Marlène Harnois, médaillée olympique de taekwondo: «Promouvoir l’égalité des genres par le sport»


Médaillée olympique de taekwondo en 2012, Marlène Harnois est aujourd’hui une jeune retraitée très active et très engagée notamment dans la promotion du sport comme vecteur de paix et d’égalité des genres dans le monde. Pour CNEWS, et à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la championne de la paix de l’organisation internationale Peace and Sport se confie sur son engagement.

Dotée d’un palmarès très riche, la Franco-canadienne, qui a reçu en 2013 la distinction de chevalier de l’ordre national du mérite, qui est également manager du premier Champion Olympique de l’histoire de la Côte d’Ivoire, Cheick Cissé, et de la première femme médaillée, Ruth Gbagbi, lors des derniers Jeux Olympiques de Rio en 2016, est très impliquée dans «l’autonomisation des femmes et des jeunes filles ainsi que des autres groupes vulnérables» dans le monde.

Quelle est l’actualité de la jeune retraitée de tatamis que vous êtes?

C’est une actualité chargée mais tellement passionnante. En plus d’être élue au sein du conseil d’administration des Olympiens français et d’avoir ma fondation Heart Angel à Abidjan, j’ai récemment été nommée représentante du Club des Champions de la Paix au sein de Peace and Sport (un collectif , créé en 2007 par Joël Bouzou, qui retient plus de 119 champions dont Lionel Messi, Blaise Matuidi, Didier Drogba, Siya Kolisi, Laurence Fischer, Habiba Ghribi, Paula Radcliffe, entre autres, ndlr). Ma mission y est multiple car il s’agit de créer des synergies entre les champions de la paix et d’unir le collectif pour démontrer que le sport va au-delà de la performance car c’est un outil de dialogue et de cohésion sociale qui permet d’atteindre des objectifs de paix et d’égalité des genres, tout en véhiculant des valeurs positives auprès de la jeunesse.

Avec la journée internationale du droit des femmes, votre engagement a une résonance encore un peu plus forte…

Avec Peace and Sport, l’objectif est aussi de contribuer à l’autonomisation des femmes et des jeunes filles ainsi que des autres groupes vulnérables. Dans le camp de réfugiés de Zaatari (Jordanie), nous formons des éducatrices qui pourront par la suite entraîner les jeunes filles et les initier à la pratique sportive. Cela permet également de favoriser l’intégration des femmes à des postes de formation, de gestion et de leadership. Toutes ces actions vont dans le sens de la promotion des droits des femmes et de leur autonomisation.

En tant qu’ancienne championne de taekwondo, transmettez-vous vos conseils?

Forcément… j’adore mon sport, je suis une très grande passionnée. J’ai la chance de pouvoir m’impliquer dans des actions à travers le monde, et principalement en Afrique, pour promouvoir le sport et les valeurs de l’olympisme. Avec toujours cette envie de contribuer à un changement positif et d’unir les populations au-delà des clivages ethniques, religieux ou de genres. Ma plus belle victoire aujourd’hui, et la plus riche de sens, c’est de redonner à la société par mon engagement social et humanitaire mais aussi d’encourager la jeunesse dans la réalisation de leurs rêves et de leurs passions.

Est-ce que l’étiquette «sport de garçon» lorsque l’on évoque les arts martiaux s’estompe peu à peu?

C’est notre objectif en tout cas. Démontrer que le sport peut combattre les préjugés et les stéréotypes. Le taekwondo, c’est un art martial qui repose sur une philosophie et des valeurs. Il y a aussi un aspect très important à souligner, la pratique des arts martiaux permet de développer la confiance en soi, l’estime, le leadership, et le respect des autres. Le taekwondo est une discipline qui aide à cela. La fédération mondiale de Taekwondo est également très impliquée en faveur de l’égalité des genres. D’ailleurs, c’est la première fédération internationale à avoir atteint la parité lors des Jeux olympiques, tant parmi les athlètes que les arbitres féminines représentées. Sur le plan national, la Fédération française (FFTDA) compte près de 40% de femmes licenciées et continue de développer la pratique féminine.

Que diriez-vous aux jeunes filles qui hésitent?

Je les encourage de tout coeur. Pour moi, le plus important, pour les jeunes, c’est déjà d’avoir une passion et des rêves. Je pense que le sport est le meilleur outil pour promouvoir ses notions, pour transmettre un contact humain et de la cohésion sociale. Encore plus aujourd’hui, dans une société hyper connectée, les valeurs du sport doivent leur servir de repères. Quand on voit les conflits à l’échelle mondiale, le sport a le pouvoir de casser toutes les barrières et d’être un langage universel. Il a le pouvoir d’unir, comme disait Nelson Mandela.

Le 6 avril prochain, le mouvement du Sport pour le Développement et la Paix célèbre la Journée internationale du Sport au service du Développement et de la Paix. Point d’orgue de la mobilisation, la campagne #WhiteCard lancée par Peace and Sport rappellera cette valeur d’union et de paix.

La WhiteCard est un symbole de la paix par le sport. Chaque année, on publie une photo avec un carton blanc en soutien au mouvement de la paix par le sport. Pourquoi blanc? Il s’agit de la couleur de la paix. L’an dernier, ce sont 117 millions de personnes qui ont brandi leur WhiteCard dans plus d’une centaine de pays. Ce symbole permet de rappeler que le sport peut casser les barrières, unir les gens, promouvoir le dialogue et atteindre des objectifs de paix durable.



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