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Quand la loi essaie de rattraper la technologie (et échoue).
Quand la loi essaie de rattraper la technologie (et échoue).

par le Prof. (Dr) Nigam Nuggehalli

La révolution de l’information et du divertissement numériques a créé quatre maux de tête majeurs pour les autorités réglementaires du monde entier. Il y a d’abord et avant tout le problème des fausses nouvelles, y compris des informations malveillantes ciblant des individus. Les fausses nouvelles sur des personnes peuvent détruire la réputation; les fausses nouvelles en politique peuvent amener des forces antidémocratiques au pouvoir. Ce n’est pas que les nouvelles n’aient pas induit en erreur auparavant, mais la technologie permet aux contre-vérités de se répandre plus rapidement et de manière plus insidieuse. Associé à ce problème, il y a le problème de trouver le coupable ou l’auteur du méfait. La technologie a permis au malfaiteur de se déguiser derrière des couches de rideaux numériques.

Troisièmement, la technologie a facilité la création et le partage d’informations liées au terrorisme, à la pornographie et aux images abusives. Enfin, la technologie rend les mécanismes de recours traditionnels de moins en moins pertinents. La nature virale et diversifiée des médias numériques signifie que les moyens judiciaires traditionnels de lutte contre la diffusion d’informations indésirables ne sont plus possibles. Une résolution rapide du problème des informations trompeuses ou abusives est nécessaire, sinon il sera trop tard. Ces quatre problèmes soulèvent des questions d’une complexité énorme. Il n’y a pas de solutions faciles.

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Les règles édictées par le gouvernement cette semaine tentent de s’attaquer à ces quatre problèmes, mais de manière insatisfaisante et incomplète. Le problème commence par la forme de la réglementation: ce sont des règles et non de la législation. Considérant que l’Inde n’a pas non plus de législation sur la protection des données personnelles, le gouvernement suit une politique dangereuse de réglementation des parties vitales de l’économie numérique entièrement par le biais d’un mandat exécutif. Les règles sont divisées en deux parties. La première partie s’applique principalement aux intermédiaires numériques, un terme large qui inclurait une multitude d’entités telles que Facebook, Twitter et WhatsApp. La deuxième partie s’applique aux fournisseurs de nouvelles numériques ainsi qu’aux plateformes de divertissement en ligne. Les deux parties permettent le traitement des réclamations par une personne désignée par le fournisseur de services numériques concerné ainsi que par des mesures prises par les autorités gouvernementales. Les deux parties permettent de bloquer ou de supprimer des informations fausses, malveillantes ou dangereuses via le mécanisme de règlement des griefs ou via les instructions du gouvernement.

La disposition la plus controversée de la première partie concerne une obligation de la part d’un intermédiaire de médias sociaux, en vertu d’une décision de justice ou de l’ordonnance d’une «  autorité compétente  », d’identifier le premier auteur (l’auteur du méfait d’origine) d’informations indésirables. . Outre les problèmes de confidentialité impliqués ici, il existe également des possibilités d’abus d’un point de vue technologique. Les technologues ont souligné qu’un pirate informatique intelligent pourrait manipuler les autorités ou les intermédiaires pour qu’ils identifient des personnes innocentes en tant qu’initiateurs.

Les règles de la deuxième partie sont également insatisfaisantes. Comme la première partie, ces règles ont été édictées en vertu de la loi de 2000 sur les technologies de l’information. La loi sur les technologies de l’information vise à réglementer le commerce électronique et les cybercrimes. Il est un peu exagéré d’appliquer la loi sur les technologies de l’information aux actualités numériques et aux divertissements en ligne. On peut raisonnablement soutenir qu’il s’agit d’un exercice de législation déléguée illégitime.

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Les règles de la deuxième partie s’appliquent à «  l’éditeur de contenu d’actualités et d’actualités  », ce qui signifie «  un journal en ligne, un portail d’actualités, un agrégateur d’actualités, une agence de presse et d’autres éditeurs de contenu d’actualités et d’actualités quel que soit leur nom, mais n’inclut pas les journaux, réplique e-paper du journal … »À première vue, cette définition s’adresse aux petits acteurs numériques du marché qui ne disposent pas d’un analogue imprimé.

Le mécanisme de règlement des griefs dans les deux parties n’a pas été bien pensé. Les services numériques sont en fin de compte rendus responsables devant un mécanisme de surveillance dominé par le gouvernement. Ne peut-on pas envisager un organisme indépendant du gouvernement et des acteurs privés? Sinon, le mécanisme de recours ne sera pas un processus crédible. On peut examiner le modèle du conseil de surveillance de Facebook pour voir si un organisme indépendant à la fois des acteurs des médias sociaux et du gouvernement peut agir en tant qu’arbitre efficace dans les différends sur la légitimité du contenu numérique. Le gouvernement doit se concentrer sur la promulgation d’une législation complète après de larges consultations. C’est le meilleur départ que l’on puisse faire dans la régulation de ce domaine complexe.

L’auteur est le doyen de la faculté de droit de l’Université BML Munjal. Les opinions exprimées sont personnelles.

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