serait-il et pourquoi ? 

Je dirais Rémi Giuitta, à Fos Provence. On ne peut pas dire que c’est qu’un coach ou un dirigeant, c’est un « prési-coach-dirigeant » (rires), qui a été en plus joueur à Fos. Je voulais mentionner Rémi parce que j’ai fini en LNB, à Fos et j’aime bien le travail qu’il fait. Ce n’est pas le travail d’un seul homme, mais c’est l’homme qui est derrière tout ça. Il s’inspire de la famille Donnadieu, à Nanterre, et c’est quelqu’un qui a vu monter son « petit club » de la N2 jusqu’à la Jeep ELITE, même si ils y sont restés qu’une saison. Je suis toujours de loin, mes anciens clubs et je vois à Fos un club se structurer, faire des choses pour continuer de prospérer dans le basket français. Ils ont aussi développé un centre de formation, il n’hésite pas à lancer des jeunes sur le terrain etc. Voilà, c’est un club qui est parti de N2 pour arriver en Jeep ELITE et qui, maintenant, fait partie des gros clubs de Pro B et je leur souhaite pleins de réussite parce que j’aime beaucoup le travail qui y est fait et si j’avais la chance, en temps qu’entraîneur d’avoir un parcours à la Rémi Giuitta, j’en serais honoré et c’est quelque chose que je voulais saluer. 


Lors de la deuxième montée en Pro A avec le Limoges CSP (photo : Sébastien Grasset

Et si vous deviez choisir un coéquipier ? 

20 ans et quelques de carrière, honnêtement, je ne peux en sortir aucun, ce serait trop compliqué. Je vais plutôt parler d’équipe. Il y en a quand même, justement, où tout a cliqué et quand on a vécu des carrières pro, on sait que c’est pas tous les ans où on a des groupes où tout le monde s’entend et est dans le « délire ». J’ai 4 équipes qui me viennent en tête. La première c’est Cholet Basket, quand je sors de Junior College (2003), on a un groupe exceptionnel. J’arrive en cours de saison, au troisième match et pensée à Cyril Akpomedah qui m’a accueilli quand j’étais encore un « smicard » du basket (rires), il m’accueilli chez lui, me faisait à manger avec sa femme etc. Il y avait des Mickaël Gelabale, des Cédric Ferchaud, un groupe, même les jeunes, je pense à Jean-Michel Mipoka qui était espoir à l’époque. Du numéro 1, au numéro 11 de l’équipe, il y avait que des bons gars, avec toujours des bons délires à table. Ensuite, mon équipe d’Angers, l’année où on fait les playoffs (2006), je pense à des Anthony Christophe, des Julien Bestron, je ne vais pas dire tous les noms, mais là on a eu une sacré équipe qui a forgé des amitiés aussi. Après Limoges, l’année où on gagne le titre en Pro B (2012) et où on fait la finale de Coupe de France, là aussi il y a un groupe exceptionnel. On pouvait passer les 6 heures dans le bus à parler et ne même pas faire de sieste. Je pense à Sambou Traoré qui est un mec du 77 comme moi, on se connait depuis qu’on est espoir, des gars comme Joseph Gomis, il n’y a plus à faire étalage du bonhomme, j’en oublie mais c’était vraiment un super groupe. Et enfin la dernière, j’ai envie de parler aussi de Roanne (2014-2015), lors de mon deuxième passage en Pro B. Hélas, c’est une année qui a été marquée par les blessures, parce qu’on était premier avec Monaco pendant longtemps et après on a eu beaucoup de blessures qui ont gâché un peu cette saison. Mais ça n’a rien enlevé aux hommes. J’ai connu un « baby » Guershon Yabusele, pas encore homme, mais déjà bien imposant (rires), Sadio Doucouré qui est un gamin que j’ai pris un peu sous mon aile. Et pareil, une équipe, un véritable plaisir. 

Je ne veux pas oublier Steeve Ho You Fat et Luc-Arthur Vebobe, mon « roomate » sur mes quatre dernières saisons LNB. Ni Aurélien Salmon, avec qui j’ai vécu la première montée à Limoges !


Avec Luc-Arthur Vebobe, à Roanne (photo : Sébastien Grasset)

Et un adversaire ? 

Je vais prendre l’adversaire le plus coriace de la carrière de sportif de haut niveau : la blessure. Je n’arrive pas à retenir un adversaire en particulier, je n’ai pas la carrière d’un Magic Johnson qui a eu Larry Bird face à lui pendant 10 ans (rires). Mais dans la carrière d’un joueur, s’il y a une chose qu’on a du mal à contrôler, ce sont les blessures. Elles l’ont emporté sur la carrière de pas mal de bons joueurs donc c’est l’adversaire qui fait le plus peur, en tout cas dans le monde pro.

Un coach ? 

Je pense à Julien Espinosa. C’est vrai qu’on a gagné un titre ensemble à Antibes (2012-2013) avec des playoffs où on ne perd qu’un match, donc on a vécu de grands moments. Et c’est vrai que c’était drôle d’avoir un coach plus jeune que moi, mais c’est quelqu’un avec qui ça a tout de suite cliqué et dont j’apprécie le travail aussi. Je parlais de coachs qui aiment bien lancer les jeunes, là Julien, c’est quelqu’un qui n’a jamais hésité à le faire. On partage quand même pas mal de choses d’un point de vue basket pur, quand on échange autour du basket, c’est toujours des conversations intéressantes donc il fait partie des coachs, même si j’en ai eu beaucoup, qui ont enrichi ma carrière et avec qui j’ai eu des bons rapports et avec qui j’ai encore des relations. 

Un président ? 

Pensée à Fred Forte. Mon passage à Limoges a marqué ma carrière et c’est quelqu’un qui a cru en moi au moment le plus difficile de ma carrière, après une grosse blessure qui m’a écarté des parquets pendant plus de 6 mois. Je fais une saison galère à Besançon où je peine à retrouver mon niveau et lui, a cru en moi à cette période de creux dans ma carrière. Il me fait venir à Limoges et ça m’a relancé pour la deuxième partie de ma carrière, donc forcément, si je pense à un président, je pense à lui. J’ai quand même un petit regret, j’étais très proche de lui dans mes années à Limoges, mais c’est aussi la raison pour laquelle je suis parti, même si je me suis jamais étendu à ce sujet, je n’aurais pas eu la chance de mettre ça à plat avec lui, pour les tristes raisons que l’on connait. Une pensée pour lui. 

« Quand on a prouvé qu’on pouvait aller au-dessus, il faut y aller de suite »

Raphaël Desroses contre Rueil (photo : Gérard Héloïse)
En défense contre Rueil (photo : Gérard Héloïse)

Et s’il y avait une chose à changer, quelle serait-elle ? 

Ce serait peut-être un choix de carrière, quand je suis MVP de Pro B à Angers. J’ai fait le choix de rester à Angers, parce qu’il y a un projet de montée et que je m’étais bien installé avec ma famille, donc j’ai fait un choix plus familial, global, que sportif pur. Je pense que ça a mis un frein à ma carrière, parce que si on regarde les meilleurs joueurs de Pro B à cette époque là, ils ont tous fait l’Equipe de France A’ et quand tu regardes tous les MVP de Pro B de cette époque, je suis le seul à ne pas avoir été sélectionné en équipe de France A’, alors que j’avais fait une grosse saison. Derrière, je me suis un peu catalogué comme joueur Pro B et quand on arrive à un certain niveau, financier aussi, c’est pas le même pari pour une équipe, de prendre un joueur de Pro B. Quand on a prouvé qu’on pouvait aller au dessus, il faut tout de suite y aller, parce qu’après il y a pleins de choses qui rentrent en jeu. Je pense que cette année là, en n’allant pas en Pro A tout de suite, j’ai mis un petit coup à ma carrière. En plus je me rattrape en faisant une belle saison avec Bourg-en-Bresse et qu’après, j’ai une grosse blessure, la seule grosse de ma carrière, ça m’a fait un peu galérer. Donc je pense que j’aurai pris un autre tremplin, si après ma saison de MVP, je serais directement parti en Pro A. 

De quoi sera fait votre avenir ? 

J’ai postulé pour entrer à la formation d’entraîneur DES-JEPS, le dernier niveau de diplôme d’entraîneur, parce que j’avais déjà la perspective de reconversion et l’envie d’une carrière d’entraîneur, donc j’avais passé le DE (qui permet d’entraîner jusqu’en NM1 et LF2, ndlr), le niveau en dessous. Le but, c’est donc d’avoir ce diplôme de coach professionnel, j’ai donc postulé et été reçu, c’est une grande satisfaction. Ce sera donc forcément dans un staff, celui de Vanves ou un autre, rien n’est encore écrit, même s’il y a des idées pour entamer ma carrière d’entraîneur de haut niveau. C’est ça le but, l’année prochaine, dans une bonne structure, mais en tout cas, ce sera en tant qu’assistant coach. Je ne peux pas dire à 200% où je serai, ce que je ferai. on a parlé avec le staff à Vanves, j’ai d’autres possibilités mais je peux juste garantir que je serai sur un banc et non pas en short !

Le coaching a toujours été en vous ? Vous avez des ambitions, un plan de carrière ?

Oui le coaching a toujours été en moi. Dès que j’ai passé la trentaine, j’ai commencé à y penser. Sur mes dernières années à Limoges, déjà, je voulais passer le diplôme, mais il y a eu une « refonte » du système donc je ne savais pas trop ce qu’il fallait faire, mais je commençais déjà à y penser. Ensuite, l’autre déclic, c’était quand je me suis blessé à Antibes. A l’époque je me suis rapproché des espoirs, parce que je n’allais pas rester à rien faire. Donc j’ai demandé au coach Christian Corderas des espoirs si je pouvais m’assoir sur le banc. Il lançait, à l’époque Isaïa (Cordinier), Timothé (Luwawu-Cabarrot), une belle génération de joueurs, donc j’ai pu m’installer avec eux sur le banc et c’est là que j’ai compris que c’est ce que je ferais après. J’ai toujours aimé prendre les jeunes de l’équipe avec moi, les faire bosser, d’être sur le banc aussi avec eux etc. Le but, à terme, je n’ai pas vraiment de limites, mais c’est vrai que, ce qui m’intéresse, c’est d’accompagner les jeunes, pour les former comme a pu faire un Jean-François Martin à Cholet. On peut prendre aussi l’exemple de Vincent Collet, parce qu’on se rappelle, que c’est quand même lui, à l’époque qui a lancé en Pro A Amara Sy, Frank Ntilikina etc. Pour commencer, je me vois vraiment bien sur des groupes espoirs ou assistant pro. Je pense que j’ai besoin encore d’apprendre un petit peu l’envers du décor, il y a une transition à faire entre joueur et entraîneur donc il me faut apprendre le métier.  


Outre le coaching, Raphaël Desroses est également consultant TV (photo : Sébastien Grasset)

« J’ai rencontré plein de belles personnes »

On vous laisse le mot de la fin, pour exprimer ce que vous avez à dire par rapport à cette annonce. 

Je suis super content, j’ai rencontré pleins de belles personnes pendant ma carrière. Je sais que je devrais m’excuser parce que je n’appelle pas assez les gens, mais il y a vraiment des joueurs qui m’ont marqué dans ma carrière, dont je me sens proche, mais que je n’appelle pas assez souvent, mais ça ne m’empêche pas de suivre tout ce qu’ils font. Je pense vraiment que c’est la bonne année pour arrêter, on parle souvent de « la saison de trop », cette saison a été difficile, mais ça n’aura pas été celle de trop, parce que j’aime tellement jouer etc., que si il y avait eu l’occasion de monter, j’aurais eu envie de continuer et de ne pas enclencher le mode « reconversion » à fond. J’espère pouvoir continuer de vivre de ma passion avec cette casquette d’entraîneur et aussi ce rôle de consultant, parce que commenter des matches, c’est une autre passion que j’ai, donc j’espère commenter le plus de matches possibles. C’est une nouvelle page, je suis prêt à embrayer et prêt à décrocher ce DES et entamer ma nouvelle carrière pour continuer de rencontrer de belles personnes. 

« Je remercie le Stade de Vanves »

Je voulais aussi faire une parenthèse, pour remercier le Stade de Vanves, Même si la saison s’est finie difficilement, pour la belle dernière page de ma carrière. Si j’ai pu tenir aussi longtemps, c’est parce que j’ai trouvé un super groupe de gars, donc je veux remercier tous mes potes du Stade de Vanves, mon entraîneur, Sylvain Mousseau, le président. Pensée aussi pour Alain Weisz, parce que mine de rien, c’est grâce à lui que je suis venu, c’est lui qui a prit son téléphone pour me convaincre de rejoindre le Stade de Vanves en N2, donc il a été un peu, la passerelle entre le monde pro et « semi-pro ». Je n’aurais peut-être pas eu le courage et la confiance de venir ici s’il n’avait pas fait ce lien. Je remercie toutes ces personnes là pour m’avoir permis de profiter à fond et de m’éclater dans mes dernières saisons en tant que joueur.

 

 

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