L’Institut Montaigne soulève les risques d’une baisse des budgets militaires


Le rapport de l’Institut Montaigne, « Repenser la défense face aux crises du XXIe siècle » pointe les risques financiers, stratégiques et industriels présentent par une baisse des budgets de défense.

« Les engagements que j’ai pris seront tenus », déclarait Emmanuel Macron lors de ses voeux aux armées à Brest en rappelant depuis trois ans, la loi de programmation militaire (LPM) a été tenue « à l’euro près ». Il est prévu une hausse de 3 milliards d’euros en 2023 sur un budget annuel d’environ 40 milliards. Mais face à la crise économique causée par la pandémie, la France sera-t-elle tentée de réduire ses efforts?

Le dernier rapport de l’Institut Montaigne pointe les risques qui en découlerait. Ce document intitulé « Repenser la défense face aux crises du XXIe siècle », signé par Nicolas Baverez, membre du comité directeur de l’Institut Montaigne, et l’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve, met en garde contre une révision des dépenses militaires de l ‘armée française, la première d’Europe, qui risquerait d’affaiblir les capacités de défense européenne.

Face à la multiplication des théâtres d’opération et à leur intensité, le Chef d’État-major des Armées (CEMA) estime lors des auditions sur le Projet loi de finances 2020 que l’actuel modèle des Armées n’est plus suffisant  » , rappellent les auteurs du rapport.

Un sous équipement terre, air, mer

Ils ne sont pas que si des équipements plus performants arrivent, leur nombre a baissé qu’il s’agisse des navires, d’avions ou de véhicules de combat terrestre. Avec seulement 15 frégates de premier rang, « la Marine est au bout de ses capacités avec une multiplication des besoins de présence permanente ».

Concernant les blindés médians de l’Armée de Terre, la cible pour 2030 est fixée à 300 Jaguars alors que nous disposions en 2008 de 452 véhicules blindés médians et que les théâtres d’opérations se sont multipliés depuis. Pour l’Armée de l’Air, la cible pour 2030 est de 185 avions polyvalents alors que l’Armée de l’Air disposait en 2008 de 420 avions de combat « .

Le rapport pointe aussi le retard de la France dans l’usage des drones. « Il paraît donc indispensable d’augmenter significativement le nombre. Il y a un tout juste un an, le rapport de la Cour des comptes pointait déjà cette lacune aux conséquences financières et stratégiques et industrielles.

Souveraineté numérique

Le rapport aborde aussi la cyber stratégie et l’impératif d’une souveraineté numérique.

En tête des risques numériques, « la dépendance de la France vis-à-vis des puissances étrangères s’agissant de composants présents dans des infrastructures stratégiques, la progression de la cybercriminalité et la manipulation de l’information ».

Les craintes des auteurs du rapport reposent sur des tensions dans des régions géographiquement proches de l’Europe.

L’incertitude sur l’avenir politique de la Libye, du Liban et de l’Algérie et la montée en puissance des revendications de la Chine, de la Russie et de la Turquie en Méditerranée contribuent à faire une zone de tension majeure « .

En Afrique subsaharienne, où les troupes françaises sont présentes à travers l’opération de Barkhane, l’Institut Montaigne estime qu’une « crise politique prolongée au Mali pourrait avoir plus de problèmes sur la région, que d’autres pays proches Actuellement connu des mouvements de contestation, à commencer par la Côte d’Ivoire « .

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