Les prévisions d’exportation de blé français sont revues à la baisse alors que la concurrence s’intensifie


L’office agricole FranceAgriMer a abaissé mercredi ses prévisions d’exportations françaises de blé tendre hors de l’Union européenne en 2022/23, affirmant que la concurrence d’autres origines pourrait freiner un démarrage rapide de la saison d’exportation de la France.

Les expéditions de blé tendre hors de l’UE s’élevaient désormais à 10,0 millions de tonnes, contre une projection initiale de 10,3 millions en juillet, mais 14 % au-dessus du volume de 2021/22, a déclaré FranceAgriMer dans une perspective sur l’offre et la demande de céréales.

La France, le plus grand producteur de blé de l’UE, a connu de fortes expéditions estivales alors que la guerre en Ukraine perturbe les approvisionnements de la mer Noire.

Cependant, une reprise des expéditions de la Russie, qui devrait récolter une récolte record, et la reprise des exportations maritimes de l’Ukraine ont ravivé la concurrence habituelle de la mer Noire.

« Ce n’est pas parce que les exportations ont été actives en cette première partie de campagne que le blé français restera aussi attractif pendant toute la campagne », a déclaré Paul Le Bideau de l’unité céréales de FranceAgriMer.
Au sein de l’UE, FranceAgriMer a légèrement révisé à la hausse ses prévisions d’exportations de blé tendre 2022/23 à 7,13 millions de tonnes contre 7,02 millions précédemment.
Les négociants s’attendent également à ce que la capacité d’exportation de la France soit plafonnée par une récolte plus faible cette année et les dommages causés par la sécheresse au maïs (maïs).

FranceAgriMer a augmenté sa projection de la demande intérieure de blé dans l’alimentation animale à 4,4 millions de tonnes, contre 3,9 millions auparavant, ce qui, selon Le Bideau, reflète un abandon du maïs.

L’office a maintenu quasiment inchangée sa projection des stocks français de blé tendre en fin de campagne en juin prochain à 2,36 millions de tonnes, contre 2,34 millions prévus en juillet et une estimation réduite à 2,71 millions pour 2021/22.

FranceAgriMer n’a pas encore publié de bilan 2022/23 pour le maïs, les responsables affirmant qu’il était trop tôt pour faire des prévisions avec une récolte achevée à seulement 5 %.

Le ministère français de l’Agriculture a prévu mardi que la récolte de maïs touchée par la sécheresse tombera à son plus bas niveau en 32 ans.

Pour 2021/22, FranceAgriMer a réduit son estimation des stocks de maïs à 2,23 millions de tonnes contre 2,62 millions en juillet, en révisant à la baisse l’offre.

Pour l’orge, les stocks de clôture prévus pour 2022/23 ont été relevés à 1,66 million de tonnes contre 1,56 million, car l’augmentation des attentes concernant l’utilisation fourragère et les exportations intra-UE a été compensée par une révision à la hausse de l’offre de récolte et une réduction des prévisions d’expéditions hors de l’UE.
Source : Reuters (reportage de Gus Trompiz et Sybille de La Hamaide ; montage de David Goodman et Jonathan Oatis)



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