Lettre : le modèle de société holding d’Emirates mérite d’être envisagé


Dans « Une nouvelle approche est nécessaire sur les aéroports contre les conflits entre les compagnies aériennes » (Inside Business, 6 octobre), Peggy Hollinger soulève peut-être le problème le plus critique dans l’aviation civile : le manque d’investissement et de coordination des capacités.

Une partie de ce problème découle de la distinction juridique entre les secteurs public et privé et de la manière dont chacun accède au financement. Les aéroports reposent en grande partie sur un mélange de syndication immobilière traditionnelle, combiné à des mécanismes de financement de projets d’infrastructure publique. Cela peut inclure la privatisation qui peut rendre les aéroports plus antagonistes aux intérêts des compagnies aériennes, en raison des structures tarifaires élargies qui doivent être évaluées en fonction des critères de récupération des capitaux privés. Ces frais deviennent des coûts répercutés qui apparaissent sur votre billet passager.

Pendant ce temps, les compagnies aériennes, en tant qu’entreprises largement compétitives, doivent accéder au capital sur une base de risque et de coût plus élevés. Capitaliser les bénéfices, pour les investisseurs des compagnies aériennes, passe aussi par des coûts d’exploitation minimisés, précisément aggravés par les redevances aéroportuaires.

La faille logique, sur une base comptable, souligne le déséquilibre central de l’aviation : une composante opère dans un marché concurrentiel, tandis qu’une autre fonctionne comme un monopole naturel. Cela soulève la question de savoir si les aéroports peuvent entrer en concurrence pour introduire des réductions de prix, ou si les compagnies aériennes doivent fusionner en monopoles régionaux réglementés.

Il existe cependant une autre option qui concerne l’aviation dans son ensemble : l’intégration de la planification, de la capacité et du coût total, où l’efficacité du système et l’équilibre de l’offre se traduisent par une perte sèche moindre (une différence de production et de consommation) de sorte que ni les consommateurs, ni les les investisseurs ou les contribuables doivent le subventionner. Le groupe Emirates se rapproche de cet idéal par le biais d’une société holding.

Matthieu G Andersson
Chicago, Illinois, États-Unis

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