L’Europe pourrait voir moins de stimulation, mais ce n’est pas encore un ralentissement | Actualité économique


PAR DAVID McHUGH, rédacteur d’affaires AP

FRANCFORT, Allemagne (AP) – La Banque centrale européenne s’apprête peut-être à réduire une partie de son soutien à la pandémie, mais devrait rassurer les marchés qu’elle n’a pas encore fixé de date ferme pour mettre fin à ses achats massifs d’obligations alors que la variante delta jette une ombre au cours de l’hiver à venir.

Le conseil d’administration de la banque, composé de 25 membres, se réunit jeudi au siège social du gratte-ciel de la banque à Francfort, en Allemagne, alors que les données montrent que les entreprises augmentent fortement leur activité et que le trafic piétonnier dépasse les niveaux d’avant la pandémie. Les 19 pays qui utilisent l’euro ont rebondi après une récession à double creux au deuxième trimestre avec une croissance économique de 2,2 % par rapport au trimestre précédent.

Les analystes disent que la BCE pourrait utiliser la flexibilité intégrée à son soutien à la pandémie en disant qu’elle ralentira le rythme des achats d’obligations dans le cadre du programme de soutien de 1,85 billion d’euros (2,2 billions de dollars). Mais ils s’attendent à ce que la présidente de la BCE, Christine Lagarde, s’efforce de dire qu’elle ne supprime pas progressivement les achats, et d’avertir que l’économie a encore besoin de beaucoup d’aide alors qu’elle se dirige vers un hiver incertain avec une augmentation des cas dans plusieurs pays en raison de la variante delta du coronavirus.

Cette décision intervient alors que les banques centrales, y compris la Réserve fédérale américaine, envisagent comment elles mettront fin aux efforts massifs de soutien à la pandémie qui se sont accompagnés d’une augmentation des dépenses publiques dans le monde développé.

Caricatures politiques

Toute décision de la BCE jeudi devrait être un ajustement de la politique existante, avec un débat potentiellement plus sérieux entre les membres du conseil à venir dans les mois à venir sur quand et comment mettre fin au programme, et s’il faut poursuivre certains des achats en les déplaçant vers un programme d’achat d’obligations continu de moindre envergure. Les achats, qui visent à soutenir l’économie en réduisant les coûts d’emprunt à long terme pour les entreprises, devraient se dérouler au moins jusqu’en mars 2022.

La décision et l’évaluation de Lagarde lors de sa conférence de presse après la réunion seront surveillées de près, car tout changement de politique de la banque centrale peut avoir des effets de grande envergure sur les coûts d’emprunt, les marchés boursiers et obligataires et la croissance. D’une part, la BCE a joué un rôle clé pour amortir le coup de la pandémie en maintenant les taux du marché obligataire à la baisse. Cela a permis aux gouvernements d’emprunter plus facilement et de fournir un soutien crucial aux particuliers et aux entreprises, grandes et petites, grâce à des allégements fiscaux, des garanties de prêt et une aide salariale aux travailleurs en congé.

Les analystes disent que la banque pourrait modifier sa promesse, faite alors que les perspectives se détérioraient en mars, d’acheter « considérablement » plus d’obligations.

Bien que les achats pandémiques n’aient pas de montant mensuel fixe, Oliver Rakau d’Oxford Economics a déclaré que la banque pourrait réduire les achats mensuels d’environ 80 milliards d’euros par mois actuellement à 70 milliards d’euros tout en distinguant soigneusement le mouvement comme un simple «étalonnage de politique» – séparé de toute annonce que le programme touche à sa fin.

Même à un rythme plus faible, cela suffirait encore à la BCE pour absorber toutes les nouvelles dettes émises par les gouvernements de la zone euro jusqu’à la fin de cette année.

La Réserve fédérale américaine a indiqué le 27 août qu’elle se rapprochait de la réduction de ses 120 milliards de dollars d’achats mensuels d’obligations, bien que des données plus faibles que prévu sur la croissance de l’emploi aux États-Unis vendredi aient souligné que la réduction pourrait être plus éloignée que prévu. La Banque d’Angleterre a maintenu ses niveaux de relance lors de sa réunion du 5 août, bien qu’elle ait établi une feuille de route pour éventuellement commencer à réduire ses achats d’obligations dans les années à venir.

L’inflation plus élevée à travers le monde a soulevé des questions quant à savoir si les banques centrales devront éventuellement resserrer leur politique monétaire pour calmer l’économie. Dans le cas de la BCE, l’inflation de 3% en août dépasse l’objectif de la banque de 2%, mais les responsables bancaires et les économistes pensent que cela est dû à des facteurs temporaires. La banque prévoit une inflation de 1,5% l’année prochaine et seulement 1,4% en 2023. De nouvelles projections sont attendues jeudi ; si les perspectives d’inflation sont relevées, cela suggérerait dans l’ensemble une réduction plus rapide des mesures de relance.

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