Le Qatar veut racheter Manchester United : 5 minutes pour comprendre ce que ça peut changer pour le PSG


Après une visite diplomatique à Rome, l’émir du Qatar devrait faire un crochet par Paris pour assister ce mardi soir (21 heures), au choc entre le PSG et le Bayern Munich. Sa présence n’est pas anodine et rassurera, peut-être, ceux qui se demandent si l’intérêt du Qatar pour Manchester United ne masque pas un futur un projet de retrait parisien. Car cette opération de plusieurs milliards d’euros suscite bien des interrogations en France.

Où en est la vente de MU ?

Propriétaire de Manchester United depuis 2005, la famille Glazer a mis le club en vente et espère en tirer plus de 5 milliards d’euros. Une somme pharaonique pour un club iconique qui suscite l’intérêt aux quatre pièces du monde. Le premier à s’être dévoilé est Jim Ratcliffe, propriétaire d’Ineos et de l’OGC Nice, mais son offre serait très éloignée des prétentions des Glazer. D’autres noms circulent, comme Elon Musk, lui aussi grand fan des Red Devils. Après avoir repris Twitter, le patron de Tesla aimerait faire du football son nouveau terrain de jeu.

Mais à ce jour, le candidat le plus vraisemblable vient du Moyen-Orient. Le Qatar s’apprête à faire une offre conséquente qui le placerait en pole position. Doha se montre raisonnablement confiant même si la rumeur d’une offre saoudienne visant à faire monter les enchères ne manque pas d’agacer certains dignitaires. Les candidats au rachat du club anglais ont jusqu’à ce vendredi 17 février pour faire une offre formelle auprès de Raine Group, la banque d’affaires en charge de cette vente.

Pourquoi le Qatar veut racheter Manchester United ?

Au Qatar, personne ne s’intéresse à la Ligue 1. Les exploits de Messi et Mbappé sont juste scrutés au moment de la Ligue des champions. Comme dans beaucoup d’autres parties du monde, le seul championnat qui passionne est la Premier League. La nouvelle génération grandit en se nourrissant des exploits de Manchester City, Liverpool ou Arsenal. L’émir du Qatar, qui a suivi ses études supérieures en Angleterre à la fin des années 1990, est lui-même fortement imprégné par la culture britannique. Fan de tennis et de football, il a toujours eu un club dans son cœur : Manchester United… Ce projet est son projet, sa volonté.

Mais il repose aussi sur des raisons pragmatiques. Le Qatar cherche depuis longtemps à investir en Premier League, un championnat beaucoup plus porteur que la Ligue 1 économiquement et en termes d’image. Nasser Al-Khelaïfi a eu de longues discussions avec les dirigeants de Leeds ou ceux de Newcastle avant l’arrivée des Saoudiens. Cela n’a pas abouti. Quand la famille Glazer a décidé de mettre son club en vente à l’automne 2022, tous les dirigeants qataris étaient accaparés par la préparation de leur Coupe du monde. Ils ont pris le dossier MU à bras-le-corps en janvier et sont désormais prêts à formuler une offre grosse pour enlever la mise.

Quelles seraient les conséquences sur le PSG ?

Contrairement à ce qui peut circulaire, l’offre n’émanera pas de Qatar Sports Investments (QSI), le propriétaire du PSG. Ni de Qatar Investments Authority (QIA) dont QSI est une filiale. Les lois de l’UEFA empêchent un même propriétaire de posséder deux clubs engagés en Coupe d’Europe, Doha réfléchit à un montage qui pourrait à un fonds d’investissement indépendant de prendre le contrôle de Manchester United. Cela n’a rien d’illégal, Red Bull l’a mis en place avec Leipzig et Salzbourg. Théoriquement, le PSG garderait son autonomie. En pratique, le PSG peut craindre de ne plus être la priorité de Doha compte tenu de l’investissement pharaonique que représente Manchester.

Outre le prix d’acquisition, il faudra ajouter des fonds pour moderniser le stade et un centre d’entraînement vieillissant. À Manchester, les Qataris seraient chez eux… Ce qui n’est pas le cas à Paris où il n’est pas question qu’ils deviennent propriétaires du Parc des Princes. Alors que les relations avec la Mairie de Paris tournent au dialogue de sourd, il ne faut rien exclure même si les solutions ne sont, pour l’heure, que des choix par défaut.

Les dignitaires qataris, à commencer par Nasser Al-Khelaïfi, se sentent trahis par Anne Hidalgo. Ce sentiment peut accélérer certaines réflexions au moment où le Qatar s’apprête à ouvrir la capitale du PSG. Ce que beaucoup interprètent comme un premier pas en arrière. Les élus parisiens devront le prendre en compte au moment où ils renoueront le dialogue avec Nasser Al-Khelaïfi pour évoquer l’avenir du Parc des Princes.

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