la Jamaïque face à « l’extrême désorganisation » de sa fédération


Les joueuses jamaïcaines, qui débuteront ce Mondial en Australie et en Nouvelle-Zélande dimanche à Sydney face à l’équipe de France à 12h00 (heure de Paris), reprochent notamment à leur fédération le manque de matches amicaux avant le tournoi.

Réunies en stage à Amsterdam pour préparer leur deuxième Coupe du monde consécutive, les Reggae Girlz n’ont pu jouer un match de préparation qu’à leur arrivée à Melbourne, s’imposant face au Maroc (1-0), le 16 juillet.

« Le stage était bien. J’aurais aimé jouer un match, ce qui aurait été un vrai test mais c’était bien quand même », avait déclaré le sélectionneur Lorne Donaldson sur la chaine de télévision caribéenne Sportsmax.

Également mécontentes des retards de paiements des primes de matches, les joueuses ont publié le mois dernier un communiqué pour exiger des changements de la part de la fédération.

« Ces derniers mois, en raison de l’extrême désorganisation, nous avons manqué plusieurs sessions de matchs amicaux de la Fifa. Cela va inévitablement impacter notre préparation pour l’Australie », avaient-elles déploré.

Avant leur opposition face au Maroc, le dernier match des Reggae Girlz remontait au mois d’avril, face à Sheffield United, club de deuxième division anglaise.

Les Jamaïcaines ont longtemps dû lutter pour obtenir les ressources nécessaires pour participer aux compétitions internationales. Pendant des années, l’équipe a dépendu de l’aide financière de Cedella, la fille de Bob Marley, et les espoirs soulevés par une deuxième Coupe du monde consécutive semblent avoir été vain.

Le facteur Shaw

Il y a quatre ans, la Jamaïque avait participé à sa première phase finale lors du Mondial en France. Tombées dans une poule difficile au côté du Brésil, de l’Italie et de l’Australie – trois nations à l’histoire dans le football féminin et aux ressources plus importantes – les Jamaïcaines avaient été éliminées après trois défaites.

Mais en Australie et en Nouvelle-Zélande, tout porte à croire qu’elles pourraient faire mieux, malgré les conflits internes et un groupe une nouvelle fois relevé.

Face au Brésil, à la France et au Panama, l’optimisme des Caribéennes repose sur la présence de la prolifique Khadija Shaw, élue joueuse de l’année de la zone Concacaf (Amérique du Nord, centrale et Caraïbes) et auteure de 55 buts en 38 sélections avec la Jamaïque.

Plus grande star du football féminin dans les Caraïbes, Shaw a également inscrit 31 buts en 30 matches cette saison avec Manchester City.

« Je ne suis pas surprise par ce qu’elle réalise et elle a encore une marge de progression énorme, c’est assez effrayant pour être honnête », a confié la défenseure anglaise Alex Greenwood, sa coéquipière à Manchester City.

« Je pense qu’elle peut devenir la meilleure joueuse du monde si elle le veut », a-t-elle ajouté.

Au-delà de Shaw, l’équipe jamaïcaine regorge de joueuses évoluant en Europe et en Amérique du Nord: la milieu de terrain de Tottenham Drew Spence, la défenseure de Fleury (France) Chantelle Swaby et l’attaquante des Florida State Seminoles Jody Brown seront à suivre pendant ce Mondial.

« Nous n’allons pas à la Coupe du monde pour nous lamenter (…), nous avons l’intention de sortir du groupe », a prévenu le sélectionneur Lorne Donaldson.

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