Les législateurs exhortent l’UE à faire demi-tour pour soutenir la renonciation au brevet des vaccins


Le Parlement européen a exhorté l’Union européenne à revenir sur sa position et à soutenir une proposition de levée temporaire des droits de propriété intellectuelle (PI) pour les vaccins contre le COVID-19, soutenant la pression de nombreux pays en développement pour permettre une production accrue.

Les législateurs européens ont soutenu par 355 voix contre 263 une résolution sur l’accélération du déploiement mondial des vaccins, a annoncé jeudi le Parlement.

La résolution indique que seule une fraction des 11 milliards de vaccins nécessaires pour vacciner 70% de la population mondiale a été produite et que compter sur les promesses de doses excédentaires des pays les plus riches n’est pas suffisant.

Le texte dit que la politique commerciale internationale doit jouer un rôle dans la facilitation du commerce et la révision des règles mondiales de propriété intellectuelle.

L’Afrique du Sud et l’Inde font pression depuis huit mois auprès de l’Organisation mondiale du commerce pour une renonciation temporaire aux droits de propriété intellectuelle qui pourrait permettre à davantage de fabricants de produire des clichés.

Les pays développés qui abritent de grandes sociétés pharmaceutiques, y compris l’Union européenne, ont résisté, arguant qu’une dérogation ne stimulerait pas la production et pourrait saper la recherche et le développement futurs sur les vaccins et les thérapies.

La résolution non contraignante augmente la pression sur la Commission européenne pour qu’elle soit constructive dans les négociations de l’OMC. Cependant, il est peu probable qu’il change d’avis selon lequel le moyen le meilleur et le plus rapide d’augmenter la production est d’utiliser la flexibilité des règles de propriété intellectuelle existantes, comme il l’a proposé à l’OMC.

La Commission, qui supervise la politique commerciale de l’UE, a déclaré qu’elle n’était pas convaincue qu’une dérogation était la meilleure option.

La résolution met également les législateurs en désaccord avec le président du Conseil européen Charles Michel, qui a déclaré qu’une dérogation au brevet n’était « pas une solution miracle ».

La résolution du Parlement européen appelle au soutien de « négociations proactives, constructives et fondées sur des textes » pour la dérogation temporaire.

Le texte sera envoyé à la Commission, au Conseil, à tous les gouvernements et parlements de l’UE, au président de l’Organisation mondiale du commerce, aux gouvernements du G20 et à d’autres institutions internationales.

La résolution indique également qu’elle regrette les mesures prises par la Grande-Bretagne et les États-Unis pour créer un marché de revente pour vendre les vaccins excédentaires à d’autres pays industrialisés et exhorte à la fois à abolir les restrictions à l’exportation de vaccins et de leurs matières premières nécessaires.

Nos normes : les principes de confiance de Thomson Reuters.

Laisser un commentaire