Les pourparlers de l’UE reprennent à la recherche d’un accord pivot sur le marché du carbone


BRUXELLES, 17 décembre (Reuters) – Les négociateurs de l’Union européenne devaient reprendre samedi matin leurs efforts pour parvenir à un accord sur la refonte du marché européen du carbone, principal outil politique du bloc pour lutter contre le réchauffement climatique, après l’échec d’un premier cycle de négociations vendredi.

L’enjeu est la capacité de l’UE à contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et à atteindre son objectif de réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.

Pour atteindre cet objectif, il faudra réformer le marché du carbone de l’UE afin de réduire les émissions plus rapidement, ce qu’il fait en obligeant environ 10 000 centrales électriques et usines à acheter des permis de CO2 lorsqu’elles polluent.

« Vendredi, beaucoup a été négocié, mais peu a été décidé. Samedi matin, nous poursuivrons et, espérons-le, conclurons les négociations sur le plus grand paquet de protection climatique d’Europe », a déclaré le législateur allemand Michael Bloss, négociateur du Parlement européen.

La législatrice suédoise Emma Wiesner a déclaré que les pourparlers de vendredi avaient réalisé « des progrès étonnamment importants ». D’autres responsables de l’UE ont déclaré que des accords n’avaient pas encore été trouvés sur les questions les plus controversées.

Les négociateurs sont en désaccord sur la rapidité avec laquelle mettre fin aux permis de CO2 gratuits que l’UE accorde aux industries pour les protéger de la concurrence étrangère. Ces permis seront supprimés au fur et à mesure que l’UE mettra en place un tarif frontalier sur le carbone conçu pour empêcher les entreprises nationales d’être sapées par des concurrents étrangers.

Les législateurs de l’UE veulent que 50% des permis gratuits soient progressivement supprimés avant 2030, le reste ayant disparu d’ici 2032 – bien avant le soutien des pays à la date de fin de 2036.

D’autres problèmes incluent un nouveau marché du carbone prévu pour imposer des coûts de CO2 aux fournisseurs de carburant pour les voitures et le chauffage des maisons, une politique de division que certains pays et législateurs craignent de provoquer un recul public.

Les revenus générés par le nouveau marché formeraient un fonds de 59 milliards d’euros pour indemniser les consommateurs confrontés à des factures plus élevées, dans le cadre de la proposition initiale de l’UE.

Mais les législateurs européens veulent exclure les consommateurs privés du nouveau marché du CO2, une position à laquelle s’opposent les pays de l’UE.

S’il est approuvé, le marché du carbone remanié constituera la pièce maîtresse d’un ensemble de 12 nouvelles politiques européennes conçues pour réduire plus rapidement les émissions de réchauffement de la planète.

Reportage de Kate Abnett; édité par John Stonestreet

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