La faim et la malnutrition dans le monde ont grimpé en flèche l’année dernière, principalement à cause du COVID-19 – Agences des Nations Unies


Des boîtes de nourriture sont emballées dans le garde-manger des New Life Centers à but non lucratif à Chicago, Illinois, États-Unis, le 16 mars 2021. REUTERS/Daniel Acker/File Photo

LONDRES, 12 juillet (Reuters) – Les niveaux de faim et de malnutrition dans le monde ont considérablement empiré l’année dernière, la majeure partie de l’augmentation étant probablement due à la pandémie de COVID-19, selon un rapport multi-agences des Nations Unies (ONU) publié lundi.

Après être resté pratiquement inchangé pendant cinq ans, le nombre de personnes sous-alimentées est passé à environ 768 millions l’année dernière, soit l’équivalent de 10 % de la population mondiale et une augmentation d’environ 118 millions par rapport à 2019, selon le rapport.

Rédigé par des agences des Nations Unies, dont l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le rapport est la première évaluation complète de l’insécurité alimentaire et de la nutrition depuis l’apparition de la pandémie.

« Malheureusement, la pandémie continue de révéler les faiblesses de nos systèmes alimentaires, qui menacent des vies et des moyens de subsistance. Aucune région du monde n’a été épargnée », ont déclaré les agences des Nations Unies dans un communiqué conjoint.

L’édition 2021 de « L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde » a estimé que, compte tenu des tendances actuelles, l’objectif de développement durable des Nations Unies visant à éliminer la faim d’ici 2030 sera manqué par une marge de près de 660 millions de personnes.

Ce nombre est 30 millions de plus que dans un scénario où la pandémie ne s’était pas produite.

« Nos pires craintes se réalisent. Inverser des niveaux aussi élevés de faim chronique prendra des années, voire des décennies », a déclaré l’économiste en chef du PAM, Arif Husain.

L’élan diplomatique s’intensifie cette année pour lutter contre la faim et la malnutrition avec les prochains sommets comme le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires et le Sommet Nutrition pour la croissance. Mais le rapport a souligné que le défi était énorme.

Le nombre de personnes incapables d’accéder à une alimentation adéquate toute l’année a augmenté de 320 millions pour atteindre 2,37 milliards l’année dernière – une augmentation en un an égale aux cinq années précédentes combinées.

Sur les 768 millions de personnes sous-alimentées, 418 millions se trouvaient en Asie, 282 millions en Afrique et 60 millions en Amérique latine et dans les Caraïbes. En Afrique cependant, 21% des personnes sont sous-alimentées, plus du double de celles de toute autre région.

Après avoir décliné pendant plusieurs décennies, l’insécurité alimentaire est en augmentation depuis le milieu des années 2010, en particulier dans les pays touchés par des conflits, des extrêmes climatiques, des ralentissements économiques ou qui luttent contre de fortes inégalités.

L’augmentation de l’année dernière était toutefois égale à celle des cinq années précédentes combinées.

Reportage de Maytaal Angel; Montage par Hugh Lawson

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