Lutte ouvrière de la pseudo-gauche accueille les « convois de la liberté » d’extrême droite à Paris


Interrogée sur la chaîne d’information France Info sur le mouvement « convoi de la liberté » exigeant la levée de toutes les restrictions liées au COVID-19, Nathalie Arthaud, candidate à la présidence du groupe de pseudo-gauche Lutte Ouvrière (Lutte Ouvrière) l’a salué comme « salutaire ».

Lutte ouvrière (LO) s’emploie ainsi à promouvoir un mouvement organisé à la demande de l’extrême droite, prétendant à tort que ce convoi – qui appelle à une politique sanitaire productrice d’infections de masse – défend les intérêts de la classe ouvrière.

Un manifestant porte un drapeau français sur un camion faisant partie d’un convoi à Lyon, dans le centre de la France, le vendredi 11 février 2022. (AP Photo/Laurent Cipriani)

Les convois se sont réunis il y a une semaine à Paris, où ils ont été interdits par la préfecture de Paris. Ces convois n’eurent pas le succès que les organisateurs espéraient, n’ayant aucun soutien parmi les ouvriers. Pourtant, sur France Info, Arthaud a présenté ces convois comme une « dénonciation de la flambée des prix du pétrole, des super profits du pétrolier français Total, de la précarité, des bas salaires. Ils ont raison de se battre et je les félicite de s’être invités à cette campagne électorale. C’est bien d’entendre enfin parler des problèmes des classes laborieuses.

Elle a ajouté : « L’augmentation du prix du pétrole est la volonté des trusts pétroliers. En réalité, Total augmente le prix de l’essence et c’est ce qui fait ses super bénéfices. Je pense que les travailleurs ne devraient payer aucun impôt et que cela devrait être compensé par la confiscation d’une partie des bénéfices. Donc, ce mouvement met tout ça sur la table.

Enfin, Arthaud a formulé une liste décousue de revendications : « Les travailleurs doivent pouvoir exiger des augmentations de salaires à la hauteur de leurs salaires et des augmentations de pensions de retraite comme on n’en a pas vu depuis 52 ans. Le salaire minimum doit être de 2 000 € (2 275 USD) net par mois, ce doit être un minimum pour les salaires et les pensions. Il faut embaucher dans les écoles, dans les hôpitaux et il faut mieux rémunérer les aides-soignants, les ouvriers, ils portent l’entreprise, ils doivent avoir la priorité.

Nathalie Arthaud fausse l’origine et le caractère de classe du mouvement « Freedom Convoy » en le qualifiant de « contestation sociale » contre la vie chère. Inspirés du « Freedom Convoy » canadien, lié aux forces d’extrême droite impliquées dans la tentative de coup d’État de l’ancien président américain Donald Trump le 6 janvier 2021 à Washington, des convois ont été organisés à travers l’Europe par des organisations liées à des -des partis de droite comme QAnon ou des militants d’extrême droite qui ont fait campagne contre la vaccination l’année dernière.

Les forces derrière ce mouvement réactionnaire sont les mêmes que celles derrière la lettre d’anciens généraux et officiers d’active appelant à une action militaire contre l’opposition politique sur le sol français. Ils sont impliqués dans les préparatifs d’une dictature au plus haut niveau de l’État et de l’appareil militaire, représentant des sections puissantes de l’aristocratie financière.

Les revendications des « convois de la liberté » visent avant tout à accélérer la suppression des mesures sanitaires contre le COVID-19, ce que les gouvernements européens sont d’ailleurs déjà en train de faire.

De manière significative, malgré l’interdiction des convois à Paris, le président français Emmanuel Macron a déclaré qu’il comprenait le mouvement. Il a déclaré: «Nous sommes tous collectivement fatigués de ce que nous vivons depuis deux ans. Cette fatigue s’exprime de plusieurs manières : par le désarroi chez certains, la dépression chez d’autres. Nous constatons une très forte souffrance psychique chez nos jeunes et moins jeunes. Et parfois, cette fatigue se traduit aussi par de la colère. Je l’entends et je le respecte.

LO, comme les autres partis de pseudo-gauche, travaille à aligner les travailleurs en colère et désespérés derrière l’extrême droite. LO l’a fait l’été dernier, en soutenant des manifestations anti-vaccins organisées par l’extrême droite ; maintenant, LO essaie de les jeter derrière les «convois de la liberté».

Avec un instinct de classe infaillible, LO et d’autres groupes pseudo-gauches petits-bourgeois alliés s’alignent sur la réaction sociale contre la classe ouvrière. Il y a quatre ans, ils ont dénoncé les manifestations de masse des « gilets jaunes » contre les inégalités sociales comme un mouvement d’extrême droite ; aujourd’hui, face à un véritable mouvement d’extrême droite sans pratiquement aucun soutien populaire dans une population fortement vaccinée, LO le promeut avec enthousiasme.

Le mouvement des « gilets jaunes », porté par la sympathie de larges masses ouvrières, a attiré des indépendants et des petits patrons, dont les conditions de vie sont plus proches des ouvriers, débordant les organisations syndicales et la pseudo-gauche. Ce mouvement, bien que se définissant comme « apolitique », portait des revendications ouvrières. Ce mouvement, qui s’est déroulé en même temps qu’une série de grèves aux États-Unis, a initié une vague de manifestations et de grèves sur les cinq continents contre les inégalités sociales.

LO est une organisation nationaliste anti-ouvrière profondément intégrée dans la bureaucratie syndicale française. Il aide à planifier les fermetures d’usines, les licenciements et les attaques contre les acquis sociaux des travailleurs, ainsi qu’à participer au cadre des plans de sauvetage de Macron et de l’UE pour les marchés boursiers et les super-riches, et à la politique officielle d’infection massive contre la pandémie.

Un gouffre sépare LO, qui soutient le mouvement d’extrême droite pour lever les restrictions sanitaires, de l’opposition de la classe ouvrière et de la jeunesse aux infections de masse, alors qu’une nouvelle vague de COVID-19 fait des milliers de morts chaque semaine en France.

La pandémie et la crise sociale et économique sans précédent qu’elle a provoquée à l’échelle mondiale exposent rapidement les partis de la pseudo-gauche. Hostile à une orientation marxiste et internationaliste, LO a pendant des décennies subordonné la classe ouvrière aux intérêts de la bureaucratie syndicale en promouvant les syndicats comme les seules organisations pouvant décréter une mobilisation ouvrière. Ces arguments ont été politiquement exposés par les manifestations des « gilets jaunes » il y a quatre ans, organisées en toute indépendance des syndicats, via les réseaux sociaux.

Désormais, redoutant un mouvement échappant au contrôle de la bureaucratie syndicale, LO ne cherche pas à construire une alternative de gauche et internationale aux bureaucraties nationales, mais cherche plutôt à démoraliser et embrouiller l’opposition en appelant à des alliances avec l’extrême droite. .

Les problèmes économiques des travailleurs causés par la pandémie ne peuvent être résolus par des appels à des réductions d’impôts lancés par les manifestations d’extrême droite que LO promeut cyniquement. Ces manifestations mettent en fait en avant une politique qui prolongera indéfiniment cette pandémie et sa traînée de morts et de bouleversements économiques. Les travailleurs doivent s’opposer à ces mouvements et chercher à convaincre la minorité de travailleurs influencés par les « convois de la liberté » de la nécessité d’une lutte scientifique contre le virus.

Cela nécessite une rupture avec la pseudo-gauche, et en particulier avec LO, qui mène une fausse propagande pour confondre les travailleurs et saboter une lutte pour éradiquer la pandémie. Pour cela, les travailleurs doivent créer leurs propres organisations indépendantes, une Alliance internationale des travailleurs de comités de base, et construire des partis révolutionnaires en rejoignant les Partis de l’égalité socialiste, sections nationales du Comité international de la Quatrième Internationale.

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