Lettre: Les chefs d’entreprise doivent faire plus pour lutter contre la corruption


J’ai eu le plaisir de lire Martin Sandbu («Nous devons assainir la finance mondiale pour ‘reconstruire mieux’», avis, 1er mars) soulignant que la nécessité de lutter contre le financement illicite était plus urgente que jamais, tout en faisant référence au rapport de l’ONU panel de haut niveau sur l’intégrité financière lancé la semaine dernière.

Pourtant, ce programme n’est pas réservé aux seuls gouvernements. Je suis convaincu que le secteur privé peut jouer un rôle important en tant que moteur du changement dans la réduction de la corruption. Un leadership positif venant du sommet est essentiel: pour inculquer une compréhension que la corruption est inacceptable; que le paiement de l’impôt sur les sociétés fait partie du contrat social et de respecter l’esprit non seulement la lettre de la loi, en toutes matières.

Il existe indéniablement une analyse de rentabilisation en faveur de l’intégrité financière. Il est temps d’accentuer le changement de culture dans la responsabilité des entreprises pour inclure non seulement les chiffres et les performances, mais aussi les personnes et la planète. Les mécanismes d’autorégulation peuvent constituer un complément important à une structure de régulation. Par exemple, cela peut prendre la forme d’un désinvestissement financier des entreprises. Le mois dernier, Norges Bank Investment Management, l’administrateur du fonds norvégien des recettes pétrolières, a vendu sa participation dans sept sociétés qui se livraient à une planification fiscale agressive et n’avaient pas fait preuve de transparence en matière fiscale.

En favorisant l’équité en matière de fiscalité, il est également impératif que nous nous attaquions aux problèmes émergents liés à la taxation de l’activité économique numérisée. L’avènement des entreprises technologiques géantes a de profondes implications pour l’emploi et l’activité économique au niveau local; Pourtant, dans de nombreux pays, ces géants du numérique paient très peu d’impôts. Il est donc urgent que la réforme fiscale internationale comble les lacunes actuelles de la fiscalité numérique.

On dit souvent que «la crise vient l’occasion». C’est un tel moment. Le groupe d’experts des Nations Unies a maintenant publié ses recommandations. Nous savons que les recommandations sont ambitieuses et dans une certaine mesure controversées. Les gens attendent à juste titre que leurs dirigeants politiques respectent des normes éthiques élevées. Ils devraient s’attendre à la même chose des chefs d’entreprise.

J’espère que les recommandations déclencheront une action commune au bénéfice de tous.

Benedicte Schilbred Fasmer
Membre, Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la responsabilité financière internationale, la transparence et l’intégrité
Directeur général, Sparebank1 SR Bank Stavanger, Norvège

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