Les partis français rejettent l’appel de Macron pour débloquer le Parlement | Nouvelles du monde


PARIS (Reuters) – Les partis français de gauche et de droite ont rejeté jeudi l’appel à l’aide du président Emmanuel Macron pour surmonter un parlement suspendu jeudi, exigeant qu’il clarifie les compromis qu’il était prêt à faire pour gagner leur soutien.

Avant de se rendre à un sommet de l’Union européenne à Bruxelles, Macron a prononcé mercredi soir un discours télévisé dans lequel il a reconnu que les élections législatives de ce mois-ci avaient mis à nu des « divisions profondes » dans la société française.

Écartant un gouvernement d’union nationale, il a appelé les chefs des partis rivaux soit à examiner d’éventuelles options de coalition avec son alliance centriste, soit à envisager de soutenir les réformes projet par projet de loi.

Mais le pari a été largement rejeté comme une tentative de rallier les autres à sa politique tout en faisant peu de concessions.

« S’il s’en tient à son projet, il n’a pas la majorité absolue », a déclaré la députée socialiste Valérie Rabault à la radio France Inter. « Ce sera lui qui bloquera la France, pas nous. »

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Bruno Retailleau, sénateur du parti des républicains de droite, considéré comme le meilleur espoir de Macron de faire adopter ses réformes économiques par le Parlement, a exclu toute forme de coalition, affirmant qu’il n’y avait aucune confiance en Macron.

« Pour nous, ce sera au cas par cas », a-t-il déclaré.

Louis Aliot, vice-président du Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, qui est désormais le deuxième parti au parlement, a également rejeté l’appel. Le leader d’extrême gauche Jean-Luc Melenchon a qualifié le discours de Macron de « ratatouille », un plat du sud fait en combinant des légumes avec beaucoup d’huile d’olive.

Les réactions offrent peu d’espoir d’une sortie rapide de l’impasse.

Les électeurs ont livré ce qui est pour la France un parlement suspendu rare, avec l’alliance centriste de Macron à 44 sièges de la majorité absolue, et l’extrême droite et une large alliance de gauche qui comprend l’extrême gauche luttant pour être la principale force d’opposition. Les conservateurs pourraient être des faiseurs de rois.

La porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, a qualifié l’implication de Macron selon laquelle il souhaitait que les partis clarifient leurs positions dans les 48 heures, affirmant que toute nouvelle consultation prendrait probablement des semaines.

« Il a entamé un dialogue qui ne se terminera pas après 48 heures », a-t-elle déclaré à la radio.

(Reportage de John Irish, Myriam Rivet, Benoit van Overstraeten; écrit par Mark John; édité par Robert Birsel)

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