La France déploie une grande force pour sécuriser le référendum en Nouvelle-Calédonie


La France a détaillé un dispositif sécuritaire sans précédent pour le troisième et dernier référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie le 12 décembre.

Les autorités françaises ont fait cette annonce alors que le FLNKS, indépendantiste, appelait ses partisans à boycotter le vote après que la France ait refusé de le reporter à l’année prochaine.

Si l’appel est entendu, la partie anti-indépendantiste est presque certaine d’avoir à nouveau la majorité comme elle l’a fait lors des référendums de 2018 et 2020.

Pour garantir un processus de vote sûr en décembre, le haut-commissaire français Patrice Faure a déclaré que 1 400 policiers armés seraient acheminés par avion de France, dont 15 unités mobiles.

Haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie, Patrice Faure

Haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie, Patrice Faure
Photo: Le Journal du Pacifique

Il y a un peu plus d’une semaine, un contingent de 250 policiers armés est arrivé à Nouméa en tant que premiers renforts pour le référendum.

Dans les semaines à venir, 100 membres supplémentaires de la police nationale et 250 membres des forces armées sont attendus.

L’unité d’intervention tactique d’élite de la police sera également renforcée pour faire face à toute situation qui pourrait survenir.

160 véhicules, 30 véhicules blindés, deux hélicoptères et un avion de transport sont attendus dans les prochaines semaines.

60 enquêteurs seront transportés par avion pour rester aussi longtemps que nécessaire.

Une cyberunité sera également dédiée à la réponse aux discours de haine et aux appels à la violence sur les réseaux sociaux.

Le général Christophe Marietti, qui supervise l’opération de sécurité, a déclaré que le déploiement, qui est deux fois plus important que celui du référendum de 2018, se veut « rassurant, dissuasif et réactif ».

Après le plébiscite de 2018, les émeutes au sud de Nouméa ont fermé la route principale, que la police a réussi à rouvrir au bout de deux jours.

Le haut-commissaire français et le ministre des Affaires étrangères Sébastien Lecornu ont déclaré que le vote devait se dérouler comme annoncé en juin malgré les appels à le reporter en raison de la pandémie de Covid-19.

Lecornu a déclaré que dans les démocraties, les votes ont lieu à temps et que seule une pandémie incontrôlable pourrait rendre possible un changement de date.

Plus de 10 000 personnes ont attrapé le Covid-19 depuis le début de la dernière épidémie communautaire début septembre et plus de 260 personnes, principalement des Kanaks autochtones, sont décédées.

Sébastien Lecornu

Sébastien Lecornu
Photo: AFP ou concédants de licence

Le FLNKS a déclaré que sa campagne était entravée parce que les mesures de Covid-19 restreignent les réunions.

Il fait également valoir que le peuple kanak est en deuil et que le référendum devrait donc être reporté à septembre de l’année prochaine.

Le souhait de retarder le vote est également soutenu par le groupe de fer de lance mélanésien.

Le camp anti-indépendantiste a quant à lui repris sa campagne référendaire, écartant les inquiétudes des rivaux en rappelant que l’enjeu était débattu depuis trois ans.

Il a également déclaré que ce sont les politiciens indépendantistes qui, en avril, voulaient un troisième référendum alors que d’autres étaient contre la tenue d’un autre.

Lecornu a déclaré que 18 mois après le référendum de décembre, un autre vote aurait lieu sur le prochain statut de la Nouvelle-Calédonie.

Paris a décrit dans un document en juillet quelles seraient les conséquences d’un oui ou d’un non.

Un oui ouvrirait la voie à un dispositif de réintégration partielle en France tandis qu’un non ouvrirait, après une phase de transition, une rupture brutale.

Un homme politique du FLNKS, Pierre-Chanel Tutugoro, a déclaré au milieu du débat actuel, deux aspects historiques importants émanant de la table ronde de 1983 à Nainville-les-Roches demeurent.

Il a déclaré que l’Etat français avait reconnu le droit inné et actif à l’indépendance du peuple kanak colonisé.

Il a également déclaré que le peuple kanak a accepté d’inclure dans tout futur processus de décolonisation toutes les différentes communautés qui se sont installées dans le cadre de la colonisation de la France.

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