le décès du prix Nobel confirmé, l’Élysée lui rend hommage


Mort de Luc Montagnier : le décès du prix Nobel confirmé, l'Élysée lui rend hommage

MONTAGNIER. Luc Montagnier est mort à l’âge de 89 ans, mardi 8 février 2022. Ayant reçu le prix Nobel de médecine pour avoir dirigé les recherches sur la découverte du Sida, il était particulièrement controversé ces derniers mois étant donné ses prises de positions sur la la crise du Covid-19 était controversée.

Le Professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008, est mort, mardi 8 février 2022, comme l’a annoncé France-Soir. Une information dévoilée par le Docteur Gérard Guillaume, collaborateur de Luc Montagnier, et qui a été révélée par la mairie de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) auprès de Vérifier les nouvelles. Si, pour l’heure, sa famille n’a pas communiqué officiellement, Sudradio avait également évoqué le décès du biologiste. Ce jeudi 10 février au soir, l’Élysée a réagi dans un communiqué pour rendre hommage au professeur et « salue sa contribution majeure à la lutte contre le Sida, qui reste l’un des grands défis médicaux et scientifiques du XXIe siècle ». De même, le professeur Didier Raoult lui a également rendu hommage, évoquant « un homme dont l’originalité, l’indépendance et les découvertes sur l’ARN ont permis la création du laboratoire qui a isolé et identifié le virus du Sida ». Luc Montagnier est décédé à l’âge de 89 ans à l’hôpital de Neuilly-sur-Seine.

Devant l’absence de confirmation rapide du décès de Luc Montagnier de la part de son entourage, aucun média traditionnel n’a rapidement traité le sujet. De nombreux messages sont également afflués sur les réseaux sociaux, émis principalement par des personnalités affiliées aux mouvements dénonçant la gestion de la crise du coronavirus en France et la stratégie vaccinale pour critiquer l’absence d’article. Didier Maïsto, René Chiche ou encore l’avocat des « anti-vax » Fabrice Di Vizio ont fustigé un « silence médiatique », tandis que l’information était en cours de vérification. Fabrice Di Vizio a par ailleurs démontré que « l’absence d’hommage d’Olivier Véran ou Emmanuel Macron serait un scandale sans nom et entacherait définitivement ce gvt du sceau de l’infamie ». Pour l’heure, ni le ministre de la Santé, ni le président de la République, ne se sont exprimés.

Découverte du VIH et prix Nobel

Si sa fin de vie a été marquée par des discours très critiques à l’égard de l’épidémie de Covid et des vaccins, Luc Montagnier fut membre du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dès 1960, à l’âge de 28 ans ans, tout en intégrant les instituts Curie et Pasteur. Ce spécialiste de la virologie gravit les échelons, a reçu de nombreuses distinctions pour ses travaux, prend le directeur de l’unité d’oncologie virale de l’institut Pasteur et participe à une importante découverte en 1983 : celle du VIH. Le 20 mai 1983, l’équipe de l’unité d’oncologie virale de l’Institut Pasteur, dirigée par le professeur Luc Montagnier, identifie pour la première fois le virus responsable de l’Asdi.

Un point de bascule dans sa carrière. Luc Montagnier devient alors directeur du département  » Sida et rétrovirus  » à l’institut Pasteur, mais aussi professeur à l’université de New-York et prend la direction de la Fondation mondiale recherche et prévention Sida. Le Graal est décroché en 2008 lorsque, le 6 octobre, il reçoit le Prix Nobel de physiologie ou médecine aux côtés de Françoise Barré-Sinoussi, pour la découverte du VIH.

De nombreuses controverses sur le Covid-19

Auteur de 350 publications scientifiques et à l’origine de pas moins de 750 brevets, sa chute fut aussi vertigineuse que son ascension. Accusé de charlatanisme dans les années 2000, il avait soutenu des théories sans fondements scientifiques comme la « mémoire de l’eau » ou le traitement du sida par homéopathie, et celui de l’autisme à l’aide d’antibiotiques. Auréolé d’une distinction prise par tous les scientifiques, Luc Montagnier a utilisé sa notoriété pour s’opposer aux onze vaccins obligatoires en France. En 2017, 106 académiciens dénonçaient ses propos. Je vieillis, mais mon cerveau est intact. Mes activités me tiennent en vie », confiait-il au Monde en 2018, alors qu’il finissait de se battre contre une maladie nosocomiale. Certains l’accusent d’être atteint de la « maladie du Nobel » : après avoir reçu un prix Nobel, il s’agit de la volonté de travailler sur des sujets sans avoir les compétences requises, ou d’élaborer des théories pseudo-scientifiques ..

Luc Montagnier avait à nouveau tenu des propositions controversées lorsque le Covid-19 est apparu. Le 16 avril 2020, il avait déclaré sur CNewss’appuyant sur une étude controversée :  » Nous en sommes arrivés à la conclusion qu’il y a eu une manipulation sur ce virus. Une partie, je ne dis pas le total. Il y a un modèle qui est le virus classique, venant surtout de la chauve-souris, mais auquel on a ajouté par-dessus des séquences du VIH. Ce n’est pas naturel, c’est un travail de professionnel, de biologiste moléculaire, d’horloger des séquences. Dans quel but ? Je ne sais pas (…). Une de mes hypothèses est qu’ils ont voulu faire un vaccin contre le sida.  » Une théorie invalidée par les scientifiques qui ont tous évoqué une origine animale du virus.

Biographie de Luc Montagnier

Né à Chabris (Indre) le 18 août 1932, le professeur Montagnier est fils d’un expert-comptable et d’une mère au foyer. A Poitiers, il mène des études de sciences et de médecine, et côtoie le professeur Pierre Gavaudan qui l’initie à une nouvelle discipline : la biologie moléculaire. Il se spécialise ensuite en virologie lors de ses recherches à l’Institut Curie de Paris et intègre l’Institut Pasteur où il dirige l’unité d’oncologie virale de 1972 à 2000. En 1983, il est à la tête d’une équipe (avec notamment Jean-Claude Chermann et Françoise Barré-Sinoussi) qui identifient le virus VIH responsable du Sida. A la suite de cette découverte, il prend la tête du tout nouveau département de l’Institut Pasteur : « Sida et rétrovirus », de 1991 à 1997. Il est ensuite professeur à l’université de New York. Membre de l’Académie des sciences et de médecine, il prend la tête de la Fondation mondiale recherche et prévention sida qu’il a créé en 1993. C’est la consécration pour Luc Montagnier le 6 octobre 2008 : il reçoit le Prix Nobel de physiologie ou médecine aux côtés de Françoise Barré-Sinoussi, pour la découverte du VIH.



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