Lettre: le Royaume-Uni peut prendre la tête de la technologie dans la lutte contre l’argent sale


Votre éditorial «La Fintech offre au Royaume-Uni un moyen de sortir du blocage du Brexit» (FT View, 1er mars) et l’article de Martin Sandbu («Nous devons nettoyer la finance mondiale pour ‘reconstruire en mieux’», Opinion, 1er mars) ont échoué faire le lien entre l’amélioration de la compétitivité de la Ville et la lutte contre les flux financiers illicites.

La technologie du grand livre distribué (DLT), la technologie derrière la blockchain qui est de plus en plus utilisée dans les secteurs financier et fiscal, et les monnaies numériques soutenues par la banque centrale (CBDC) ont ensemble le potentiel de réduire les frictions dans les systèmes de paiement et d’améliorer la transparence.

Cela pourrait conduire à une réponse plus efficace au blanchiment de capitaux transfrontalier et à l’évasion fiscale, qui sont les principales composantes des flux financiers illicites.

Une CBDC améliorerait le cadre de gouvernance des crypto-monnaies et réduirait les opportunités de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale qui ont frappé les crypto-monnaies traditionnelles.

Le DLT améliorerait la transparence des transactions financières et fiscales et pourrait transformer le mode de fonctionnement des systèmes fiscaux.

Sandbu évoque à juste titre le rôle important joué par les registres des bénéficiaires effectifs pour identifier qui possède et contrôle réellement des entités opaques telles que les holdings et les fiducies, mais dans la grande majorité des pays, celles-ci ne sont pas encore numérisées.

Le DLT serait une première étape vers la réalisation d’un registre mondial ou du moins un moyen de relier les registres nationaux en utilisant une plate-forme technique commune.

Pour jouer un rôle de chef de file dans ce domaine, le gouvernement britannique doit créer une plate-forme public-privé qui rassemble les régulateurs financiers, les experts fiscaux et les technologues pour concevoir un système qui place le DLT et la CBDC au centre de la transformation financière britannique dans un post -Environnement Brexit.

La question politique clé est de savoir qui mènera cette transformation: l’UE qui, dans sa feuille de route numérique, a défini une vision pour un marché unique numérique; La Chine qui a déjà des études pilotes en cours pour la CBDC et utilise le DLT dans son système fiscal; les Etats-Unis qui ont l’avantage des marchés financiers les plus profonds mais qui restent hésitants à la fois sur DLT et CBDC; ou au Royaume-Uni?

Jeffrey Owens
Ancien directeur des impôts, OCDE, Paris, France
Institut de droit fiscal autrichien et international, Université de commerce et d’économie de Vienne (WU), Vienne, Autriche

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