La mort de l’avocat Emmanuel Gaillard, spécialiste de l’arbitrage international


L'avocat Emmanuel Gaillard.

Spécialiste mondial de l’arbitrage international, Emmanuel Gaillard est mort le 1euh avril, à Paris, à l’âge de 69 ans.

Né à Chambéry le 1euh janvier 1952, Emmanuel Gaillardie étudie le droit privé et le droit pénal à l’université Panthéon-Assas (Paris-II) avant de prêter serment au barreau de Paris, en 1977. Il rédige une thèse remarquée sur «Le pouvoir en droit privé» , en 1981, et est reçu à l’agrégation des facultés de droit l’année suivante.

S’ensuit une longue carrière universitaire: il enseigne successivement le droit international privé, le droit communautaire et le droit de l’arbitrage commercial international (ce mécanisme de règlement des différends par lequel les parties soumettent à des arbitres qu’ils désignent la résolution de leurs litiges, plutôt que de s’adresser au juge étatique) aux universités de Lille-II et Paris-XII et, enfin, à l’école de droit de Sciences Po. A partir de 2014, il est enseigne dans les prestigieuses universités de Yale et de Harvard (Etats-Unis). A Harvard, où il a déjà passé une année en 1984, il est le premier professeur invité français à enseigner le droit international privé. Parallèlement à ses activités universitaires, Emmanuel Gaillard poursuit une carrière d’avocat et s’associe, en 1985, chez Bredin Prat.

Visionnaire

L’un de ses dossiers l’amène alors à travailler aux côtés du cabinet américain Shearman & Sterling sur l’arbitrage entre la société pétrolière américaine Panhandle et l’entreprise gazière algérienne Sonatrach, le client qui l’a accompagné tout au long de sa carrière. En 1987, il rejoint Shearman & Sterling pour y développer les activités de contentieux.

Visionnaire, il y crée le département d’arbitrage international, qu’il dirigera pendant près de trente-cinq ans, l’imposant Paris comme le centre névralgique de l’activité. Emmanuel Gaillard devient rapidement un spécialiste mondialement reconnu du sujet. En 2011, il fonde et devient président de l’Académie internationale pour le droit de l’arbitrage.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi La Russie condamnée en appel à payer 50 milliards de dollars aux anciens actionnaires de Ioukos

Intervenu dans des centaines d’arbitrages (y compris la très médiatique affaire dite Adidas, dans laquelle il avait défendu Bernard Tapie), son fait d’armes le plus illustre est obtenu, en 2014, la condamnation de la Fédération de Russie à verser 50 milliards de dollars (environ 37,5 milliards d’euros de l’époque) aux actionnaires majoritaires de l’ancien géant pétrolier Ioukos au titre de dommages et intérêts pour l’expropriation par l’Etat russe de leur investissement dans la société. Les suites de cette bataille juridique, qu’il aura mené pendant plus de dix ans, se poursuivivent encore devant plusieurs juridictions nationales concernant notamment l’exécution de la sentence de condamnation.

Il vous reste 32,98% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Laisser un commentaire