Le gouvernement français abandonne un projet de loi limitant le tournage de policiers | Nouvelles des protestations


Un responsable du parti au pouvoir a déclaré qu’un projet de loi controversé sera «réécrit» après le tollé.

Le gouvernement français a abandonné un projet de loi controversé sur la sécurité qui aurait restreint le droit de filmer des policiers en action après une opposition croissante et des manifestations de masse contre celui-ci.

« Le projet de loi sera entièrement réécrit et une nouvelle version sera soumise », a déclaré lundi Christophe Castaner, chef du parti au pouvoir du président Emmanuel Macron au Parlement français.

Des dizaines de milliers de personnes dans des villes de toute la France ont défilé samedi contre le projet de loi, avec des dizaines de blessés lors d’affrontements avec la police à Paris.

Le projet de loi a été adopté par l’Assemblée nationale plus tôt en novembre, même s’il fallait encore l’approbation du Sénat.

L’un de ses éléments les plus controversés a été l’article 24, qui visait à criminaliser la publication d’images de policiers en service dans l’intention de porter atteinte à leur « intégrité physique ou psychologique ».

En vertu de cet article, les contrevenants encouraient des peines allant jusqu’à un an de prison et des amendes de 45 000 euros (53 760 dollars) pour avoir partagé des images de policiers.

Les manifestants ont demandé le retrait de l’article, affirmant qu’il contredit « les libertés publiques fondamentales de notre République ».

Les syndicats des médias ont également déclaré qu’il pourrait donner à la police le feu vert pour empêcher les journalistes – et les utilisateurs des médias sociaux – de documenter les abus.

La controverse a été intensifiée par une vidéo montrant le passage à tabac et les abus raciaux d’un homme noir la semaine dernière.

Le cas de Michel Zecler a choqué la France, des célébrités et des politiciens condamnant les actions des officiers.

Macron a qualifié vendredi l’incident d' »attaque inacceptable » et a demandé au gouvernement de faire des propositions pour « lutte contre la discrimination ».

Les images du passage à tabac de Zecler sont apparues quelques jours après que la police était déjà sous le feu de l’expulsion forcée d’un camp de migrants dans le centre de Paris, où des journalistes sur le terrain ont enregistré des brutalités policières.

Lundi, un juge d’instruction parisien a inculpé quatre policiers pour voies de fait par personne dépositaire de l’autorité publique en lien avec l’agression de Zecler. Trois ont également été accusés d’avoir fabriqué leur déclaration sur l’incident.

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