L’UE regrette le refus des États-Unis d’accorder une aide économique à l’Iran pour lutter contre le coronavirus


BRUXELLES (Reuters) – L’Union européenne a exhorté les États-Unis à assouplir leurs sanctions contre l’Iran et à approuver une aide économique pour aider à faire face à la pandémie de coronavirus, mais ses appels ont été rejetés, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie de l’UE.

Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, tient une conférence de presse virtuelle à la fin d’une vidéoconférence des ministres des affaires étrangères de l’UE à Bruxelles, Belgique, le 22 avril 2020. Olivier Hoslet/Pool via REUTERS

Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a déclaré que les États-Unis empêchaient le Fonds monétaire international d’aider l’Iran, le pays du Moyen-Orient le plus touché par le coronavirus, ajoutant qu’il regrettait la position de Washington.

« Nous avons d’abord soutenu l’assouplissement des sanctions et ensuite la demande d’aide financière de l’Iran au Fonds monétaire international », a déclaré Borrell lors d’une conférence de presse virtuelle après une vidéoconférence des ministres des Affaires étrangères de l’UE.

« Je regrette que les Américains s’opposent, à ce stade, au Fonds monétaire international de prendre cette décision. D’un point de vue humanitaire, cette demande aurait dû être acceptée », a-t-il déclaré.

Washington a déclaré qu’il ne relâcherait pas sa campagne de « pression maximale » contre l’Iran malgré le coronavirus, continuant d’utiliser des sanctions pour tenter de limiter le programme de missiles balistiques de Téhéran et son influence au Moyen-Orient.

Le président américain Donald Trump a réimposé les sanctions sur les exportations de pétrole de Téhéran en 2018 après s’être retiré de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 entre Téhéran et six puissances mondiales. L’Union européenne a aidé à négocier l’accord.

Téhéran affirme que son programme nucléaire est à des fins pacifiques.

Graphique : Suivi mondial du nouveau coronavirus – ici

Reuters a rapporté le 15 avril que les États-Unis s’opposaient à une injection massive de liquidités du FMI par l’émission de nouveaux droits de tirage spéciaux, semblables à une banque centrale faisant de l’argent frais, qui aurait profité à l’Iran et à d’autres pays.

Le programme aurait pu fournir des centaines de milliards de dollars de réserves de change à l’ensemble des 189 pays membres du prêteur mondial, selon des sources proches des délibérations du FMI. Le Trésor américain a refusé de commenter le rapport de Reuters du 15 avril.

L’Iran compte près de 86 000 cas confirmés de COVID 19, la maladie respiratoire causée par le nouveau coronavirus, et plus de 5 000 décès, selon un décompte de Reuters.

L’Union européenne, qui a fourni une aide humanitaire à l’Iran malgré les sanctions américaines, a déclaré le 23 mars qu’elle soutenait la demande d’aide de l’Iran au FMI.

Reportage de Robin Emmott; montage par Grant McCool

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