BOVINE : le pacte de société aborde la durabilité du secteur de l’élevage français

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BOVINE : le pacte de société aborde la durabilité du secteur de l’élevage français

28 juillet 2021

Ces dernières années, le permis social d’exploitation du secteur de l’élevage a été remis en cause par des inquiétudes selon lesquelles son impact sur l’environnement est trop important. En France, un groupe interprofessionnel, Interbev, aborde de manière proactive les préoccupations sociétales en réunissant les principales parties prenantes pour discuter, rechercher et améliorer les aspects du secteur, écrit Melanie Epp pour The Cattle Site.

L’idée est de créer un modèle durable accepté par tous. Caroline Guinot d’Interbev a expliqué le fonctionnement du pacte lors d’une récente réunion publique de BovINE sur la durabilité de l’élevage bovin européen.

Créée en 1979, Interbev est une association interprofessionnelle qui rassemble les principaux acteurs de la filière animale en France : éleveurs, distributeurs, transformateurs et détaillants, ou encore ONG et consommateurs. Il existe 22 organisations nationales, 12 comités régionaux et cinq secteurs, à savoir les bovins, les veaux, les moutons, les chevaux et les chèvres, sous son égide.

L’objectif de l’association est d’avoir un dialogue ouvert et constructif avec les parties prenantes pour aider à mener à bien un travail permettant une amélioration collective. Les domaines de préoccupation comprennent l’environnement et les pratiques en matière de bien-être animal.

L’association a également pour objectif de fournir une viande de haute qualité avec une priorité donnée aux labels officiels de qualité et d’origine, notamment Label Rouge et Bio. Des évaluations régulières leur permettent de mieux répondre aux attentes sociétales.

Enfin, Interbev promeut une rémunération équitable pour tous les travailleurs du secteur.

La même année, Interbev a développé le Pacte pour l’engagement sociétal. L’objectif du pacte est d’apporter des réponses aux questions parfois difficiles posées par les médias, les ONG et les consommateurs : les animaux sont-ils bien traités ? Comment le bétail est-il nourri ? Est-ce que manger de la viande est sain ? Mangeons-nous trop de viande ? Les agriculteurs reçoivent-ils un salaire équitable ? Quel est l’impact de la production animale sur l’environnement ? Comment les animaux sont-ils abattus ?

Guinot a déclaré que si ces questions sont certainement légitimes, elles sont parfois traitées de manière très agressive, ce qui rend la conversation difficile. A travers le pacte, les membres d’Interbev évaluent ces questions à la recherche de solutions viables et de pistes d’amélioration.

Les consultations ont débuté en 2013 et ont porté, dans un premier temps, sur le climat d’élevage des bovins allaitants. En 2015, le groupe a publié un document décrivant ses conclusions. Le document était prêt avant les discussions sur la politique agricole commune (PAC) 2021 en 2015.

« Nous avons pu le présenter devant des décideurs, précise Guinot. « C’était très important pour montrer notre engagement à réduire les émissions de CO2 de notre secteur. »

L’acceptation du document au niveau européen a donné au groupe l’élan nécessaire pour aller de l’avant avec le pacte, en s’attaquant cette fois à la pérennité globale du secteur. En 2015, les Nations Unies ont adopté un programme d’objectifs de développement durable à atteindre d’ici 2030. Le Pacte d’engagement sociétal d’Interbev a été élaboré en tenant compte des objectifs de développement durable les plus pertinents pour le secteur de l’élevage français.

Encore une fois, l’idée était d’adopter une approche collective qui encourageait un dialogue continu entre toutes les parties, mais toujours avec les dernières recherches et développements à l’esprit. Le cadre fourni aide les entreprises qui souhaitent lancer leurs propres objectifs de développement durable, a déclaré Guinot, et leur donne un point de référence.

En 2017, le groupe a travaillé en étroite collaboration avec des ONG pour aborder les questions de bien-être animal. L’un des sujets de discussion, par exemple, était l’utilisation des vaccins.

« Nous commençons par partager une première évaluation de la situation, puis essayons d’identifier sur quoi nous sommes d’accord et sur quoi nous ne sommes pas d’accord », a déclaré Guinot. « Nous essayons de réaffirmer et d’insister sur l’importance vitale de l’élevage bovin en termes d’impact social et économique pour les différents pays.

En travaillant avec des ONG, Interbev aborde des questions sur la durabilité et l’importance de la viande dans l’alimentation. En termes de durabilité, les trois principaux domaines d’intervention sont la protection de l’environnement, l’atténuation du changement climatique, l’autonomie des exploitations et la lutte contre l’importation de viande produite en non-respect des normes de production du pays. Concernant le bien-être, le groupe a évalué le transport vers les abattoirs et la juste rémunération des personnes travaillant dans le secteur.

Une fois les discussions et l’analyse terminées, Interbev a rédigé un rapport de durabilité. Publié en 2020, le rapport souligne l’engagement de l’industrie française de la viande et de l’élevage en faveur du développement durable et de la responsabilité.

Son succès ne serait pas possible sans une communication claire et ouverte entre tous les acteurs du secteur, y compris les ONG et les consommateurs. Guinot a souligné l’importance de travailler avec un tiers médiateur présent lors des discussions. Avant le début des pourparlers, les informations factuelles étaient partagées entre toutes les parties et le vocabulaire couramment utilisé était clairement défini.

Enfin, Guinot a souligné l’importance d’inclure les ONG dans le forum et de discuter ouvertement des questions qui leur sont importantes. Mais peut-être le plus important, a-t-elle dit, est que ces conversations adoptent une approche intersectionnelle. Ce n’est qu’alors qu’ils seront en mesure de répondre avec succès aux préoccupations de la société.







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