Pourquoi le « passe sanitaire » français n’a rien fait pour résoudre les inégalités de vaccin COVID


Dans une étude récente publiée sur le medRxiv* serveur de préimpression, les chercheurs ont déterminé les facteurs influençant les hétérogénéités locales dans les taux de vaccination contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) et l’influence du laissez-passer sanitaire français sur ces hétérogénéités à l’aide de nombreuses données nationales de France.

Étude : Le domestique français "passe sanitaire" n'a pas résolu les inégalités de vaccination contre le Covid-19 en France.  Crédit d'image : rarrarorro/Shutterstock.com

Étudier: Le « laissez-passer sanitaire » national français n’a pas résolu les inégalités de vaccination contre le Covid-19 en France. Crédit d’image : rarrarorro/Shutterstock.com

Fond

Bien que la France ait un historique démontré de réticence à la vaccination qui a été confirmée pendant la pandémie de COVID-19, l’acceptation de la vaccination contre le COVID-19 en France a progressivement augmenté tout au long de 2021.

Les inégalités sociales et territoriales sont connues pour influencer les attitudes des gens vis-à-vis de la vaccination. Par exemple, selon les enquêtes menées en 2020, les taux de vaccination en France sont influencés par le niveau d’éducation des personnes interrogées, leurs revenus et leur confiance dans les autorités.

Pour améliorer les taux de vaccination contre le COVID-19, le président français Macron a annoncé la mise en place d’un laissez-passer sanitaire domestique (le passe sanitairee) le 12 juillet 2021, qui a été entièrement mis en œuvre le 9 août 2021. Le pass santé était requis dans la plupart des lieux publics, tels que les salles à manger extérieures et intérieures et les établissements médicaux. Cependant, à ce jour, les informations détaillées sur l’impact du laissez-passer sanitaire français sur les inégalités de vaccination n’ont pas été pleinement évaluées.

À propos de l’étude

Dans la présente étude, l’association entre les facteurs socio-économiques et géographiques, la vaccination COVID-19 et la mise en œuvre du laissez-passer sanitaire en France a été déterminée à l’aide de données nationales complètes.

Les données vaccinales, socio-économiques et géographiques ont été collectées auprès de la Caisse nationale d’assurance maladie (Assurance-maladie) ensembles de données publics. L’Assurance Maladie fournit des ensembles de données publiques de données hebdomadaires approfondies sur la vaccination de première dose COVID-19 à l’échelle du district à travers le pays et à l’échelle de la banlieue pour les métropoles de Marseille, Paris et Lyon.

L’étude a inclus des données de 63 601 670 personnes de 1 552 districts de France métropolitaine. Ces districts ont été associés aux cinq indicateurs géographiques et aux 176 indicateurs socioéconomiques obtenus à partir des mêmes ensembles de données publiques.

La relation entre le fait d’être un district dans le quartile le plus bas du taux de vaccination de première dose et au-dessus de la valeur médiane de chaque indicateur a été déterminée. Par la suite, les rapports de cotes (OR) des indicateurs socio-économiques et géographiques et leur intervalle de confiance (IC) à 95 % ont été déterminés sur trois horodatages qui tenaient compte des effets avant et après la mise en œuvre du passeport-santé.

Les taux de vaccination pour les deux indicateurs socio-économiques et géographiques avec le OR le plus élevé aux mêmes dates ont été calculés. Les analyses ont été réalisées à l’aide du logiciel R (v4.0.3).

Résultats de l’étude

Le taux de revenu provenant des allocations de chômage et la proportion de ménages surpeuplés se sont avérés être les plus associés aux taux de vaccination locaux. À cette fin, les OR du chômage et de la surpopulation aux semaines 27, 31 et 37 étaient de 12,6, 13,3, 11,9 et 11,6, 12, 15,7, avec un IC à 95 % de [8.7; 18.9], [9.1; 20.0], et [8.2; 17.6], respectivement.

Les différences dans les taux de vaccination basés sur les points de centile entre les premier et quatrième quartiles des indicateurs de chômage et de surpopulation sont restées similaires au fil des semaines. Aux semaines 27, 31 et 35, la différence de taux de chômage de vaccination était de 7,6, 8 et 7,9 avec un IC à 95 % de [6.6; 8.7], [7.0; 9.0], et [6.9; 8.9], respectivement. La différence de taux de surpopulation vaccinale aux semaines 27, 31 et 35 était de 6,9, 7,6 et 8,2 avec un IC à 95 % de [5.7; 8.1], [6.6; 8.8], et [7.2; 9.1], respectivement.

Taux de vaccination locaux en fonction du quartile des deux indicateurs principaux (Taux de surpopulation, gauche et Taux de chômage, droite) et dans le temps (semaines 27, 31, 35, avec des nuances de plus en plus foncées)

Conclusion

Les résultats de l’étude démontrent que de nombreuses zones défavorisées en France avaient plus de dix fois la probabilité d’être parmi les districts avec les taux de vaccination les plus bas. Les faibles taux de vaccination en France étaient associés à des populations économiquement pauvres, indiquant ainsi que le pass sanitaire ne résolvait pas les inégalités de vaccination.

Les districts avec une grande partie des logements surpeuplés ou des allocations de chômage constituant une grande partie du revenu local étaient des déterminants puissants pour les faibles taux de vaccination.

Des études antérieures ont montré que la plupart des zones défavorisées avaient des taux d’infection et d’hospitalisation au COVID-19 disproportionnés tout au long de la pandémie. La présente étude fournit des preuves solides du fort impact des inégalités sociales sur la gestion du COVID-19.

Les districts économiquement arriérés étaient les moins vaccinés et à risque, malgré la mise en place du laissez-passer sanitaire domestique. Dans l’ensemble, la présente étude souligne le besoin urgent d’établir de nouvelles directives de vaccination qui s’attaquent aux inégalités sociales.

*Avis important

medRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, orienter la pratique clinique/le comportement lié à la santé, ou traités comme des informations établies.

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