Le revenu de remplacement sort de l’actualité


Avec le nouveau volet d’aides, présenté lundi, la mise en place d’un « chômage partiel pour indépendants » semble moins urgente. Le patronat en pratique et le gouvernement ne se fait pas prier pour retirer ce dossier de l’agenda social.

Patrick JACQUEMOT

Patrick JACQUEMOT

Avec le nouveau volet d’aides, présenté lundi, la mise en place d’un « chômage partiel pour indépendants » semble moins urgente. Le patronat en pratique et le gouvernement ne se fait pas prier pour retirer ce dossier de l’agenda social.

Lex Delles, pompier. En tout cas, le ministre des Classes moyennes aura réussi à éteindre le feu qui couvait depuis jeudi dernier. Plus précisément depuis que le ministre du Travail avait évoqué la prochaine mise en place d’un revenu de remplacement. Certes, Dan Kersch accédait sur le fond à une demande maintes fois renouvelée par divers organismes (Jonk Handwierk et Fédération des artisans en tête). Mais dans la forme le vice-premier ministre socialiste réussissait à raviver les tensions entre partenaires sociaux.


Lokales, Démo Horesca, Covid-19, Coronavirus, Chris Karaba / Luxemburger Wort

Annoncée dès jeudi soir, peu de temps après la fin de la manifestation organisée place d’Armes, la mise en place de mesures complémentaires pour les bars, cafés et restaurants a été détaillée vendredi. Revue de détail.


Lundi, Lex Delles avait évité de mettre les pieds dans le conflit naissant. Le jeune ministre DP préférant sagement se limiter à bien vendre le package, «» avantageux à ses yeux, de nouvelles aides. Plus d’argent, plus longtemps à plus de monde: le message en euros a vite apaisé les esprits, en tout cas côté patronat.

Michel Reckinger, président de l’UEL, un salué d’effort financier du gouvernement. Romain Schmit, secrétaire général de la Fédération des artisans, se montre tout aussi reconnaissant: «La solution Delles apparaît comme un bon remède aux problèmes immédiats des indépendants». Mieux le niveau et la diversité des soutiens proposés seraient tels que la question du revenu de remplacement apparaît désormais comme caduque. Comme si le soudain gonflement des aides aux coûts non couverts avait rendu la rémunération demandée hors de propos.

Une injustice

Mardi, le gouvernement a saisi la balle. Dans un communiqué partagé, les ministres du Travail et des Classes moyennes prenant note «avec satisfaction» que l’Union des Entreprises Luxembourgeoises (UEL), partage avec eux le sentiment que ce volant d’aides «offre la meilleure protection possible».

Mais si l’incendie semble éteint, les braises sont encore rougeoyantes. «A terme, il faudra avoir ce débat sur le revenu de remplacement», indique la FDA. «C’est une injustice qu’en cas de coup dur les indépendants (qui cotisent et payent des impôts) ne soient pas traités au même titre que les autres salariés qui, eux, bénéficient du chômage partiel et donc de 80% de leur rémunération assurée », poursuit Romain Schmitt.


La hausse du salaire minimum sera à prendre en compte à partir des salaires versés au 1er janvier 2019.

L’intérêt des libéraux belges pour un revenu de base généralisé esquisse à son tour le retour du social en politique.


Et quitte à rassembler les partenaires sociaux, alors autant s’attaquer au régime de sécurité sociale des indépendants. L’accord de coalition gouvernementale prévoit, lui aussi, de réviser ce dispositif.

«Mais pour l’instant, passons la crise, temporise-t-on côté patronal. Le plan d’aides semble tenir la route, testons-le. C’est la priorité bien plus que d’envenimer la situation avec des querelles stériles ». Litiges qui n’auront pas lieu, le 23 février prochain. La date de rencontre entre ministres, syndicats et patronat a été rayée de l’agenda.

Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.


Sur le même sujet



Laisser un commentaire