L’Arkansas interdit tous les avortements sauf en cas d’urgence médicale


(Reuters) – L’Arkansas interdira tous les avortements sauf en cas d’urgence médicale à partir d’août en vertu d’une loi signée mardi par le gouverneur Asa Hutchinson, une mesure qui sera la réglementation la plus stricte du pays sur l’avortement si elle n’est pas annulée par un tribunal.

PHOTO DE DOSSIER: L’ancienne représentante Asa Hutchinson (R-AR), consultante de la National Rifle Association, discute des conclusions et des recommandations du programme National School Shield au National Press Club de Washington le 2 avril 2013. REUTERS / Gary Cameron / Fichier photo

La restriction de l’avortement, comme beaucoup d’autres adoptées dans les États républicains ces dernières années, fait partie d’un effort conservateur pour inciter la Cour suprême des États-Unis à annuler Roe v.Wade, l’affaire historique de 1973 qui garantit le droit d’une femme à l’avortement.

L’interdiction de l’avortement dans l’Arkansas ne fait aucune exception dans les cas de viol ou d’inceste et va plus loin que les restrictions à l’avortement adoptées en Caroline du Sud et dans d’autres États, qui ont interdit la procédure à partir de six semaines de grossesse.

L’Alabama est le seul État à avoir récemment adopté une politique anti-avortement aussi radicale, lorsque l’État a fait un crime pour que les médecins pratiquent des avortements, sauf pour sauver la vie d’une mère en 2019. Cette loi a été invalidée par un tribunal fédéral.

«Gouverneur Hutchinson: nous vous verrons au tribunal», a écrit mardi la section de l’Arkansas de l’American Civil Liberties Union sur Twitter.

Hutchinson, un républicain, a déclaré dans un communiqué qu’il aurait préféré des exceptions pour le viol et l’inceste, ce qui, selon lui, aurait amélioré les chances de la loi d’un examen favorable par la Cour suprême des États-Unis. Il a dit l’avoir signé en raison de son «soutien législatif écrasant».

La loi est en contradiction avec «les précédents contraignants de la Cour suprême des États-Unis, mais l’intention de la loi est de préparer le terrain pour que la Cour suprême renverse la jurisprudence actuelle», indique le communiqué du gouverneur.

La loi doit entrer en vigueur en août, 90 jours après l’ajournement prévu de la législature dirigée par les républicains.

L’avortement est l’un des problèmes les plus controversés aux États-Unis, les opposants citant des croyances religieuses pour le déclarer immoral, tandis que les militants des droits à l’avortement disent que la procédure est des soins de santé de base et que les restrictions privent les femmes du contrôle de leur corps.

Planned Parenthood, fournisseur de soins de santé pour femmes et d’avortement, a dénoncé la loi de l’Arkansas et a déclaré que les politiciens devraient se concentrer davantage sur la réponse de l’État au COVID-19 et les efforts de vaccination dès maintenant.

«Nos patients méritent mieux. Planned Parenthood travaillera aux côtés de ses partenaires pour lutter contre cette attaque contre nos droits et libertés », a déclaré le président du Planned Parenthood Action Fund, Alexis McGill Johnson, dans un communiqué.

Édité par David Gregorio

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