Le Haut conseil des finances publiques juge « volontariste » La prévision de croissance du gouvernement


L’executif table sur un rebond de 8% de l’économie française en 2021. Mais les « très fortes incertitudes » autour de la pandémie font encore douter de la faisabilité de cet objectif.

Le Haut conseil des finances publiques (HCFP) a jugé lundi « volontariste » Ampleur du rebond de l’économie française pour 2021 prévue par le gouvernement (+ 8%), alertant aussi sur les « très fortes incertitudes » que fait peser l ‘épidémie de Covid-19 sur son projet de budget.

Dans son avis sur le projet de budget pour 2021, le HCFP estime que les prévisions du gouvernement sur le niveau d’activité, d’emploi ou de dépenses sont « plausibles » ou « vraisemblables » et que la prévision de déficit est « atteignable » . Mais il met en garde sur le fait que la « soutenabilité » de la dette constituera un « enjeu central » à moyen terme.

Après une chute du produit intérieur brut (PIB) de 10% assister cette année, le gouvernement table l’an prochain sur un rebond de 8%. Cette ambition pour 2021 est plus importante que celles effectuées par la Banque de France ou l’OCDE, souligne le HCFP.

S’il juge « prudente » la prévision du gouvernement sur l’évolution du niveau d’épargne des ménages, le Haut conseil pointe les hypothèses faites par l’exécutif sur d’autres aspects, comme les exportations, l’investissement des entreprises ou investissement public.

« La contribution des échanges extérieurs à la croissance être légèrement inférieure à ce que prévoit le gouvernement », qui compte sur un « rattrapage substantiel », même dans les secteurs les plus touchés, note-t-il par exemple.

Sur la situation des finances publiques, si la France ne risque pas de voir Bruxelles déclencher contre elle la procédure de déficit excessif, les règles européennes ayant été mises en suspens jusqu’à l’an prochain, le HCFP appelle cependant à « la plus grande vigilance « à moyen terme.

La soutenabilité des finances en jeu

Le déficit public devrait ainsi se creuser à 10,2% du PIB cette année, puis être ramené à 6,7% l’an prochain. Et la dette publique s’envoler à 117,5% en 2020, avant de redescendre légèrement à 116,2% en 2021.

Il souligne notamment que la crise aura un impact sur les capacités de production de l’économie et sur le capital humain, ce qui devrait « diminuer le PIB potentiel (capacité de production de l’économie) par rapport à sa tendance d’avant- crise et donc la capacité de rebond de l’économie « , et conduirait à accroître le déficit structurel.

Ce dernier, qui ne tient pas compte des éléments conjoncturels creusant le déficit, est ainsi évalué à -3,6% en 2021 par le gouvernement.

«Dans un contexte de croissance potentielle affaiblie rend plus difficile la réduction du déficit, la soutenabilité à moyen terme des finances publiques constitue un enjeu central de la stratégie financière de la France», présente le HCFP.

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