Lutte contre la contrefaçon de médicaments : le numérique est la clé


Par le Dr Gajendra Singh

Les médicaments sont importants pour nous permettre de guérir des maladies. Il peut s’agir de suppléments sur ordonnance ou de compléments alimentaires. Ils aident à prévenir, à traiter les maladies et à améliorer la santé. Avec la menace croissante des médicaments contrefaits répandus dans le monde entier, garantir l’authenticité devient le besoin de l’heure. Près de 10,5 % des médicaments vendus dans le monde sont falsifiés, ce qui a un impact négatif sur la santé publique, les entreprises pharmaceutiques et la réputation d’une entreprise.

Le rendez-vous indien avec des médicaments faux et falsifiés n’est pas différent. Alors que l’Inde se dresse comme l’un des plus grands leaders du marché, fournissant et exportant des médicaments génériques d’une valeur de plusieurs millions chaque année, le commerce des faux médicaments ternit son image.

Alors que la demande de médicaments a augmenté pendant la pandémie de COVID-19, les pharmacies en ligne en ont largement profité, ce qui a conduit à une augmentation des investissements dans ce secteur. Cependant, le commerce de faux médicaments et de produits médicaux essentiels a également augmenté pendant cette période. Des informations faisant état de faux flacons de médicaments comme le remdesivir ont fait la une des journaux dans le monde entier. Même si la contrefaçon est un défi majeur pour toute industrie, la vente de médicaments de qualité inférieure et falsifiés (SFFC) a un impact plus important car elle affecte des vies humaines.

Défis auxquels est confronté l’écosystème de la santé

La vente de faux médicaments qui contiennent généralement des ingrédients actifs toxiques ou de qualité inférieure peut avoir un impact négatif sur les résultats de santé et entraîner la morbidité et la mortalité. Les défis spécifiques à l’Inde qui doivent être résolus comprennent la distribution de médicaments en vente libre (souvent sans ordonnance valide), le manque d’assurance et l’application d’enquêtes cohérentes contre les fabricants de faux médicaments.

Le contrôleur général des médicaments de l’Inde (DCGI) doit travailler en étroite collaboration avec les entreprises pharmaceutiques et les autorités de l’État pour éliminer le problème en suivant des protocoles standard et définis. Lorsqu’une plainte est déposée et que l’enquête est menée, la directive de DCGI étiquette le médicament comme « Non de qualité standard », sans préciser s’il s’agit d’une formulation de qualité inférieure ou d’une formulation fausse ou falsifiée. Des mesures strictes doivent être prises pour punir ceux qui fabriquent et vendent des médicaments falsifiés ou contrefaits au nom de la société pharmaceutique d’origine, qui n’en a pas connaissance.

De plus, le manque d’infrastructure de contrôle de la qualité rend doublement difficile pour les autorités d’imposer une surveillance stricte à la menace de la contrefaçon dans le secteur pharmaceutique. De plus, la faible sensibilisation des consommateurs et les déséquilibres de la chaîne d’approvisionnement ajoutent à la charge. Cependant, avec la demande croissante de donner la priorité aux besoins des patients, ces lacunes infrastructurelles doivent être comblées et améliorées dans la mesure du possible.

Avantages de la technologie numérique pour un accès sécurisé aux médicaments

Alors que les faux médicaments présentent des dangers pour le système de santé et la santé publique de l’Inde, des mesures correctives sont prises pour réviser les écarts de fabrication et de chaîne d’approvisionnement. L’adoption de la technologie numérique a été l’une des mesures prises pour lutter contre la vente de faux médicaments. Il aide également l’industrie à moderniser et à éliminer les médicaments SFFC.

La technologie numérique de suivi et de traçabilité peut renforcer l’authenticité du produit et arrêter la copie flagrante. Les progrès technologiques peuvent également aider les entreprises à adopter des fonctionnalités telles que la sérialisation et un emballage unique avec des codes-barres scannables qui peuvent aider avec un contenu plus axé sur le consommateur et une meilleure connaissance de ce qu’il faut rechercher. Ceux-ci peuvent également permettre aux consommateurs d’authentifier un produit en utilisant simplement leur téléphone.

En 2019, la Central Drugs Standard Control Organisation (CDSCO) a déposé un projet de loi établissant un code QR uniforme sur les emballages de médicaments pour la conformité éthique et le contrôle de la qualité à l’échelle de l’industrie. Récemment, le ministère de la Santé a publié un projet de loi intitulé «Drug, Medical Devices, and Cosmetics Bill-2022» qui aborde les lacunes potentielles dans la vente de médicaments via les pharmacies en ligne. Depuis janvier 2023, le gouvernement a rendu obligatoire l’utilisation de codes-barres/codes QR sur les ingrédients pharmaceutiques actifs (API), les matières premières et les matériaux d’emballage pour les marques disponibles dans le pays.

La lutte contre la contrefaçon pharmaceutique est également essentielle pour réduire les pertes de fabrication et assurer la sécurité des patients. L’industrie pharmaceutique et le gouvernement doivent agir ensemble pour établir l’uniformité des mécanismes de test et des cadres réglementaires et permettre des actions punitives contre les détaillants et les agences frauduleux. Les autorités supérieures, y compris le CDSCO, le ministère de la Santé et du Bien-être familial et le ministère du Commerce et de l’Industrie, doivent également promouvoir activement des programmes qui encouragent la sensibilisation des consommateurs et autonomisent les entreprises pharmaceutiques.

(L’auteur est un expert en santé publique. Les opinions exprimées sont personnelles et ne reflètent pas la position ou la politique officielle de FinancialExpress.com.)



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