Renault S’éloigne de plus en plus du grand projet d’Airbus des batteries


Alors qu’il devait participer à l’Airbus des batteries avec PSA et Total, Renault travaille à un projet alternatif avec d’autres partenaires, pour installer une usine de batteries dans le Nord de la France.

Renault veut installer une usine de fabrication de batteries en France. Mais ce projet ne coïncide pas avec la création de « l’Airbus des batteries » voulue dans le nord de la France sous la houlette de Stellantis et Total-Saft.

Selon des informations des Echos ce jeudi, confirmées par Renault, la marque au Losange est en discussion avec différents partenaires pour boucler un projet d’usines de batteries sur le sol français. Ce projet doit faire partie du Pôle Nord dédié à la voiture électrique et à la fabrication de la nouvelle R5 autour de Douai et Maubeuge.

« Si c’était le cas, nous y serions »

Lors de la présentation du plan Renaulution en fin de semaine dernière, le directeur général Luca de Meo avait dévoilé ce projet d’usine de batteries françaises, comme un pan de sa stratégie électrique. Ce lundi sur BFM Business, Jean-Dominique Senard en a précisé les contours, éloignant un peu plus la participation de Renault dans ACC, le nom officiel de l’Airbus des batteries.

J’ai toujours dit que nous pouvions y être, la condition importante pour que nous y soyons est que nous soyons traités à parité avec les parties qui sont actuellement là. Je veille comme président de Renault à l’intérêt social de Renault, c’est mon rôle. Si c’était le cas, nous y serions « , explique le Président de Renault.

A écouter Jean-Dominique Senard, les relations ne semblent donc pas au beau fixe sur ce sujet entre les deux groupes français. Dans une interview à différents médias dont BFM Business ce mardi, Carlos Tavares se montrait pourtant ouvert à l’arrivée de Renault.

Nous sommes preneur de l’arrivée de Renault dans l’entreprise ACC c’est une bonne chose pour cette entreprise, pour l’industrie automobile française, de l’industrie automobile européenne donc Renault est le bienvenu », a affirmé Carlos Tavares.

Contacté, nous n’avons pas eu de retour d’un porte-parole d’ACC.

Deux usines de batteries au lieu d’une seule dans le nord de la France?

Renault ne confirme pas le nom des partenaires avancés pour ce projet d’usine. Les Echos évoque le Coréen LG, qui fournit actuellement les batteries des véhicules électriques de la marque, mais également Verkor, un nouvel acteur de la batterie qui souhaite s’implanter dans le nord de la France.

Au-delà des partenaires, d’autres conditions doivent être réunies pour l’installation de cette usine de batteries. Ou, les finances c’est justement ce qui avait amené Renault à l’Airbus des batteries. Porté par PSA et Saft, la filiale de Total, ce projet représente selon les Echos un investissement de 5 milliards d’euros.

Au moment de signer le Prêt Garanti de Renault, l’entrée de la marque au losange dans le projet ACC avait été demandée par l’Etat. Mais depuis, Renault n’y est toujours pas et devant l’avenir d’une deuxième usine de batteries, Bercy ne dirait en fait pas non. « C’est une bonne nouvelle à nos yeux, c’est une activité industrielle qui a de l’avenir et peut créer de l’emploi. Et ce projet n’est pas en contradiction avec l’objectif de voir Renault rejoindre ACC » , souligne-t-on au ministère de l’économie, rapporte Les Echos.

Avec Stellantis, sans Stellantis, avec d’autres partenaires, Renault va cependant devoir trancher rapidement cette installation. L’usine doit en effet produire les batteries de la future R5, annoncée à Douai, dans le Pôle Nord, d’ici 2024. Une décision ferme est donc probable dans les prochains mois.

Pauline Ducamp

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