Le sport dans les quartiers toujours en quête de financements


Nadia Hai et Roxana Maracineanu, respectivement ministres de la Ville et des Sports, se sont déplacées dans l’agglomération lyonnaise, vendredi 19 février, afin d’assurer la promotion des mesures pour le sport dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ( QPV) annoncées lors du Conseil interministériel des villes le 29 janvier dernier. Des annonces n’ont pas empêché les élus et les acteurs associatifs de demander un plan plus ambitieux, lors d’un Conseil national des solutions sur l’éducation et l’insertion par le sport organisé à Garges-lès-Gonesse le 1euh février.

Enveloppe dédiée aux équipements

Pour expliquer l’intérêt des 30 M € sur deux ans annoncés pour la construction ou la rénovation d’équipements sportifs dans les QPV, les deux ministres se sont appuyées sur l’exemple du sportif Jean-Jacques Rousseau à Vaulx-en-Velin , ville dirigée par Hélène Geoffroy (PS), vice-présidente de Ville et Banlieue. Financé à hauteur de 56 K € par l’Agence nationale du sport, cet équipement de plein air voit son anneau d’athlétisme, ses deux terrains de basket 3X3 et son aire de fitness utilisée par les associations et habitants, témoigne l’élue , qui assure que sa commune, labellisée Terre de jeux dans le cadre de la préparation des JO de 2024, «se mobilise pour faire rayonner le sport et rassemble autour de ses valeurs».

«Je suis heureuse que nous ayons pu négocier avec Bercy et avec le premier ministre pour obtenir l’enveloppe de 30 M €», commente Roxana Maracineanu, qui a cependant entendu les remarques quant à l’insuffisance de cette somme: «On pourra aller au-delà, promet-elle, en collaboration avec l’Anru. »Sa collègue de la Ville, Nadia Hai, dit avoir en effet« demandé que 50 M € soient fléchés pour des équipements sportifs dans les 2 Mrd € supplémentaires pour l’Anru annoncés lors du CIV ».

Participation des entreprises

«Mais on connaît le coût des équipements, poursuit la ministre des Sports. C’est entièrement nouveau, mais il faut que les entreprises s’engagent financièrement aux côtés de l’État et des collectivités. »Des partenariats public-privé qui sont le quotidien de l’association Sport dans la ville, qui a également reçu les deux ministres, le 19 février, à son siège et campus lyonnais.

Grâce à des financements de l’ANCT et du ministère des Sports, mais aussi à de nombreuses entreprises partenaires (Arkema, Crédit agricole Centre-Est…) et fondations (Olympique lyonnais, Société générale, FDJ…), cette association accueille chaque année 7000 jeunes de 6 à 20 ans. Elle a construit et anime 46 centres sportifs dans quatre régions, et projette d’en créer 20 supplémentaires en quatre ans. C’est l’un des engagements pris dans le cadre du programme Héritage de Paris 2024, avec l’ouverture d’un centre de «vacances apprenantes» dans la Drôme ou encore celle, à Pantin, d’un campus similaire à celui de Lyon. Au sein de ce dernier, les jeunes sont aussi accompagnés dans leur parcours vers l’emploi ou la création d’entreprise.

Renforcement du dispositif Sésame

Dans le cadre du plan «Un jeune, une solution», 12 M € supplémentaires sont attribués au dispositif «Sésame vers l’emploi dans le sport et l’animation pour les métiers de l’encadrement» (Sesame), piloté par le ministère des Sports. Ce dispositif permet à des jeunes sans emploi ni qualification de préparer un brevet professionnel ou un diplôme d’État dans les métiers du sport ou de l’animation. Chaque année, depuis 2015, 1500 personnes en bénéficier, dont 79% sont des questions de QPV ou de ZRR, et avec un taux de réussite aux examens de 70%. Le financement supplémentaire annoncé doit permettre d’accompagner 3000 jeunes de plus d’ici 2022 et sur des parcours plus longs.

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